La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.
Cette semaine elle vous propose « PROVENANCE » de Franck Mc Donald
PROVENANCE
L’auteur :Franck Mc Donald. Auteur américain. Ayant, aussi, vécu en Europe, il a fréquenté diverses universités, pour, par la suite occuper de hautes fonctions administratives dans les Caraïbes, et Cuba, où il fut accusé d’espionnage et emprisonné. Il partit, à sa libération, vivre en Irlande, en 1972, et y écrivit, en 1979, le livre présenté, ici, « Provenance ». Après avoir été PDG d’un groupe de conseil contre le terrorisme biologique, puis ouvert une galerie d’art, Franck McDonald s’est établi à Boston avec sa compagne.
L’histoire :
Années 70. Hugh Jenner fonctionnaire sans grande envergure affecté à un Ministère du gouvernement britannique sort, ce soir-là de son bureau pour aller se délasser dans le pub où il a coutume de se rendre.
Il a deux préoccupations, dans la vie : sa calvitie, et sa future vie de retraité en Espagne ; et une passion : les hommes jeunes –de préférence-.
C’est ce qui va le perdre, ce fameux soir… Au pub, alors qu’il est entouré des clients habituels, un splendide éphèbe, vêtu avec un raffinement compassé, fond littéralement sur lui et le séduit. Trop heureux d’une si bonne fortune, et surtout si facilement acquise, Hugh convie le jeune homme à passer la nuit dans son appartement.
Bien mal lui en prendra ! Aux prémices de la séduction, il leur sert, à tous deux, un verre de vin. L’invité va profiter d’un moment d’inattention, de sa part, pour le droguer, le plonger dans sa baignoire et lui tailler les veines, maquillant le meurtre en suicide.
Malgré les objets précieux exposés dans l’appartement d’Hugh Jenner, le jeune criminel n’emportera qu’une toile de Watteau, accrochée au mur du salon, avant de prendre l’avion à Rome.
Dans le même temps, dans une rue de la capitale aux sept collines, jouxtant le Vatican, deux ecclésiastes de haut rang, dont un est le chef de la Commission d’archéologie sacrée du Vatican, devisent sur l’avancée de fouilles archéologique, tout en disputant une partie d’échecs.
Ce qui m’a plu :
Voici une fascinante plongée dans le monde de l’art, à l’heure où les nouvelles technologies relevaient encore du rêve. Univers aussi sophistiqué que cruel et dangereux, il s’agit bien plus, ici, plutôt que l’incursion dans le milieu des artistes, d’une plongée dans les eaux troubles du cénacle des marchands d’art d’après-guerre jusqu’à la fin du siècle.
Mené de main de maître, ce roman vous montrera la fange qui se dissimule, à la fois, derrière les apparences les plus attrayantes et policées, tout comme derrière les établissements les plus prestigieux.
Spoliations d’œuvres par les nazis, convoitise jusqu’à l’obsession, manœuvres frauduleuses… Que vous soyez amateur d’art ou de thrillers, vous ne serez fasciné par ce livre, qui, toute œuvre romancée « vintage » soit-il, véhicule un prégnant parfum de véracité.
De plus, la plume, très vive de l’auteur, confère au roman un rythme et une dynamique, qui emportent le lecteur à une allure soutenue.