Lourdes : « Turba Consort » a donné un beau concert de musique ancienne !

Ce samedi 23 novembre à 20h30, au Palais des congrès, a eu lieu un très beau concert de musique ancienne, en présence des Maires-adjoint Marie-José Moulet et Madeleine Navarro.

Ce concert a été proposé par le Conservatoire de musique Henri Duparc de Tarbes de la Communauté d’Agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées et offert par la Municipalité lourdaise.

Après les mots d’accueil de Marie-José Moulet qui a présenté cet ensemble, fondé en 2015, est composé de cinq musiciens (des professeurs du Conservatoire) : deux cornets à bouquin, une sacqueboute, un clavecin, une voix de soprano, le concert a débuté devant un public qui venait découvrir cette musique et ses instruments peu connus dans l’ensemble et c’est pourquoi les musiciens ont d’abord présenté leurs instruments.

Ainsi Jean Imbert et Pablo Valat ont joué d’un instrument peu connu du grand public, le cornet à bouquin et ont expliqué qu’il s’agit d’un instrument à vent de la famille des cuivres.

Certains se hasardent à faire remonter ses origines à l’olifant, taillé dans une défense d’éléphant, ou au shophar, taillé dans une corne de bouc. Le cornet à bouquin est un instrument généralement en bois qui se joue grâce à une embouchure (corne, en ivoire ou en bois). L’étymologie pour bouquin de l’italien bocca (bouche) pour embouchure est souvent invoquée. Le cornet à bouquin est fabriqué à partir de deux planches creusées à la gouge puis collées, suivant une forme conique et courbe, le tout recouvert de cuir, et percé de sept trous, six devant, un derrière.

Cet instrument possède un répertoire très riche. Ses moments les plus féconds se situent entre la fin du XVIème siècle et le milieu du XVIIème, principalement en Italie du Nord et en Allemagne. À la Renaissance, le cornet à bouquin devient l’instrument-roi pour l’interprétation des parties de soprano – aux côtés du violon, seul capable de rivaliser en virtuosité avec lui et qui finit par le supplanter. Cet instrument disparaît progressivement au début du XVIIème siècle. Le cornet peut être utilisé pour le répertoire de beaucoup de musique d’église (sonates, canzone, ricercari ou musique vocale). L’exemple le plus célèbre demeure celui des Vêpres à la Vierge (1610) de Monteverdi.

Florian Martin a joué du sacqueboute et a expliqué qu’il s’agit d’un instrument à vent, ancêtre du trombone. La perce (la taille intérieure du tube) est plus petite que celle du trombone actuel, le pavillon est peu évasé et petit sur les instruments les plus anciens, et s’agrandit de plus en plus au fil du temps, jusqu’à devenir le trombone actuel.

La première mention du terme sacqueboute date du XVème siècle, mais son étymologie est incertaine : le nom serait dû soit à la contraction des verbes de l’ancien français sacquer et bouter signifiant respectivement tirer et pousser. La sacqueboute était jouée dans la musique religieuse et profane.

Son répertoire s’étend de la musique médiévale jusqu’à son apogée à Venise au siècle d’or, en même temps que son alter ego le cornet à bouquin. Ils étaient reconnus comme les instruments les plus aptes à imiter la voix humaine.

La sacqueboute est un des instruments incontournables de la Renaissance et des débuts du style baroque dans l’Europe entière. Sa période d’utilisation maximale se situe approximativement entre 1550 et 1650, principalement en Italie du nord, en Allemagne et en Espagne (et, dans une moindre mesure, en Angleterre et en France).

Lucille Chartrain a joué du clavecin et a expliqué qu’il s’agit d’un instrument à cordes muni d’un ou plusieurs claviers dont chacune des cordes est « pincée » par un dispositif nommé sautereau (à la différence du piano instrument à cordes frappées d’où des différences de sonorité). Instrument de la musique européenne, le clavecin a connu son apogée et suscité un très large répertoire au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, avant de connaître une longue éclipse pendant tout le XIXème siècle. Ils ont retrouvé la faveur des musiciens et du public de façon progressive depuis le début du XXèmesiècle.

Comme pour l’orgue, la puissance des sons émis ne dépend pas de la force avec laquelle le claveciniste frappe les touches ; c’est la présence de registres affectés à chacun des claviers qui permet de varier les timbres. Pendant toute la période «baroque», le clavecin a été l’un des instruments privilégiés de l’écriture en contrepoint, et de la réalisation de la basse continue. C’est à l’occasion de la redécouverte de la musique ancienne que le clavecin a connu son actuel renouveau.

Anne-Laure Touya, une soprano complétait cet ensemble original.

Ils ont eu un répertoire qui a balancé entre la Renaissance et le baroque et ont interprété notamment des pièces de Claudio Monteverdi, d’Heinrich Schütz… Des sonorités qui tranchent avec l’environnement culture actuel et qui ont invité les spectateurs à remonter le temps.