L’ année 2018 a marqué le dernier temps fort des commémorations du Centenaire 14-18 en France et dans les communes.
A Lourdes, de nombreuses conférences, concerts, expositions et spectacles ont été déroulées depuis novembre 2014 jusqu’à novembre 2018 par la Municipalité.
La cérémonie du Centenaire du dimanche 11 Novembre 2018 en a été le point d’orgue.
Afin de pérenniser le devoir de mémoire, cette Cérémonie du 11 Novembre s’est déroulée en deux temps associant les jeunes générations grâce à la présence d’élèves des écoles, collèges, lycées (public et privé) et école du rugby du Pays de Lourdes
A 9h30, Mme le Maire Josette Bourdeu et les élus, les Présidents d’associations patriotiques, les Portes-drapeaux, le Curé de Lourdes Jean-François Duhar et la chorale paroissiale « Coecilia », des Lourdais de tous âges et des enfants des écoles, se sont retrouvés au Cimetière de l’Égalité devant le monument « Aux enfants de Lourdes morts pour la France ».
Cent photophores offerts par le Comité local du Souvenir Français présidé par Louis Cazalas ont été déposés sur les côtés du monument. Puis une urne contenant de la terre de Verdun a été déposée devant le Monument par deux enfants accompagnés par M. Gérard Albert, Président de l’association du Pèlerinage-Rencontre des Anciens combattants qui a fait venir cette terre à Lourdes.
La chorale paroissiale Coecilia a entonné la très belle chanson « Vierge de la Montagne » pour ces jeunes Pyrénéens morts au combat et M. le Curé a dit une prière d’hommage.
Un dépôt de gerbes a été effectué par Madame le Maire et par Monsieur Louis Cazalas (on se souvient que l’an passé le Souvenir Français avait rénové ce monument).
Une sonnerie « Aux Morts » et une Minute de silence ont clôturé cette première cérémonie, puis tous les participants se sont rendus en défilé vers le square Foch, précédés de la fanfare musicale de l’UML et des Portes-drapeaux.
A 10h 15, la Cérémonie officielle s’est déroulée devant la statue du Maréchal Ferdinand Foch, né le 2 octobre 1851 à Tarbes et mort le 20 mars 1929 à Paris, commandant en chef des forces alliées pendant la Première Guerre mondiale. Il planifia et mena l’offensive générale qui força l’Allemagne à demander l’Armistice, le 11 novembre 1918.
La Cérémonie a été présidée par Mme la Sous-Préfète d’Argelès-Gazost Sonia Penela, en présence de la Députée Jeanine Dubié, du Maire Josette Bourdeu, du Maire-adjoint aux Anciens combattants Madeleine Navarro, de nombreux élus municipaux, du Conseiller départemental Bruno Vinualès, l’Inspecteur d’Académie Thierry Aumage et l’Inspectrice de l’Education nationale du secteur Catherine Lavit, des autorités militaires (puisqu’un Piquet d’honneur était présent) et une forte assistance intergénérationnelle.
A noter la présence de nombreux enfants et adolescents des écoles du Lapacca, du collège/lycée de Sarsan, du collège/ lycée Peyramale, de l’école de rugby du Pays de Lourdes et qui ont participé à la cérémonie par des lectures, en accompagnant les dépôts de gerbes, en chantant « La Marseillaise »…
Après la sonnerie émouvante de trois clairons qui se se sont répondus depuis le square, depuis les marches des Halles et depuis les Marches du Palais des congrès, rappelant la sonnerie des clairons depuis les tranchées annonçant enfin l’Armistice, le Colonel en retraite Daniel Lavigne a présenté le déroulement de la cérémonie et expliqué le sacrifice des jeunes « Poilus » morts pour la France. (voir cette présentation ci-dessous).
Après le salut du Piquet d’honneur du 35ème RAP aux autorités civiles et militaires, ont suivi 4 lectures par la jeunesse lourdaise (voir celles-ci au bas de l’article).
Il s’est agi d’une lettre rédigée par un collectif d’élèves de classe de 1ère du lycée/collège Peyramale Saint-Joseph accompagnés par leur professeur Michel Azot ; d’un poème « Folie meurtrière de Jacques Hubert Frougier » lu par Sylvain Santi et Esteban Barbe élèves de 6ème du Collège de Sarsan ; d’une lettre d’Elise Bidet lue par Jessica Alvès élève de 3ème de la Cordée de la Réussite au Collège de Sarsan, ces 3 élèves étaient accompagnés de leur professeur Mme Valérie Pène (dans l’assistance on a pu d’ailleurs voir Mme la Principale-adjointe du Collège/lycée de Sarsan ainsi que la Conseillère Principale d’Education Christine Da Sylva et l’Assistante sociale Mme Alfarez-Clavère) ; d’une lettre lue par deux élèves de l’école primaire du Lapacca accompagnées par Mmes Castells et Jourdan.
Puis Mme la Sous-préfète a donné lecture du Message d’Etat de Monsieur le Président de la République et de la liste des noms des Morts pour la France en 2018 (voir celui-ci au bas de l’article).
Plusieurs gerbes ont été ensuite déposées par Mmes la Sous-préfète, la Députée, le Maire de Lourdes, par le monde patriotique lourdais, par M. Barrère, Ancien combattant Président de l’association patriotique Les Evadés de France au nom de son grand-père mort en 14/18 et l’école de rugby du Pays de Lourdes.
A noter, qu’auprès de la statue de Foch, s’est tenu, pendant toute la Cérémonie, un gendarme bénévole et volontaire habillé en poilu, plus vrai que nature, dans l’uniforme bleu caractéristique de la 2ème partie de la Guerre 14/18.
A noter encore la présence remarquée de 3 adolescents, élèves du lycée Peyramale, en tenue de poilu de la première partie de la Guerre où les soldats portaient un uniforme où dominait le rouge (cible facile pour l’ennemi) réalisée par une association d’insertion et qui ont déposé de la terre de Verdun, accompagné du Président de l’association du Pèlerinage-rencontre des Anciens combattants, Gérard Albert.
Après la sonnerie aux morts et la minute de silence, les Chanteurs montagnards et l’UML ont interprété la Marseillaise, reprise en chœur par les enfants de l’école de rugby Pays de Lourdes et tout l’assistance tandis s’élevait dans le ciel les pigeons du Messager Lourdais.
Les autorités saluaient le chef du Piquet d’honneur, le capitaine Mendibil, du 35ème RAP et remerciaient le détachement de Sapeurs-pompiers, les Portes-drapeaux, les Présidents des associations d’anciens combattants et patriotiques, les enfants des écoles.
Une Cérémonie du Centenaire émouvante et de belle tenue qui fera date !
Un vin d’honneur offert par la Municipalité a été servi au Palais des congrès.
D’autre part, les cloches des églises du Sacré-Cœur du centre-ville et Saint Jean-Baptiste de Lannadarré, ont sonné à la volée pendant 11 minutes à 11h ce 11 Novembre.
A 16h, au Palais des congrès, était prévue, une pièce de théâtre commémorative « Mémoires d’un rat » conseillée par l’ONAC.
Discours de présentation de la Cérémonie par le Colonel en retraite Daniel Lavigne
» Madame la Sous-préfète, madame la Députée, madame le Maire, Mesdames et messieurs du Conseil départemental, Mesdames et messieurs les élus du Conseil municipal, autorités civiles, militaires et religieuses, frères d’armes, Portes-drapeaux, Présidents des associations patriotique, élèves des écoles du Lapacca, du lycée/collège de Sarsan, du lycée/collège Peyramale, jeunes rugbymen des Pays de Lourdes XV, Mesdames, messieurs, bonjour.
« L’heure sacrée » : 11 novembre 1918, 11 heures 11 minutes. Le caporal clairon Sellier du 171ème régiment d’infanterie, malgré la peur de la balle meurtrière du dernier instant, monte sur le parapet de la tranchée et sonne le « Cessez le feu ». Sur 800 kilomètres de front, toutes les unités de première ligne, amies et ennemies, face à face, stupéfaites, écoutent cette sonnerie reprise par tous les clairons. Un étrange silence, à la fois religieux, festif, glacial, sidérant, inconcevable met fin à un combat de 4 années, combat qui aura fait 9 millions 750 000 morts et disparus de toutes les Nations engagées dans la guerre.
La joie des combattants est trop mêlée à la mort pour être exprimée : le soldat Alfred Detrey a écrit : « C’est signé ! Nous nous sommes regardés, nous avons serré la main, nous avons choqué nos quarts et simplement nous avons soupiré : Alors c’est fini. Nous vivrons ! Alors l’un de nous murmure : Ah! Si ce pauvre Millet tué au mont Kemmel était là La joie de vivre, la pensée de nos morts, la grandeur de l’instant, voilà ce que fut pour nous l’armistice ».
Les premiers gestes de ces hommes survivants de l’enfer des combats sont pour leurs camarades morts. Les corps laissés à l’abandon entre les tranchées sont enterrés, les tombes provisoires sont fleuries avec ce qui reste d’herbe. C’est dans la communion des vivants et des morts que sont vécus sur le front les premiers moments de paix.
Vous êtes tous rassemblés, ici, entre 2 monuments l’un en l’honneur du maréchal Foch, né sur notre terre de Bigorre, généralissime ayant commandé et conduit toutes les armées alliées à la victoire et mis fin, par la signature de l’Armistice dans un wagon à Rethondes, à la guerre. L’autre en l’honneur du général de Gaulle, officier d’infanterie blessé à 3 reprises, survivant avec quelques hommes d’un combat héroïque à Douaumont près de Verdun. Prisonnier, il tentera de s’évader à 5 reprises. Plus tard, en 1940, il sera à la tête de la France qui ne cède pas et la mènera vers une autre victoire en 1945.
Ces deux hommes d’exception, incarnent la France combattante libre, l’Etat qui se bat pour conserver ses frontières, l’Etat qui verse le sang de ses enfants pour défendre la constitution républicaine et ses valeurs. Ils sont la nation, qui réunit sur la terre de nos ancêtres, nos coutumes, nos passions collectives, notre désir forcené de vivre libres ensemble.
Ces deux stèles sont, aujourd’hui à Lourdes la personnification de la patrie. Elles honorent le sacrifice de tous les hommes et les femmes qui ont donné leur vie, hier et aujourd’hui, sous les plis du drapeau français et qui étaient persuadés que leur guerre était la «der des der. Elles sont aussi le reflet des larmes et de la douleur des familles endeuillées (veuves, orphelins, parents, frères et sœurs).
Vous, jeunes rugbymen, scolaires, collégiens et lycéens, allez participer à une cérémonie patriotique, cérémonie du souvenir des combattants qui ont sacrifié leur vie pendant la guerre de 1914 1918. Cette cérémonie vous engage à servir et honorer votre patrie. Votre patrie commence ici à Lourdes, la terre de votre jeunesse, la ville de vos copains, la ville avec ses coutumes, ville que vous connaissez presque par cœur et qui vous fait grandir. Votre patrie lourdaise est une des bases sur lesquelles repose la patrie France.
Tout à l’heure, vous allez accompagner les Anciens, ici présents, avec leurs drapeaux. Accompagnez- les dans leur combat pour garder en mémoire le souvenir de ceux qui ont donné leur vie pour défendre les valeurs de notre Patrie. Suivez les drapeaux bleu blanc rouge qui rallient et guident les hommes et les femmes de France dans les assauts. Respectez la Marseillaise, entonnée pendant la marche à l’ennemi puis dans « la bagarre », elle donne « Force et Courage ».
Pendant cette cérémonie, redressez-vous et découvrez-vous la tête. Soyez fier. Au moment des dépôts de gerbes et de la minute de silence pensez à tous ceux de votre famille qui ont donné leur vie ou participé à des combats pour que vous puissiez vivre en paix. Chantez de toutes vos forces et avec respect la Marseillaise.
Avec la protection et sous la garde des morts représentés par ces monuments, l’Etat symbolisé par madame la Sous-préfète, les élus (e), les anciens combattants et les associations patriotiques, la population ici présente vous regardent et vous transmettent l’héritage républicain de notre Nation, la France. »
Lectures effectuées par les enfants et adolescents :
SYLVAIN SANTI et ESTEBAN BARBE élèves de 6ème du collège de Sarsan
14-18 Folie meurtrière de Jacques Hubert Frougier
14-18
C’était la grande guerre
Ils ont vécu l’enfer
C’était la grande guerre
La folie meurtrière
Par un beau jour d’été
Sous un ciel bleu d’azur
Le clairon a sonné
Pour la grande aventure
Ils partirent faire la guerre
Au nom de la patrie
Ils étaient jeunes et fiers
Et la fleur au fusil
Mais du chemin des Dames
Au fort de Douaumont
Ils ont perdu leur âme
Sous le feu des canons
Avec la peur au ventre
Ils chantaient la Madelon
En plein mois de décembre
Quand ils montaient au front
Ils tombaient un à un
Fauchés par la mitraille
Au cœur de la bataille
Partout des trous de bombes
Partout des trous d’obus
Comme la fin d’un monde
Qui leur tombait dessus
Ils ont pleuré de joie
Le jour de l’Armistice
Quand enfin arriva
La fin de leur supplice
Après un grand silence
Les cloches de la paix
Dans le ciel de France
Se mirent à sonner
14-18
C’était la grande guerre
C’était la der des ders
Mais cette grande guerre
Ne fut pas la dernière
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JESSICA ALVES élève de 3ème du collège de Sarsan
La lettre proposée a été écrite par Elise Bidet, issue d’unefamille de vignerons établis à Jussy, dans l’Yonne. Ses deux oncles ont ététués au front en décembre et en octobre 1914. Elle écrit souvent à ses parentset à son frère. La lettre date du 13 novembre 1918. La jeune fille se trouve àParis et décrit la liesse populaire suite à l’armistice du 11 novembre 1918.
Enfin, c’est fini. On ne se bat plus ! On ne peut pas le croire, et pourtant c’est vrai ! C’est la victoire comme on ne l’espérait pas au mois de juin dernier, et même au 15 juillet ! Qui aurait osé espérer à cette époque une victoire aussi complète ! Et en si peu de temps, pas quatre mois ; c’est merveilleux ! Je ne sais pas comment vous avez fêté l’armistice à Jussy, et comment et quand l’heureuse nouvelle vous a été annoncée. […] Ici, à Paris, on l’a su à 11 heures par le canon et les cloches ; aussitôt tout le monde a eu congé partout ; aussitôt les nies étaient noires de monde.
Toutes les fenêtres pavoisées, jamais je n’ai vu tant de drapeaux et de toutes les couleurs alliées, le coup d’œil est magnifique.
Tout le monde a sa cocarde, les femmes des turbans tricolores dans les cheveux, tous les ateliers en bande, hommes et femmes bras dessus bras dessous, drapeaux en tête, parcouraient en chantant les boulevards et les grandes avenues […] Tout était permis, aucun sergent de ville, aucun service d’ordre. Toute liberté était laissée au peuple en délire. Les Américains embrassant les femmes dans les nies.
[…] Tu vois maman que j’avais raison quand je te disais d’espérer, que tu ne voulais pas croire que nous aurions le dessus […]
Sois heureuse, maman, ton fils te sera rendu ; tu seras récompensée de ses peines.
Elise
Lettre lu à plusieurs voix par les élèves de l’école primaire du LAPACCA
Lettre de Firmin Bouille à ses parents
Le 11 novembre 1918 Bien chers parents,
Ce jour si glorieux attendu depuis si longtemps est enfin arrivé. Toute une aurore, toute une vie nouvelle ou plutôt ancienne nous réapparait. Oui c’est hier soir que l’armistice a été signée et c’est ce matin avant le réveil vers 4 heures qu’on a reçu ce glorieux télégramme.
Quel contentement pour ceux qui, en ce moment, sur le champ de bataille ont pu entendre sains et saufs, de leurs propres oreilles : c’est aujourd’hui 11 novembre à 11 heures que les hostilités ont été suspendues. Quel sursaut que j’ai fait ce matin sur mon plumard lorsqu’on est venu m’apprendre cette nouvelle. Quels hourras et quels cris de joie sortaient du fond de toutes les cagnas ; plus personne n’avait envie de dormir, jamais je ne pourrai décrire sur cette lettre le récit d’un si beau jour passé sur le champ de bataille. De toutes parts et durant toute la journée, on n’entendait que des cris de joie. (…)
On entendait aussi les cloches des villages voisins qui s’ébranlaient et semblaient jeter de tous côtés des cris de victoire: Tout sourit, tout chante! L’heure de la délivrance est enfin arrivée. (…)
Bonheur pour toutes les familles qui n’auront pas été éprouvées durant ces quatre ans de guerre, mais malheur à celles à qui il manquera un de leur membre, surtout si celui-ci a été tué durant les derniers jours de bataille.
Enfin je termine en souhaitant à présent que la paix soit vite signée et qu’on rentre le plus tôt possible dans nos foyers.
Firmin Bouille
Message du Président de la République lu par Sonia Penela, Sous-réfète d’Argelès-Gazost
» Un siècle que l’Armistice du 11 novembre 1918 est venu mettre un terme aux combats fratricides de la Première Guerre mondiale.
A cet affrontement interminable nation contre nation, peuple contre peuple. Avec ses tranchées pleines de boue, de sang et de larmes. Ses orages de feu et d’acier qui grondaient par tous les temps et déchiraient les ciels les plus calmes. Ses champs de bataille éventrés et la mort, omniprésente.
Le 11 novembre 1918, un grand soupir de soulagement traverse la France. Depuis Compiègne où l’Armistice a été signé à l’aube, il se propage jusqu’aux champs de bataille.
Enfin, après quatre interminables années de bruit et de fureur, de nuit et de terreur, les armes se taisent sur le front occidental.
Enfin, le vacarme funeste des canons laisse place à la clameur allègre qui s’élève de volées de cloches en sonneries de clairons, d’esplanades de grandes villes en places de villages.
Partout, on célèbre alors avec fierté la victoire de la France et de ses alliés. Nos poilus ne se sont pas battus pour rien ; ils ne sont pas morts en vain : la patrie est sauvée, la paix, enfin, va revenir !
Mais partout, aussi, on constate le gâchis et on éprouve d’autant plus le deuil : là, un fils pleure son père ; ici, un père pleure son fils ; là, comme ailleurs, une veuve pleure son mari. Et partout on voit défiler des cortèges de mutilés et de gueules cassées.
Françaises, Français, dans chacune de nos villes et dans chacun de nos villages, Françaises et Français de toutes générations et de tous horizons, nous voilà rassemblés en ce 11 novembre.
Pour commémorer la Victoire. Mais aussi pour célébrer la Paix.
Nous sommes réunis dans nos communes, devant nos monuments aux morts, pour rendre hommage et dire notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont défendu hier mais aussi à ceux qui nous défendent aujourd’hui, jusqu’au sacrifice de leur vie.
Nous nous souvenons de nos poilus, morts pour la France. De nos civils, dont beaucoup ont aussi perdu la vie. De nos soldats marqués à jamais dans leur chair et dans leur esprit. De nos villages détruits, de nos villes dévastées.
Nous nous souvenons aussi de la souffrance et de F honneur de tous ceux qui ont quitté leur terre et sont venus d’Afrique, du Pacifique et d’Amérique sur ce sol de France qu’ils n’avaient jamais vu et qu’ils ont pourtant vaillamment défendu.
Nous nous souvenons de la souffrance et de l’honneur des dix millions de combattants de tous les pays qui ont été envoyés dans ces combats terribles.
Françaises, Français, nous sommes aussi unis en ce jour dans la conscience de notre histoire et dans le refus de sa répétition.
Car le siècle qui nous sépare des terribles sacrifices des femmes et des hommes de 14-18 nous a appris la grande précarité de la Paix.
Nous savons avec quelle force, les nationalismes, les totalitarismes, peuvent emporter les démocraties et mettre en péril l’idée même de civilisation.
Nous savons avec quelle célérité l’ordre multilatéral peut soudain s’écrouler.
Nous savons que l’Europe unie, forgée autour de la réconciliation de la France et de l’Allemagne, est un bien plus fragile que jamais.
Vigilance ! Tel est le sentiment que doit nous inspirer le souvenir de l’effroyable hécatombe de la Grande Guerre.
Ainsi serons-nous dignes de la mémoire de celles et ceux qui, il y a un siècle, sont tombés. Ainsi serons-nous dignes du sacrifice de celles et ceux qui, aujourd’hui, font que nous nous tenons là unis en peuples libres.
Vive l’Europe en paix !
Vive le République !
Et vive la France ! «
Morts pour la France en 2018
Adjudant Emilien MOUG1N, 1CI régiment de Spahis, mort pour la France au Mali, le 21 février 2018 ;
Maréchal des Logis Thimoté DERNONCOURT, 1er régiment des Spahis, mort pour la France au Mali, le 21 février 2018 ;
Caporal Bogusz POCUYLSKI, 2ème régiment étranger d’infanterie, mort pour la France en Irak, le 21 mars 2018.