Billet hebdomadaire du Curé de Lourdes Jean-Francois Duhar

« Chère Communauté Lourdaise, Chers Tous,

Cinquième semaine de confinement, la patience de chacun d’entre nous est mise à rude épreuve et nos réactions individuelles oscillent entre différents états dont certains ne sont pas toujours enviables, ni même souhaitables : irritation, incompréhension, révolte parfois, difficulté à vivre en famille ou à proximité permanente de son voisin, désarroi parfois dû à l’isolement, souffrance de l’enfermement physique et moral. Quoiqu’on en dise, il s’avère difficile de pratiquer la discipline d’une vie érémitique et de ne trouver qu’au fond de soi de quoi satisfaire à nos exigences humaines : supporter les autres et nous supporter nous-mêmes dans un temps que nous n’imaginions pas devoir durer.

Je ne puis résister à citer, ils me semblent à propos, ces mots tirés de l’Evangile et qui me paraissent offrir une portée universelle, propre à transcender les sentiments religieux, idéologiques ou politiques et à tracer la voie de la réconciliation des hommes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Voilà un enseignement qui mérite sans doute quelque éclairage. En effet, sa lecture, parait parfois délicate et il convient, je le crois, de bien en saisir le sens : il faut s’aimer soi-même pour être capable d’aimer l’autre ou, pour dire autrement, il faut se retirer d’abord sincèrement en soi pour pouvoir s’offrir aux autres.

Tout au long de ce chemin nous trouverons alors la compassion, l’indulgence, la clémence, la bienveillance, tous moyens réunis pour éprouver avec sincérité cette tendresse offerte à chacun d’entre nous qui pose comme principale exigence de progresser dans l’amour de soi pour savoir comment aimer l’autre. C’est un exercice spirituel qui requiert une continuité dans l’effort, ne nous décourageons pas pour autant !

Ce prochain dimanche marquera, pour les chrétiens, la fête de la Miséricorde, expression de la tendresse Divine pour chaque homme, quelque grand ou petit qu’il soit dans la vie temporelle. Pour tous, elle peut et doit s’entendre comme la manifestation de l’amour possible entre nous, l’Amour ultime.

A tous mes pensées et ma profonde amitié. »

 Jean-François Duhar, Curé  de Lourdes