« L’Etoile Bleue » a commémoré avec faste la «Journée de l’Europe».
Elle a mis de nouveau cette année, en avant ses valeurs de partage et de fraternité entre les peuples, de multiculturalisme, d’échange et sa profonde conviction que la compréhension de la différence nous enrichit nous-mêmes.
Cette Journée s’est déroulée en deux temps.
L’après-midi, à partir de 14 heures dans les locaux de l’association (Maison de l’Europe et du Jumelage, 16, Avenue du Général-Baron de Maransin) cela a pris la forme de textes dits, argumentés contemporains ou historiques sur l’Europe. Une place majeure a été faite à la nouvelle génération avec Lucie, une lycéenne candidate au concours d’éloquence 2019 (organisé par la Fondation La Dépêche en partenariat avec le Conseil Régional d’Occitanie et les Rectorats de Toulouse et Montpellier, il est un exercice de prise de parole en public, d’argumentation et de civisme. Il s’inscrit dans les valeurs fondamentales de la Fondation). Puis le soir à partir de 20h30 un spectacle qui a mis à l’honneur l’Espagne.
Discours du Président de l’association « L’Etoile Bleue »
« Je ne ferai pas un long discours je vais surtout exprimer mes remerciements, dire quelques mots sur l’Europe et présenter la Journée.
Mes chers amis, merci, merci à vous, de votre présence, ici aujourd’hui.
Chers adhérents merci de croire en la réussite de l’association et de nous aider en cela.
Merci au Conseil d’administration de nous faire part de ses réflexions permettant de consolider le cadre pratique et éthique de conduite de l’association.
Merci au Bureau pour l’exercice récurent de la vie associative.
Merci à Madame le Maire Josette Bourdeu pour son soutien dans nos actions.
Merci à Mme Martine Armagnac, Proviseure du Lycée de Sarsan pour la participation à cette Journée de la classe de Seconde 2.
Merci également à notre partenaire : «Les livreurs de mots» qui va illustrer cette après-midi par son travail de lecteur-acteur.
Merci à tous les bénévoles passés présents et futurs, qui œuvrent depuis bientôt 30 ans, grâce à eux nous fêterons l’an prochain les 30 ans de l’association, 30 ans d’actions pour l’Europe et la défense de ses principes et de ses valeurs. »
Lucie, lycéenne de la classe de Seconde 2 de Sarsan qui a participé au Concours d’éloquence 2019
EUROPE
« Un jour viendra où la guerre paraîtra […] absurde [..] Un jour viendra où […] vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne ». * Cette « fraternité européenne » dont parle Victor Hugo en 1849, nous y sommes aujourd’hui. Mais après combien de morts, combien de guerres ! Certes, la paix a vaincu finalement, mais à quel prix ? Des guerres plus destructrices les unes que les autres. Mais la paix a vaincu, et c’est de cela dont je veux vous parler moi aujourd’hui. Car NOUS sommes enfants de cette fraternité européenne. « Fraternité », « Communauté », « Union », qu’importe le mot, aujourd’hui nous sommes en paix et unis grâce à l’Europe.
Et maintenant ? Maintenant que nous l’avons cette paix, l’Europe a-t-elle encore un but ? Quel sens donner à cette institution, car c’en est une désormais, qui est si loin de nous, de nos préoccupations quotidiennes. Que fait-elle, l’Europe aujourd’hui ?
Alors oui, l’Europe a participé à l’évolution en termes de recherche et d’innovation. Des évolutions, que dis-je, des révolutions ! Des innovations qui ont permis de réduire les espaces entre les pays, entre les peuples, et qui ont favorisé ce rapprochement si bénéfique à tous. L’Europe a, tout ce temps mené, ces grandes révolutions, elle a toujours été un exemple dans le monde et son champ est vaste encore. Et notre vieux continent n’en reste pas là : de l’aviation civile aux satellites de télécommunications en passant par les lanceurs Ariane, les réalisations scientifiques européennes sont nombreuses et le seront encore à l’avenir !
Et c’est cette Union entre les peuples, cette collaboration entre les États, l’Europe en somme, qui a permis cela.
Mais dans la réalité, notre réalité ! Les peuples se sentent-ils appartenir à l’Europe ? Sommes-nous Européens avant d’être Français ? Vous ! Vous sentez vous seulement Européens ? Pour moi ce n’est pas encore gagné… ou alors pas tout à fait.
Alors oui, l’Union Européenne a apporté et pérennisé la paix sur son territoire, elle permet à des petits pays de se faire entendre, elle facilite les échanges économiques. Mais est-ce suffisant ? Ne peut-elle pas faire plus ? Ne pouvons-nous pas faire plus ? Que faire pour que nous nous sentions réellement Européens ?
Certains sujets restent problématiques. L’Europe a joué un rôle dans les révolutions industrielles successives. Elle a un rôle mondial, une place centrale dans les questions de géopolitiques. Pourquoi ne pas s’en servir ? Pourquoi ne pas s’atteler aux enjeux d’aujourd’hui. Ne restons pas passifs face à ce qui nous attend. L’Europe peut s’engager de nouveau. Non, elle le doit ! Et nous devons nous engager avec elle dans les sujets qui comptent.
L’écologie par exemple. L’Union Européenne s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2020. Très bien ! Notre continent est le premier producteur mondial d’électricité verte. Très bien ! La politique européenne contribue à rendre l’économique plus écologique. Très bien ! Mais est-ce assez devant l’urgence ?
Notre planète est menacée alors nous agissons. Mais ce n’est pas la seule urgence à laquelle nous devons faire face, non. Il y a plus grave. Et si la paix était menacée ? Si les peuples ne s’entendaient plus ? Si la guerre nous menaçait ? Que ferions-nous ? Eh bien, mes amis, ce n’est pas une question que nous devrions nous poser au conditionnel !
Nous savons tous que, chaque année, notre continent accueille des millions de migrants qui fuient la guerre. Et que faisons-nous ? rien ! Nous pourrions créer des logements partout dans les pays européens, proposer une remise à niveau en langue pour leur permettre de travailler, de reprendre une vie normale. / Mais non. / Nous les repoussons, pire, nous les craignons. Oui je dis « nous », et à dessein. Et de quoi avons-nous peur ? de ceux qui ont peur de la guerre ? de ceux qui ont le courage de tout quitter pour donner une chance, une infime chance, à leurs enfants de connaître autre chose que les bombes, le chaos, la mort. Nous avons raison d’avoir peur ! mais pas d’eux, de leur sort. Mais je peux les aider. Je peux compatir. Je peux tendre la main. Je peux faire preuve d’humanité. Et l’Europe le pourrait elle aussi. Je voudrais qu’Européen soit synonyme d’humain. L’Europe a toujours été une terre d’immigration, un refuge. Pas une aubaine, non, un refuge. Rien de plus. Et nous refusons ce refuge aujourd’hui. Alors au lieu de défendre son petit territoire, l’Europe pourrait peut-être, peut-être, regarder dehors, et œuvrer pour la paix hors de ses frontières. Voilà ce qui lui reste à accomplir je pense.
Parce que l’Europe finalement, ce n’est pas l’Union Européenne, ce sont les hommes et les femmes qui la composent. C’est l’imbrication des cultures. C’est le regroupement de nos différences. C’est une source de diversité qui se développe / en même temps que nos pays grandissent / et que d’autres nous rejoignent ! 24 langues, 5 religions et un espoir, celui de l’union, d’une « unité supérieure » : la « fraternité européenne », celle de Victor Hugo, celle que nous cultivons chaque jour. Alors soyons fidèles aux valeurs humanistes de l’Europe et restons « unis dans la diversité ».
« Les Livreurs de mots « : Europe, Europe…
« Les Livreurs de mots » sont un collectif de 8 lecteurs-comédiens qui font de la lecture théâtralisée. Ils ont lu des textes institutionnels de Robert Schuman qui a fait partie des fondateurs de la construction européenne, de
Jean Ziegler homme politique, altermondialiste et sociologue suisse, d’ Ibrahim Shalabi artiste Palestinien, Nicolas Lebourg historien français, chercheur au Centre d’Études Politiques de l’Europe Latine (CEPEL) à l’université de Montpellier Jean-Yves Camus journaliste et politologue français, spécialiste de l’extrême droite.
Ils ont lu également des textes plus poétiques comme ceux de Jean-Pierre Siméon poète et dramaturge français, Georges Brassens chanteur à textes, ou satiriques comme ceux de Pierre Desproges.
Puis à 20h30, au Palais des congrès, L’étoile Bleue a proposé une soirée très hispanique avec le groupe de séduisantes danseuses de Flamenco MEDIA LUNA (ARTE ANDALUZ) avec costumes chatoyants, claquements de doigts et coups de talons enthousiastes.
Et que dire groupe musical très énergique et qui donnait envie de danser à toute la salle SOL Y FIESTA, de véritables gipsy kings.