Lourdes : belle Cérémonie pour la Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie

Ce jeudi 5 décembre à 12h15, au square Charles De Gaulle, a eu lieu la cérémonie patriotique de la Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, présidée par Mme la  Sous-préfète d’Argelès-Gazost Sonia Penela, en présence de Mme le Maire Josette Bourdeu, du Conseiller départemental Bruno Vinualès, du Maire-adjoint aux Anciens Combattants Madeleine Navarro, des Conseillers municipaux, des Présidents des associations d’anciens combattants et patriotiques, des Porte-drapeaux et du public.

Après la prise de parole du Colonel Lavigne, un texte a été lu par un élève du collège de Sarsan, suivi de la remise de 11 Médailles. Puis Mme la Sous-préfète a lu le Message d’Etat suivi du dépôt de gerbes de Mme la Sous-préfète, de Mme le Maire, de l’UNC accompagnés par des adolescents. Après la sonnerie aux Morts et la Minute de silence, une belle Marseillaise interprété par l’UML et chanté par toute l’assistance tandis que s’élevaient dans le ciel les pigeons de l’Entente colombophile. Pour finir les autorités ont été salués les Porte-drapeaux, les Présidents des associations patriotiques et les récipiendaires.

Un vin d’honneur offert par la Municipalité a été servi au Palais des congrès.

Prise de parole du Colonel Daniel Lavigne

« Madame la Sous-préfète, madame le Maire, mesdames et messieurs les élus du Conseil départemental, mesdames et messieurs les élus du Conseil municipal, frères d’arme, mesdames et messieurs les Présidents des associations patriotiques, mesdames et messieurs, bonjour

Aujourd’hui nous célébrons le 55°anniversaire de la fin des opérations de maintien de l’ordre en Algérie qui ont débuté le 1° novembre 1954, jour dit de la « Toussaint rouge ». Au cours de ce conflit, guerre qui n’ose pas dire son nom, 28500 militaires français seront « tués à l’ennemi » et 65000 blessés. Entre 60000 et 80000 harkis et moghaznis et 1077 militaires métropolitains, seront tués où assassinés après le cessez le feu unilatéral français entre 1962 et 1964. Les militaires engagés en Algérie, étaient issus pour les plus anciens des FFI et FFL. Soldats oubliés en Indochine, ils deviendront, avec les jeunes du contingent, es soldats « perdus ».

Souvenons- nous de tous ces soldats, partis faire leur devoir. Sur les quais d’embarquement, une larme sur leur visage, une prière religieuse où républicaine aux lèvres, dans les mains un fusil, ils ont abandonné leur jeunesse pour servir leur patrie.

Pensons aux blessures cachées de nos frères d’arme, soldats aux nuits tourmentées, au regard perdu, qui taisent à leur famille et aux amis les horreurs vécues et qui se confient dans leurs associations aux camarades de combat, seules personnes aptes à comprendre leurs angoisses.

Aujourd’hui, « toujours unis comme au front », recueillons-nous ! Anciens d’Algérie et habitants de Lourdes rappelez-vous de:

Cazenave Jean, Dulac Michel, Fagois Jacques, Lesponne Louis, Pouzaud Auguste, Saint Blancat Claude, Sopena Joseph, nos camarades «Morts pour la France» en terre algérienne.

Souvenons-nous aussi de nos 3 camarades nous ont quittés cette année: Courtade Maurice, Lambert Christian, Chevalier Jean Claude. Nos pensées vont aussi vers Odette Albert épouse d’Ancien Combattant d’Algérie et qui était la cheville ouvrière particulièrement efficace du pèlerinage des Anciens Combattants.

Actuellement les soldats de notre pays sont engagés dans des « opérations extérieures » «loin de chez nous» et des contacts charnels avec leurs compatriotes. Dans ces opérations, la Mort et la blessure sont présentes. La France symbole de liberté, se bat « dans et hors les murs » pour casser et détruire les sources du terrorisme. Que nos soldats d’aujourd’hui ne subissent pas avec le temps la double peine : «soldat oublié et soldat perdu».

En 2019, 20 militaires et 3 personnels du ministère de l’Intérieur sont « morts pour la France » dans l’accomplissement de leur devoir. Ayons une pensée pour ces frères d’arme et leur famille.

Texte lu par un élève de 4ème du collège de Sarsan (classe de Madame Pène)

« Le massacre de Melouza désigne une tuerie de masse perpétrée par le Front de libération nationale (FLN) contre les habitants musulmans du village de Melouza.(Mechta – Kasbah), à cent kilomètres, de Sétif, en 1957, sous prétexte qu’ils défendent le mouvement indépendantiste Mouvement national algérien.

28 mai

C’est le massacre, la folie sanguinaire. Au fusil, au couteau, à coups de pioche, les fellaghas taillent en pièces leurs prisonniers… des flots de sang s’écoulent maintenant des maisons transformées en abattoirs humains. Le massacre dure une demi-heure à peine. Aux cris, aux supplications, aux coups de feu, aux hurlements des djounouds déchaînés, succède un silence pesant. Abdelkhader Sahnoun réunit ces hommes. ll faut fuir. Maculés de sang, les yeux égarés, ils regagnent la zone Est.

30 mai

Hagardes, se déchirant le visage de leurs ongles, comme prises de folie, les femmes allaient d’une maison à l’autre, glissant dans des flaques de sang gluant, retournant les cadavres pour retrouver un fils, un frère, un mari. Le village n’était plus qu’un hurlement. Dans chaque gourbi le même spectacle. Des corps affreusement mutilés, des cadavres, dont le village gardait l’empreinte d’une terreur indicible, et du sang partout, en mares, en plaques, en traînées sut le sol et sur les murs. Et flottant dans l’atmosphère, cette odeur lourde, chaude et fade, du sang et des corps en décomposition. »

Yves Courrière, La guerre d’Algérie, l’heure des colonels, Fayard 1970

Remise 11 médailles par le Général Pierre Latanne et le Colonel Daniel Lavigne :

4 Croix du Combattant

Messieurs Robert Méricq- Robert Marseille – Jean Trésorgues – Jean- Michel Ithurburu (opex)

3 Titre de Reconnaissance de la Nation
Messieurs Pierre Ithurburu – Robert Méricq- Jean Trésorgues

4 Commémorative « Algérie »

Messieurs Pierre Ithurburu- Robert Marseille- Robert Méric, Jean Trésorgues

Les médaillés
Monsieur Gérard Dadé-Brenjot, Porte-drapeau, reçoit l’insigne de bronze avec étoile argenté par Monsieur Louis Cazalas, Président du comité de Lourdes du Souvenir Français

HOMMAGE AUX PORTE-DRAPEAUX par Louis Cazalas

« Sans leur fidèle présence, que seraient nos cérémonies ?

Lors des commémorations patriotiques ils ont la responsabilité d’arborer l’emblème tricolore national et de rendre ainsi hommage à celles et ceux qui ont donné leur vie pour la patrie. Pour son engagement civique, l’un des porte-drapeaux lourdais a été honoré  devant la stèle du Général de Gaulle, le jeudi 05 décembre, Journée nationale dédiée aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les Combats du Maroc et Tunisie. Bel exemple pour les jeunes, Gérard DADE-BRENJOT a reçu des mains de Louis CAZALAS, Président local du Souvenir Français, l’insigne de bronze avec étoile argentée de porte-drapeau. »

La présence de Noah MERAH, âgé d’une dizaine d’années, a été remarquée : il a tenu quelques instants le drapeau du récipiendaire puis a remis une gerbe de fleurs à Madame le Maire qui l’a invité à l’accompagner pour la déposer au pied du monument.

Mme la Sous-préfète d’Argelès-Gazost Sonia Penela lit le Message de Geneviève DARRIEUSSECQ Secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées pour la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie

« Aujourd’hui, la Nation est fidèle à l’hommage solennel rendu à toutes les femmes et à tous les hommes, civils ou militaires, qui sont « morts pour la France » ou qui ont été les victimes des tragédies de la Guerre d’Algérie ou des combats au Maroc et en Tunisie.

Il y a 60 ans, en 1959, la guerre d’Algérie durait depuis cinq années. De l’Atlas aux Aurès, de la ligne Morice à la Kabylie, des soldats de métiers, des centaines de milliers de jeunes hommes appelés ou rappelés sous les drapeaux et des membres des forces supplétives combattaient de l’autre côté de la Méditerranée. Toute une génération de jeunes hommes découvrait l’âpreté et la violence d’un conflit aux multiples visages. La société française toute entière a été touchée par la Guerre d’Algérie : par l’attente du retour, l’angoisse des nouvelles et les tensions permanentes.

Le visage de notre Nation en a été bouleversé.

De 1952 à 1962, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, près de deux millions d’hommes ont servi sous nos armes et près de 70 000 ont été blessés. Beaucoup sont encore parmi nous, ils sont les forces vives du monde combattant. Réunis aujourd’hui, ils saluent la mémoire de leurs 25 000 frères d’armes « morts pour la France ». La Nation les rejoint et les accompagne dans leur hommage. »