Lourdes : « Les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « POISONS » de Marie-Cécile Picquet.

POISONS

L’auteur : Marie-Cécile Picquet. Ancienne attachée de presse dans les domaines de la mode et de la cosmétique, elle est actuellement journaliste.

L’histoire : Margaux est une jeune femme pleine de vie et de beauté, dont l’allure et la mise ne peuvent  qu’inspirer la sensualité et la volupté. Pourtant, mariée à Mathieu, sculpteur du Royaume de France, elle n’a jamais consommé son mariage. Loin d’en être responsable, c’est son époux qui se refuse à elle et paraît la fuir.

Ce mariage, c’est son père, Philippe, ancien notaire et maintenant enlumineur, qui l’a choisi pour elle, après lui avoir refusé l’homme qu ‘elle aimait de tout son coeur. Pourtant Margaux ne lui en tient pas rigueur. Elle l’aime, son père, elle l’admire littéralement. Ancien héros des croisades, fervent catholique, homme d’esprit qui a offert, très tôt, à sa fille, l’instruction et la culture ; à une époque où les femmes en sont, souvent, tenues éloignées, il a servi de père et de mère à Margaux, son épouse étant décédée très jeune. 

La jeune femme a une confiance aveugle envers lui, mais ne parvient, cependant, pas à lui avouer l’incompréhensible échec de son union, ni le rejet de son conjoint, et ce, malgré plusieurs tentatives éloquentes. Il semblerait que Philippe se refuse à comprendre, voir même à entendre les doléances de son enfant, à tel point qu’il entre dans une noire colère doublée d’une discours moralisateur et terriblement culpabilisant, lorsque le sujet est abordé. De plus, il n’est point temps, pour Margaux, de s’appesantir sur ses malheurs. La soeur de son père, Yseult qui a élevé Margaux comme sa propre fille, se meurt, et requiert la présence de la jeune femme à son chevet.

Margaux ne suivra pas son père pour accomplir ses derniers hommages à la mourante. En effet, doutant fortement de sa beauté, quasiment persuadée qu’elle est laide, elle s’était laissée, peu à peu, séduire par un noble : Arnoult de Villiers, rencontré dans les rues de Paris, qui finit par lui donner rendez-vous, le même soir, dans sa demeure.

Poussée par le désir qu’elle n’a jamais assouvi dans son existence de femme mariée, ainsi que par la curiosité qui pimentera un quotidien fade et frustrant, et à la suite d’une tentative avortée de rapprochement physique avec son époux, elle se rend nuitamment chez son futur amant. En effet, les moments passés dans les bras de cet homme, jouisseur, expert en caresses, terriblement indécent quant à ses exigences, bouleversent Margaux de bonheur et de plaisir.

Malheureusement, la jeune femme est tombée dans un piège. Après les assauts amoureux d’Anoult, elle va subir ceux de l’épouvantable et repoussant frère de ce dernier. Margaux va être brutalisée, malmenée, violée, humiliée, une nuit durant par les deux hommes.

Parvenant à rentrer chez elle, elle ne fait pas illusion longtemps, tout le monde dans son entourage comprend qu’elle a été violentée. Après 10 jours d’inconscience délirante, elle quitte enfin le lit. Son père qui semble, maintenant, la haïr au plus haut point, tout comme son époux, la mène à sa tante Yseult qui, de toute évidence, n’attend que de voir Margaux pour pouvoir mourir en paix. En effet, la vieille femme lui fait des révélations absolument époustouflantes sur son père et sa mère, qu’elle n’a pour ainsi dire pas connu.

Ce qui m’a plu :

Excellent  roman, écrit avec une belle vigueur de plume. On a du mal à le lâcher tant on a hâte de connaître le destin de Margaux.

L’écriture traduit un souffle romanesque qui emporte le lecteur, jusqu’au dénouement. De plus, est à saluer, de la part de l’auteur, une grande connaissance de la vie médiévale, dont elle nous transmet la passion, à travers ses écrits.