Le jeudi 18 octobre à 20h45, au Palais des congrès, a été donné le coup d’envoi des « Journées magiques » de l’Atelier Imaginaire, en présence du Maire Josette Bourdeu et du Maire-adjoint Madeleine Navarro.
Il s’est agit d’une belle soirée consacrée à Albert Camus.
Avant de commencer, Josette Bourdeu, a fait une intervention remarquée rendant hommage à Guy Rouquet et à l’Atelier Imaginaire.
Elle a tenu à participer à celle-ci car elle ne pouvait être présente pour la clôture le dimanche 21 octobre puisqu’elle devait se rendre en Autriche au Congrès des villes sanctuaires du Réseau Shrines of Europe.
Atelier Imaginaire : 34ème Quinzaine littéraire et artistique
Ouverture des 31ème Journées Magiques
« Je suis très heureuse d’être parmi vous ce soir à l’occasion de l’ouverture de ces Journées Magiques qui, depuis plus de 30 ans, forment avec la Décade une parenthèse enchantée dans le calendrier culturel lourdais.
Une formidable initiative qui fut, ne l’oublions pas, pionnière en son temps et qui demeure encore aujourd’hui une réelle exception dans le paysage culturel de notre pays.
Car cette quinzaine littéraire et artistique, née par le livre et pour le livre du rêve éveillé de Guy Rouquet, et du parrainage inspiré de Max-Pol Fouchet, n’a pas d’équivalent.
Un moment singulier qui, grâce à la détermination de son fondateur,sa persévérance et une vision du monde passée au prisme poétique des belles lettres, vient éclairer de ces fulgurances créatrices une saison d’automne traditionnellement repliée sur elle-même ici, à Lourdes, après l’effervescence des pèlerinages.
Durant plus de 30 ans, et je ne sais combien de livres édités sous sa bannière, l’Atelier Imaginaire n’a eu de cesse d’ouvrir de nouvelles portes entre les arts.
Une petite usine à rêves artisanale et à hauteur d’homme où la musique, sous toutes ses formes, se fait l’écho des mots du poète et des plus belles pages de notre littérature francophone.
Un spectacle doublement vivant qui s’invite là où on ne l’attend pas forcément, en Bigorre et plus spécialement dans les écoles, depuis son camp de base lourdais.
Cette invitation au voyage bénéficie également depuis 30 ans de la présence à Lourdes des lauréats du concours général des lycées dans le cadre de l’opération 2000 jeunes. Là encore, une initiative profondément originale qui a permis à la plupart de ces élèves de forger des liens d’amitié durables, et à certains de se révéler dans une voie qui n’avait rien de l’évidence avant leur venue à Lourdes.
Je voudrais donc profiter de ces quelques mots, avant de céder la place aux artistes, pour remercier très sincèrement Guy Rouquet pour son engagement d’une vie ; une œuvre qui n’est pas simplement imaginaire et qui, comme dans ces bibliothèques que vous affectionnez, cher Guy, se mesure aux nombres des rayonnages qu’occupent désormais en rangs serrés les livres de l’Atelier Imaginaire.
Dans quelques jours, nous aurons la fierté d’y accueillir un nouveau tome, le livre des fontaines ardentes, un recueil qui vient nourrir de l’intérieur ces plus de trente années d’aventures au service du livre et de la littérature.
Trente années placées sous le signe du rêve et des mots.
Cher Guy, encore merci à vous. Merci aux bénévoles et partenaires de l’Atelier. Merci aux écrivains, à tous les artistes, comédiens et musiciens, qui depuis longtemps demeurent fidèles à cette aventure. Merci enfin aux jeunes élèves méritants de nos écoles qui, auront en repartant de Lourdes ce supplément d’âme et cette part de rêve qui, à ambitions égales, font toute la différence. »
Puis Mme le Maire est restée toute la première partie de la Soirée intitulée ALBERT CAMUS ET LA MÉDITERRANÉE «A la mer! A la mer!» d’après Abdelkader Djemaï.
Elle a pu apprécier la Lecture-spectacle de Jean-Luc Debattice et Nathalie Fortin « Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure.» (Noces)
« A la mer! A la mer! « lançaient des garçons merveilleux dans un livre que l’écolier Camus avait lu dans la classe de Monsieur Louis Germain, son premier instituteur, auquel il rendra un hommage émouvant en 1957, après avoir « laissé s’éteindre un peu le bruit qui l’entourait » au moment de l’attribution du prix Nobel.
« A la mer! A la mer! » L’écrivain avait tout oublié de ce livre, sauf ce cri, cet appel qui va rejoindre ses premières sensations, ses premières émotions d’enfant au contact de la mer qu’il a toujours aimée. Cette immensité vierge, belle et mystérieuse bordait à Alger, le quartier de Belcourt où il a grandi. Vivifiante et inépuisable, elle va nourrir son imaginaire, enrichir son écriture d’images poétiques, de métaphores, de réflexions sur le monde et l’Histoire.
« Il me faut écrire comme il me faut nager, le corps l’exige », écrivait-il à dix-sept ans, exprimant ainsi un lien fort avec celle qui sera, avec le théâtre et le football, intimement liée à sa jeunesse comme à son âge d’homme.
Souvent présent dans son œuvre, ce rapport heureux et fertile avec la Méditerranée se prolongera avec la traversée de l’Atlantique pour les Etats-Unis et l’Amérique du Sud où l’auteur de Noces donnera une série de conférences littéraires.
Le récital a proposé de feuilleter en voix et en musique les pages de ce journal de bord puisées par Abdelkader Djemaï dans les écrits de celui qui «avait toujours eu l’impression de vivre en haute mer (…) et qui attendait les navires du retour, la maison des eaux et le jour limpide. »