Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « MOI, SYLLA DICTATEUR » de Bernard Simiot

MOI, SYLLA DICTATEUR

L’auteur :

Bernard Simiot, né en 1904 et mort en 1996. Grand reporter, il fut passionné d’histoire, et en fit sa spécialité, relativement à ses romans. Il reçut le Goncourt du récit historique pour « Moi, Zénobie, reine de Palmyre ».

C’est avec sa saga sur les Carbec : famille de malouins, qu’il fut reconnu parle grand public. Ici, avec « Moi Sylla, dictateur », il retrace la vie de Sylla, magistrat suprême des dernières heures de la République romaine.

L’histoire :

Sylla, fut tout à la fois, patricien, dictateur, serviteur de l’empire durant trente années de luttes et de stratégies politiques, vainqueur de Jugurtha et Mithridate. Il se retire, à l’automne de son existence,  de la vie sociale pour jouir d’un repos bien mérité et profiter, enfin, de sa famille. Pourtant, face à la virulence des propos de certains de ses calomniateurs, l’ancien général prend la plume pour se raconter, et pourquoi pas, au regard de sa confession, mieux se connaître.  Parallèlement, Epicadus, son secrétaire, fera le récit de sa vie qui sera rendu public à la mort du grand homme. Mais charge à Sylla d’entreprendre le voyage introspectif qui lemènera aux confins de lui-même.

Sa mère morte en couches, et son père en guerre en Espagne, Lucius Cornelius Sylla fut,dans ses jeunes années, élevé par son grand-père à qui il voua toujours une grande tendresse. Par la suite, son père revenu de campagne, le ramène à Rome,ville cosmopolite, grouillante d’activité, regorgeant de trésors architecturaux, qui fascinera cet enfant, qui ne connaissait que les paysages champêtres de la Campanie. Là, avide d’apprendre, il va s’abreuver à l’enseignement dispensé par son pédagogue grec.

Issu d’une famille d’un haut lignage, et bien que peu fortunée, Sylla fréquentera les rejetons des noms les plus prestigieux de la République romaine. Ainsi,bien que n’ayant pas à rougir de son propre patronyme, il percevra toujours, de la part de ses compagnons de jeu, une légère condescendance qui le fera souffrir en secret.

Cela dit, c’est sur cette souffrance, ce rejet que Lucius Cornelius deviendra Sylla. Excellent élève, doté d’un vif intellect et d’une solide culture, il se surpassera dans les activités physiques et martiales qui lui vaudront l’admiration et le respect  de ses comparses.

Ainsi,c’est à l’âge de 16 ans, en fréquentant le Forum, qu’il goûta à la vie politique, grâce à l’engouement qu’il éprouva à l’écoute d’un discours de Caius Gracchus, tout empreint d’équité et de justice. En effet, bien que patricien, Sylla fut séduit par la sincérité des Gracques, qui payèrent de leur vie, la volonté de réformer un système inégalitaire.

Ensuite,le voyage de son père en Orient lui permis de s’affirmer un peu plus quant à sa personnalité. C’est ainsi que commença à émerger le grand homme que deviendra Lucius Cornelius Sylla.

Ce qui m’a plu :

C’est un véritable plaisir de lire Simiot, qui possède un art consommé de mettre en mots la vie de Sylla, de façon aussi passionnante.De plus, le sujet est fascinant à appréhender, que ce soit en tant que stratège, qu’en tant qu’homme.

D’ailleurs,l’auteur a su, avec une justesse qu’il faut saluer, nous faire percevoir,dans  ses écrits, toute la rigueur nécessaire à l’accomplissement de ce destin, ainsi que la rugosité dont, pour ce faire, la dictateur a dû cuirasser son âme . Magistral !