Lourdes : 15ème Pèlerinage pour la Vie et la Prévention du suicide

 Le 15ème Pèlerinage pour la Vie et la Prévention du suicide a eu lieu du 24 au 28 août.

Ce pèlerinage particulier et « discret » accueille entre une quinzaine et une vingtaine de personnes. La plupart des participants viennent des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, de Gironde et des Pyrénées-orientales.

Il se déroule entre discussions, prières et visites de lieux de Lourdes qu’ils nomment lieux de vie : Grotte, Cenacolo, Aygues Vives, OCPH…Ces pèlerins avait aussi l’impression de se confronter à un mur dans l’Église car le suicide est « tabou». Mais à Lourdes au Sanctuaire, les choses ont changé et le Recteur se montre très ouvert à ce pèlerinage. D’autre part ce pèlerinage a reçu la bénédiction apostolique du Pape François qui manifeste aussi le chemin parcouru dans l’Église à propos de la question du suicide.

Cette année, le Père Eric Lestage (prêtre de 30 paroisses dans les Landes) qui conduit ce Pèlerinage depuis sa création a donné une Conférence au Centre d’accueil du sanctuaire ce 28 août à 17h. Parmi la trentaine de personnes présentes on a pu voir le Recteur du Sanctuaire le Père André Cabes, le Maire-adjoint aux Affaires cultuelles Madeleine Navarro, des personnes qui par leur travail dans l’enseignement ou le secteur médico-social y sont confrontés et des proches de personnes qui se sont suicidé.

Le Père Eric Lestage a créé 2 associations, une confessionnelle appelée « La Lumière de Raphaël » (archange qui aurait évité à Sara de se suicider) prête à investir toutes les institutions catholiques, paroisses, lycées, collèges, pour donner de l’information, discuter, briser le tabou et, une non confessionnelle créée avec une jeune fille de 16 ans à l’époque et qui avait des envies suicidaires autour de la prévention du suicide des jeunes : « La Bergerie du cygne ». Site internet vivez-jeunesse.

Cette conférence avait pour postulat : « Qui aurait pu sauver du suicide Judas ? » l(qui ce serait pendu) mais le conférencier a bien sûr parlé du suicide en général, de comment écouter la personne en mal être, en souffrance (et il n’y a pas de petite ou de grande souffrance, ce n’est pas quantitatif), comment essayer de la dissuader de commettre l’irréparable mais aussi la conduire vers des professionnels formés à la crise suicidaire (lui-même s’est formé auprès d’un professeur réputé à Lyon). Si au téléphone l’appel permet de comprendre que le passage à l’acte est imminent l’association évidemment contacte les Pompiers, le SAMU, les proches…

Une conférence ou propos religieux et propos médicaux et scientifiques ont fait bon ménage.

En France le suicide est un mal social qui, selon les chiffres du ministère de la santé, concernerait quelques 10 000 personnes par an.C’est un phénomène plus meurtrier que les accidents de la route. Un Observatoire national du suicide (ONS), a été créé en 2013. Il a constaté quelques 24 suicides par jour, 1 par heure. Parmi ces personnes 75% sont des hommes.

Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route, et représente 16% des décès de cette tranche d’âge . Il est encore la première cause de mortalité des 25-34 ans et représente (35%). Mais c’est entre 45 et 54 ans et après 74 ans que le taux est le plus important (49%).

Les tentatives de suicide, elles, se situeraient aux alentours de 200 000 et sont principalement le fait de femmes, notamment jeunes (entre 15 et 20 ans) et, dans une moindre mesure, âgées de 40 à 50 ans.