Lourdes : « les coups de Cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « MESSE NOIRE » de Olivier BARDE – CABUÇON

MESSE NOIRE

L’auteur : Olivier BARDE – CABUÇON, auteur lyonnais. Juriste de formation, il commence à écrire en 2006. Passionné d’histoire, notamment de la période du XVIIIe siècle. Il met en scène des romans policiers se déroulant lors du siècle des Lumières.

Une des particularités, fort intéressante, des romans de cet auteur réside dans la retranscription de l’esprit de cette période où les croyances, souvent aveugles et superstitieuses, le disputent à la rationalité et la recherche d’explications scientifiques, dans la manière des protagonistes, de mener les enquêtes.

Le roman qui nous intéresse, ici,« Messe Noire » entre dans la série du « commissaire aux morts étranges », dont les investigations comptent 5 récits.

L’histoire :

Lors d’une froide nuit précédant la Noël de 1758, dans les quartiers mal famés d’un Paris populaire, sous le règne de Louis XV, deux enquêteurs peu communs sont dépêchés dans un cimetière  pour constater la mort d’un des gardiens.Cause du décès ? manifestement la peur, à première vue ! L’alerte aété donnée par son collègue qui l’a retrouvé, gisant parmi les sépultures.

En effet, c’est Volnay :l’enquêteur aux morts étranges, employé par Sartine, lieutenant général de la Police du roi,  qui est mandaté pour élucider l’affaire. Pour ce faire , il est assisté par le Moine, surnom donné à celui qui n’est autre que son père, sorte de médecin légiste, féru de science.

Celui-ci, de haute naissance, a passé un certain temps en prison, fort peu en odeur de sainteté, au sein du Royaume,en raison, entre autres, d’opinions subversives et révolutionnaires. Pourtant,c’est à lui et sa progéniture que l’on fait appel, car cet homme, ainsi que volnay n’ont pas leur pareil pour trouver et faire parler d’infimes indices, et ce grâce à des méthodes d’investigations tout à fait novatrices.

Ainsi, en cherchant des preuves dans le cimetière, Volnay et le Moine découvrent un autre cadavre qui les choque d’autant plus que le crime atteint l’innocence la plus pure.

Une très jeune fille, dont le visage exprime une douceur et une candeur poignantes, est retrouvée étendue sur une dalle, dénudée, et, de toute évidence victime d’une messe noire. Compte tenu du fait que le Royaume de France connut, déjà des précédents, sous Louis XIV, avec l’affaire de la « Voisin », Sartine est sur les dents, car c’est lui qui doit rendre compte au Roi de l’avancée des enquêtes.

Pour une meilleure efficacité –du moins le présente-t-il ainsi-, il impose au duo de détectives, un troisième assistant, en la personne d’une mystérieuse jeune femme, d’une grande beauté,d’une intelligence redoutable, et qui se dit un peu sorcière, par dessus le marché.

Chose étrange dans cette affaire, Volnay remarque que si d’habitude son père affiche un certain cynisme, ou au meilleur des cas, une neutralité affirmée, lors des autopsies et investigations quant aux victimes, il n’est rien envers la jeune victime, dont le prénom répondait, de son vivant, à Sophia. Bien au contraire, il semblerait que le Moine soit très ému et touché par la mort de cette dernière…

Ce  qui m’a plu : Non seulement l’auteur est doté d’une grande érudition en matière de connaissances relatives au XVIIIe siècle ; mais en plus, l’histoire dont le déroulement de l’énigme est rondement mené, est passionnante,foisonnante de retournements et de rebondissements.

Le lecteur a vraiment du mal à cesser sa lecture. De plus, l’écriture fluide et dynamique, tout comme la densité de personnalité des protagonistes accroissent  grandement les qualités romanesques du récit.