Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose  » UN AMÉRICAIN BIEN TRANQUILLE  » de Graham Greene.

UN AMÉRICAIN BIEN TRANQUILLE

L’auteur : Graham Greene. 1904 – 1991. Personnage très intéressant, Graham Greene, journaliste politique, auteur et espion pour le compte de la couronne britannique, fut un très fin observateur de la nature humaine, de sa dualité et des contradictions qui agitent l’âme. Il trouva, dans ses voyages, beaucoup de sources d’inspiration, au travers des personnes qu’il fut amené à côtoyer.

Nombres de ses romans furent adaptés au cinéma. « Un américain bien tranquille » témoigne d’ailleurs de cette grande capacité qu’a l’auteur pour appréhender les méandres cachés d’une personnalité, et il l’illustre de façon magistrale.   

L’histoire :

Thomas Fowler est un correspondant de presse britannique un peu vieillissant, basé à Saïgon, pour couvrir la guerre d’Indochine. Sa maîtresse Phuong, (qui signifie Phénix, en vietnamien) est une autochtone. Fowler s’adonne à l’opium,  il connaît à merveille toutes les ramifications politiques et les factions qui composent la « révolution rouge ». En un mot, il est parfaitement implanté, en tant qu’observateur, dans ce milieu post-colonial.

Quelques mois auparavant,  le journaliste avait rencontré, à l’hôtel Continental de Saïgon –QG des chroniqueurs- un jeune américain humaniste jusqu’à l’utopie, nommé Alden Pyle, attaché à la mission d’aide économique. D’une courtoisie compassée, issu de la haute société américaine, Pyle revêt tous les aspects du candide par excellence. Les deux hommes vont devenir amis, le cynisme du journaliste quadragénaire ne résistant pas à l’innocence de Pyle. Cette amitié sera toutefois entachée d’une concurrence amoureuse, lorsque Pyle rejoint Fowler sur le front de guerre à Haïphong, pour lui avouer son amour pour Phuong et sa volonté de l’épouser.

 Mais Phuong, refuse. Malgré la souffrance d’avoir été éconduit, Pyle reste d’une indéfectible loyauté envers Fowler, jusqu’à lui sauver la vie lors d’une embuscade Vietcong. Fowler, blessé, reste un certain temps à l’hôpital. A son retour, il apprend que les activités de Pyle sont loin d’être aussi transparentes que ne laisseraient supposer son indéfectible candeur. De plus, Phuong semble de plus en plus séduite par le jeune américain qui la ravit rapidement à Fowler.

En effet, un soir, Phuong se rend chez son ancien amant, elle cherche Pyle ; Fowler, lui-même, l’attend à la demande de Pyle qui souhaitait le rencontrer. Mais Pyle est en retard. Convoqués dans la soirée à la « Sécurité Française », Phuong et Fowler apprennent que Pyle vient d’être retrouvé assassiné, noyé dans de la boue. Le journaliste est chargé d’identifier le corps.

Mais qui était vraiment Pyle, cet « américain bien tranquille » en apparence ? Un jeune homme frais émoulus d’une prestigieuse école bostonienne ? Un idéaliste rêveur se berçant d’illusions ? De plus, à qui profite vraiment le crime ? Fowler, jaloux d’avoir perdu Phuong, qui lui revient, maintenant ? La vengeance d’une des factions révolutionnaires ? La Sûreté française, peut-être, qui pouvait voir d’un mauvais oeil certaines activités du jeune homme ?

Ce qui m’a plu :

 Graham Greene signe avec une écriture d’une finesse et d’une précision remarquables, un roman qui se veut, à la fois, une magistrale étude de la nature humaine, mais qui, en plus, nous tiens en haleine comme un excellent polar, jusqu’au dénouement surprenant.