La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.
Cette semaine elle vous propose « LA PIERRE ET LE SABRE » de Eiji Yoshikawa
LA PIERRE ET LE SABRE
L’auteur : Eiji Yoshikawa : 1892 – 1962, auteur japonais. Il est un des écrivains les plus prolifiques du Japon, et est, même, considéré comme le « Victor Hugo » japonais, tant son œuvre est célèbre.
D’abord apprenti dans un atelier de laquage d’or, il commencera à écrire ses premiers textes, aux alentours de 20 ans, à la suite d’un prix d’écriture qu’il remporta en 1914.
« La Pierre est le Sabre », qu’il écrira à partir de 1935, représente son roman le plus connu, car tiré à plus de 120 millions d’exemplaires dans le monde. L’œuvre romancée relate la vie d’un personnage quasi mythique du passé japonais.
L’histoire :
Le jeune Takezo, pressé de se battre, et de montrer au monde, et surtout à son père, sa valeur guerrière, se fait enrôler dans l’armée d’Ishida Mitzunari, qui est pitoyablement défaite lors de la bataille de Sekigahara. C’est que le jeune homme n’eut pas une enfance très heureuse… Sa mère s’enfuit du foyer et refit sa vie loin de lui.
Quant à son père, leur relation affective relève de l’inexistant. Elle est même entachée de peur et de défiance, de la part de l’enfant.
Voici pourquoi Takezo est allongé là, blessé sur cette terre boueuse, avec à ses côtés, son meilleur ami qu’il a trouvé le moyen d’entraîner dans cette déplorable mésaventure.
Takezo voulait juste que son si sévère père, ancien samouraï, soit fier de lui, et ne le considère plus -ainsi que les autres habitants du village- seulement, comme un voyou et une brute.
Cela dit, manifestement, les dieux ont-ils pitié des fous et des innocents, les deux compères sortent, bien que salement amochés, mais néanmoins, vivants de la sanglante bataille qui restera dans les mémoires comme un des faits de guerre les plus marquants de l’histoire du Japon, et ouvrit l’ère d’Edo.
Ainsi, cheminant, blessés, épuisés, dans la campagne, Takezo et Matahachi, eurent, une nuit, l’étrange vision d’une jeune créature féminine, penchée sur des cadavres : Fantôme ? Goule ? Elle s’enfuit à leur appel. Mais bien entendu! Rien de cela, la fille habite la demeure sise près du champ dans lequel les amis l’ont découverte. Elle vit là, avec sa mère. Le père est mort, assassiné!
Mais que faisait-elle au beau milieu des cadavres ? Bien qu’elle s’en défende elle détroussait les morts. C’est son travail. Quant à la mère, un beau spécimen de mère maquerelle, elle cautionne, évidemment, dans la bonne lignée de ce que fut le père.
D’ailleurs, ce lucratif labeur permet à Takezo et Matahachi de rester avec la dame et sa progéniture, un certain temps. L’on offrira même à Takezo, un splendide sabre de bois, issu d’un pillage précédent.
C’est ainsi que débuta la vie d’homme de ce fils mal-aimé, qui était destiné à devenir une figure emblématique du Japon, incarnant tout à la fois la force, la droiture, la sagesse et le don de soi…
Ce qui m’a plu :
Cette biographie romancée est un véritable régal, non seulement, pour les amateurs de l’Asie qui ne manqueront de retrouver toute l’âme japonaise, contenue dans ce livre ; mais aussi pour tout lecteur désireux de se divertir.
En effet, l’on y rencontre l’aventure, l’amour, l’initiation, ainsi que tous les composants d’un beau roman qui vous emporte du début à la fin. Un splendide voyage dans l’Extrême-Orient de l’Ere d’Edo!