Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « LE ROMAN D’ANNE DE BRETAGNE » de Yves-Marie Rudel.

LE ROMAN D’ANNE DE BRETAGNE

L’auteur :

Yves-Marie Rudel, de son vrai nom : Rémy Ménoret. Auteur breton, né en 1907 et mort en 1984. Il fut journaliste, directeur de rédaction et critique littéraire au journal « Ouest-France » où il effectua toute sa carrière. De plus, écrivain prolifique, il prit le pseudonyme de Rudel en hommage à un troubadour du XIIe siècle, très célèbre : Jauffré Rudel. Yves-Marie Rudel reçu de nombreux prix pour ses œuvres.

L’histoire :

Nous sommes transportés dans la Nantes médiévale, au Palais des Ducs, un jour d’Août 1488. Anne, La jeune duchesse de Bretagne, âgée de 12 ans, en compagnie de sa sœur Isabelle, pleure la mort de son père, François II, dont le corps est désormais étendu aux côtés de son épouse, Marguerite de Foix, en la Chapelle des Carmes. Quelle autre solution, que celle de fuir, reste-t-il aux deux jeunes orphelines soumises aux luttes intestines de la Cour ?

Toute duchesse soit-elle, le Roi de France refuse à Anne l’héritage des Monfort, invoquant le fait que, contrairement à la mode de Bretagne et en vertu du traité de Guérande qui acheva les conflits de succession en Bretagne, seul un héritier mâle peut recevoir un legs. Et ce, même si Anne sait pertinemment que le cœur du peuple penche pour la petite duchesse.

Anne ne veut pas non plus épouser Alain d’Albret, le demi-frère de sa gouvernante, Françoise de Dinan, que celle-ci cherche en vain à lui octroyer comme époux. D’ailleurs, cette dernière, aux yeux de la perspicace jeune duchesse est reléguée au rang d’ennemie potentielle. Nul moyen de se faire une alliée de son ancienne amie. Il y en, d’ailleurs, fort peu de personnes dignes de confiance, dans l’entourage d’Anne ! Ni son tuteur, ni son parrain ne peuvent prétendre à cette qualité. Seul Philippe de Montauban, chancelier désargenté de 40 ans, dont le sens de l’honneur n’est plus à éprouver, lui sera fidèle.

Celui-ci lui conseille de fuir Nantes, toute entourée qu’elle est d’intrigues et de pièges.  Ainsi, c’est décidé. Anne part. D’abord Guérande, puis Redon. Anne se refuse toujours à contracter le moindre mariage, malgré diverses demandes empressées.

Un autre problème se dessine. Si Anne ne fait pas allégeance au Roi de France, elle et la Bretagne seront considérées comme ennemies du royaume. Que peut fait Anne, ruinée, départie de ses biens et de son héritage ? Elle n’entrevoit d’autre solution que de se porter, en compagnie de Montauban, sa sœur, et Dunois, un ancien compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, devant les remparts de Nantes et d’attendre qu’on lui rende son dû. Bien entendu, si le peuple manifeste que, de toute sa farouche volonté, il ne peut  être qu’en faveur du retour de la légitime jeune duchesse, Rieux, le tuteur d’Anne  et nouveau maître de Nantes ne se plie pas aux desiderata de la jeune fille, et se montre même humiliant.

Anne doit encore fuir, et retourne à Redon, où elle va trouver protection dans la basilique Saint-Sauveur.

Ce qui m’a plu :

Belle biographie romancée de cette grande figure féminine du Moyen-Âge. L’auteur dépeint magnifiquement la Bretagne médiévale ainsi que les ambitions et volontés qui animent les différents protagonistes de cette fresque magnifique.

L’érudition et le talent littéraire de cet auteur rajoutent au plaisir de lire le « Roman d’Anne de Bretagne ».