Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose  » Les AMANTS DU FLEUVE ROUGE  » de Paul Couturiau

LES AMANTS DU FLEUVE ROUGE

L’auteur : Paul Couturiau. Né en 57. Ecrivain belge, spécialisé, dès ses premiers ouvrages, dans le polar. En 2002, avec « Le Paravent de soie rouge », il débute un volet historique. Il écrira, aussi, des biographies.

Il faut souligner que cet auteur a remporté des prix littéraires dans chacune de ces disciplines.

Paul Couturiau fut, aussi, traducteur, conseiller littéraire aux Editions du Rocher et directeur de collections. Il a rajouté une corde à son arc, en devant scénariste de documentaires.

Le roman traité ici : « Les Amants du fleuve Rouge » date de 2005.

L’histoire :

Laura de Cirey, propriétaire d’une très florissante manufacture de soie, sur les terres tonkinoises colonisées, vit un bonheur sans tâches, mais secret, avec son intendant Vinh. Il faut dire qu’à la fin du 19ème siècle, si les hommes sont rompus cet exercice, il est très mal venu, de la part d’une femme occidentale de frayer avec un autochtone.

Ainsi, fort peu de gens autour de Laura sont informés de sa liaison avec Vinh. Pourtant, elle est veuve et sa fille Alexandra éprouve une grande affection pour l’homme qui remplace son père –qu’elle n’a jamais connu, car mort au combat alors qu’elle n’était qu’un nourrisson-.

Le destin n’étant point avare de cruauté, la félicité de Laure part littéralement en fumée dans l’incendie de la soirie. Non seulement, elle y perd la production de vêtements qu’elle vend à prix d’or en métropole, mais aussi la matière première : les précieux vers à soie, sans lesquels rien n’est possible.

C’est en tentant de sauver ces derniers que Vinh perd la vie. Laura, dans un grand affaissement de désespoir, renonce à poursuivre son existence, malgré l’amour de sa fille.

Fort heureusement, ses proches la portent à bout de bras pour qu’elle reprenne goût à l’existence. C’est ainsi qu’est mandé auprès d’elle le docteur François Varney, qui lui fait recouvrer la santé, en peu de temps.

Laura, néanmoins, éprouve une haine viscérale pour cet homme. C’est que Laura de Circey est détentrice d’un lourd secret, et porte une responsabilité qui pourrait, si ledit secret était dévoilé, remettre en question absolument tous les aspects de sa vie, sans parler de la perte de son intégrité et l’opprobre générale qui ne manquerait pas de la souiller définitivement.

Il faut, de plus, savoir que François Varney, tout médecin soit-il, est un opiomane invétéré, tellement intoxiqué qu’il est capable de fumer une quantité impressionnante de produit, et ce, au quotidien. Et cet homme, soumis à cette terrible addiction, connait, lui-aussi, le secret de Laura. Il en est, d’ailleurs, à l’origine.

Ce qui m’a plu :

Paul Couturiau, avec son talent d’auteur, nous emmène en voyage.

Voyage dans le temps, de prime abord, puisqu’il nous fait découvrir la vie quotidienne des colons en Indochine, dans les derniers feux du 19ème  siècle. Puis voyage dans l’exotisme, car l’écrivain maîtrise à merveille les usages et comportements asiates.

De plus, les descriptions de paysages et de lieux sont d’une grande précision, ce qui nous conforte dans l’impression d’être emportés dans un ailleurs inhabituel.

Un splendide moment de distraction !