» Christophe Castaner est le brillant ministre de l’Intérieur qui vient de s’illustrer dans le maintien de l’ordre par la multiplication des manifestants blessés au visage par des Lanceurs de Balles de Défense qui ne sont utilisés qu’en France.
A l’issue du G7 des ministres de l’Intérieur tenu à Paris, il vient de s’illustrer à nouveau en accusant lors de la conférence de presse finale « certaines ONG » (Organisations Non Gouvernementales : le nom administratif pour désigner les associations comme Médecins Sans Frontières ou SOS Méditerranée) de« réelle collusion (avec) les trafiquants de migrants. »
Il reprend en cela les accusations déjà lancées par le Ministre Intérieur italien, un certain Mateo Salvini. Aucune plainte lancée par celui-ci n’a pourtant jamais abouti, faute du moindre élément de preuve.
Mais cette tentative de criminalisation des ONG a pourtant abouti à la « chute des moyens de recherche et de secours en Méditerranée » selon l’Agence des droits fondamentaux de l’UE.
Comme le résume un responsable de Médecins Sans Frontière : « Aujourd’hui, l’alternative pour les migrants en Libye, c’est la détention ou la mort. » Sauf à payer, très cher, ou à collaborer avec le crime organisé pour financer son passage.
Ainsi l’incrimination doit être retournée : ce ne sont pas les ONG qui font preuve de « collusion » avec les « trafiquants de migrants », mais bien les gouvernements européens, au premier chef les gouvernements italien et français, qui élargissent leur marché et le rendent sans cesse plus fructifiant.
La déclaration de Christophe Castaner est donc doublement indécente : vis-à-vis d’ONG dont le seul souci est de sauver des vies, et vis-à-vis d’exilés qui risquent la leur, à la recherche d’une vie meilleure, et que la politique européenne de non-accueil et d’aide au développement mal ciblée place entre les mains des trafiquants.
Souvenons-nous en en votant le 26 mai pour élire un Parlement européen réellement tourné vers le respect des droits humains. «
Henri Lourdou, porte-parole EELV 65