Lourdes : émouvante Cérémonie patriotique du 19 Mars

Ce mardi 19 Mars à 12h 15, au square Bouillot, a eu lieu une émouvante cérémonie : la Journée nationale du souvenir et de recueillement en mémoire des victimes de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, cette date marquant le Cessez-le-feu.

La cérémonie a été présidée par Sonia Penela, Sous-préfète de l’arrondissement d’Argelès-Gazost, auprès de laquelle se tenaient Josette Bourdeu, Maire de Lourdes, Madeleine Navarro, Maire-adjoint en charge des Anciens combattants, plusieurs Maires-adjoints et Conseillers municipaux, Roger Boursault, Président du Comité cantonal de la FNACA. et de nombreux Anciens combattants.

Avant de commencer la Cérémonie, les Anciens combattants Antoine-Philippe Grattiéri et Edmond Morera ont été décorés de la Médaille commémorative d’A.F.N. des mains du Président. Les deux récipiendaires étaient visiblement très émus.

Antoine-Philippe Grattiéri et Edmond Morera décorés de la Médaille commémorative AFN

Puis Gérard Duboscq a lu le message national du Comité de la FNACA

Gérard Duboscq lit le message du comité national de la FNACA

Message pour Ie 19 mars 2019

« Au jour anniversaire de la proclamation, en 1962, du Cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, la France honore nos 30 000 frères d’armes tragiquement disparus durant 10 années de meurtriers combats en Algérie, Maroc et Tunisie.

Devenus invisibles mais toujours présents en nos cœurs, avec bravoure et dévouement, ils ont porté nos trois couleurs.

Enfants de la République, ils l’ont servie avec fidélité.

Ils ont préservé ses valeurs et permis sa cohésion nationale.

A «20 ans dans les Aurès », ils ont vécu l’enfer dans cette guerre dont il fallait taire le nom.

Dans des cercueils plombés, sans le moindre humanisme, ils ont été restitués à leurs familles, la mention « Mort pour la France » souvent absente.

Les pleurs d’une maman, un père foudroyé par la douleur

Une épouse, une fiancée effondrées et désorientées.

Une sœur, un frère, accablés par le malheur.

Les questions de l’enfant sans réponse.

Tant de vies à jamais brisées !

Avec émotion, nous pensons à ces familles si durement éprouvées et au destin profondément bouleversé.

L’Etat se doit de leur exprimer sa gratitude et sa considération.

Par-delà les brûlures de ‘Histoire, faire vivre leur souvenir,

• C’est les faire apparaître pour ne pas disparaître.

•  C’est mobiliser les forces vives de la Nation pour s’élever contre l’indifférence qui génère les déviances, et l’ignorance qui nourrit le racisme et la haine.

• C’est préserver les valeurs de l’Humain !

Voir passer la colombe sur l’arc en ciel de la Paix, implique courage et vigilance.

C’est toujours en temps de Paix que les enfants apprennent à jouer à la guerre.

Leur enseigner notre parcours de vie, c’est enrichir l’Histoire pour une juste préhension de ce conflit

C’est éveiller leur conscience, les aider à se forger un avenir radieux.

Un espace de vie, de confiance et d’espérances, les citoyens formant une ronde pour s’ouvrir au monde et transmettre leur Message de Paix, d’amour, de joie et d’amitié.

Avec enthousiasme, fédérons toutes les énergies pour préserver la Paix, ce bien si précieux.

C’est donner un sens à la vie.

Vive la République.

Vive la France. »

Le Comité national de la FNACA

Ensuite il a fait avec émotion l’énoncé de la liste des jeunes Lourdais morts pour la France.

Puis ce fut le tour de la lecture du Message d’Etat.

Mme la Sous-préfète de l’arrondissement d’Argelès-Gazost, Sonia Penela
Message de Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées
19 mars 2019 Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc
« Se souvenir, se recueillir, rendre hommage, faire mémoire ! Tel est le sens de la journée nationale du 19 mars. Telles sont les raisons pour lesquelles les Français se rassemblent aujourd’hui.
Nous nous souvenons de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ; de la souffrance ; des drames qui ont endeuillé de part et d’autre la Méditerranée.
Nous nous recueillons en mémoire des victimes militaires. Ils étaient appelés et rappelés du contingent, militaires de carrière, forces de l’ordre, de métropole ou d’Afrique du Nord. Ils étaient aussi membres des forces supplétives et assimilés. 25 000 sont morts pour la France, 70 000 ont été blessés. Tous ont fait leur devoir avec courage et dévouement.
Nous nous recueillons également en mémoire des victimes civiles : hommes, femmes et familles, de toutes origines et de toutes confessions.
Le 19 mars 1962, c’est la fin tant attendue des combats. C’est la promesse ’un retour dans leurs foyers pour des milliers de soldats français. Près de deux millions d’appelés et de rappelés ont servi en Afrique du Nord, pendant 18, 28 ou 30 mois. Etudiants, jeunes cadres, ouvriers, paysans, employés, ils venaient de toutes les strates de la société française.
Aucun d’entre eux n’a oublié. Ceux qui en sont revenus sont souvent restés marqués par ce qu’ils ont vu, par ce qu’ils ont vécu, par la spirale dramatique de la guerre d’Algérie.
Le 19 mars 1962, l’indépendance d’un pays se préparait. Au soulagementes uns fait écho la détresse des autres. La violence se transforme mais frappe encore. Des drames se nouent, des représailles éclatent. La déchirure se concrétise pour des familles entières. Elles quittent leur terre natale – une terre aimée – pour refaire leur vie dans un pays que, pour la plupart, e lles ne connaissaient pas. Ces événements ont profondément bouleversé notre pays et notre société. Nous en sommes les héritiers aujourd’hui.
Certes, la mémoire de la guerre d’Algérie est plurielle et complexe. Certes, elle est parfois encore brûlante. Mais, elle est une part de notre identité commune. En la considérant avec vérité, nous y trouverons des leçons d’espérance ainsi que des appels à la paix et à la tolérance.
Voilà pourquoi il est essentiel que nous continuions à apporter à nos enfants, aux jeunes générations, des clefs de compréhension. Voilà pourquoiil faut continuer, inlassablement, à témoigner, à expliquer, à faire savoir.
Voilà pourquoi nous nous réunissons aujourd’hui. »

Puis 3 gerbes ont été déposées par Mme la Sous-préfète, Mme le Maire, M. le Président de la FNACA qui demanda à Mme Navarro de l’accompagner dans cet hommage.

La sonnerie aux Morts a été suivie d’une minute de silence, de la Marseillaise interprétée par l’UML et chantée par par de nombreuses personnes de l’assistance et les officiels et pour finir les Autorités ont été salués les décorés et les Porte-Drapeaux.