Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « ORAGES SUR CALCUTTA  » de Eric Le Nabour

ORAGES SUR CALCUTTA

L’auteur :

Eric Le Nabour, né en 1960. Très prolifique et talentueux auteur de romans historiques et de biographies. Il est aussi journaliste et historien. Il aurait commencé à écrire dès son plus jeune âge, et fut, à peine sorti de l’adolescence, reconnu pour sa plume, ainsi que la qualité de ses écrits.

L’histoire :

Dans l’immense gare du Calcutta colonial de 1939, les frères Sanjay et Mardukar Pradesh se retrouvent après quatre années d’absence de Mardukar, parti faire ses études de Droit, en Angleterre, et les ayant juste achevées.

Ainsi, de retour au pays, dans le rickshaw les menant ans le quartier commerçant de Barabazar, où se situait la maison familiale, Mardukar ne tarit pas d’éloges sur l’Empire Britannique, tout en vilipendant les mœurs indiennes.

« Mon frère a bien changé », pense Sanjay… Cette assurance arrogante, ces convictions politiques et sociales affirmées, ces discours sur le retard économique et technique de l’Inde, dont la passivité du peuple est responsable ; de ce genre de préoccupations, Sanjay, qui gère l’entreprise familiale de son père -qui fit de même avant lui- se sent fort éloigné .

D’ailleurs, il va falloir, arrivé à la maison, annoncer à Mardukar que leurs parents et leur sœur sont décédés, quelques jours auparavant, dans un accident ferroviaire. Tout brillant avocat prêt à changer le monde soit-il, Mardukar est anéanti par la funeste nouvelle.

De plus, les jours suivants, le fossé qui a commencé à se creuser entre lui et l’Inde, dès son retour, s’agrandit inexorablement. La misère palpable au-delà du supportable, qui sévit autour de lui, l’anéantit. Il s’aperçoit qu’il se sent bien mieux en Angleterre, malgré l’hégémonie colonialiste qui asservit son peuple, qu’au sein de la terre dans laquelle il a grandi. Mardukar n’appartient plus à son pays.

Pourtant, à l’issue du partage de l’héritage, où la fabrique de cigarette échoit à Sanjay -puisqu’il est l’aîné-, Mardukar décide d’ouvrir un cabinet d’avocat, dans le centre de Calcutta. La vie reprend son cours, et le jeune homme se réconcilie, peu à peu, avec sa patrie.

Mais, bientôt, la marche du monde va les rattraper ! Ils entendent, un soir, à la radio, la voix de Winston Churchill, annonçant que la Grande Bretagne entre en guerre contre le IIIe Reich.

A l’immense stupéfaction de Mardukar, Sanjay décide de s’engager aux côtés des alliés.

Ce qui m’a plu :

Une magnifique fresque historique, tellement bien dépeinte, qu’elle vous laisse presque, en bouche, le goût du safran, et l’odeur du bois de santal flottant autour de vous. C’est cela, le grand talent d’Eric Le Nabour : cette familiarité avec ce qu’il nous décrit, le conduit à nous emporter, comme si nous le vivions, dans toute l’intensité qui compose une époque et un lieu.