La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.
Cette semaine elle vous propose » LES PRÉDATEURS » de Whitley Strieber.
LES PRÉDATEURS
L’auteur : Whitley Strieber. Né en 1945, au Texas. Auteur célèbre de science-fiction et de romans d’épouvante.
Le roman dont il s’agit, ici, a fait l’objet d’un film du même nom, en 1983, dans lequel jouèrent, de façon fort convaincante, Catherine Deneuve et David Bowie.
L’histoire :
Miriam et John Blaylock forment un couple élégant et tout à fait respectable –belle demeure à Long Island, tous deux mélomanes, qui plus est oisifs, et vivant de leurs rentes-. Cela dit, bien entendu, personne ne connait leur secret qui réside dans une bien étrange façon de s’alimenter : le sang.
Miriam et John Blaylock ne se nourrissent que de sang, ce qui leur confère une longévité tout à fait remarquable, il va de soi.
Ce soir-là où ils viennent de se nourrir, à la source de deux adolescents, John s’assoupit, dans la voiture, pendant que Miriam conduit ; alors qu’il ne parviendra pas à trouver le sommeil lorsqu’il sera temps de dormir. Son horloge interne, censée être infiniment plus précise que celle des êtres humains, donne des signes de dérèglement. De plus, sa physionomie semble se modifier imperceptiblement : une légère ombre de barbe, la peau du visage plus sèche, une infime voussure, quelques ridules…
Miriam, elle, comprend immédiatement ce qui se passe. C’est tellement triste. Ce n’est pas la première fois qu’elle assiste à cela, c’est déjà arrivé à plusieurs de ses compagnons d’éternité ; à tous d’ailleurs –ceux qui gisent dans leur cercueil, au dernier étage de la demeure-.
Oui, John va très bientôt disparaitre. Non, pas mourir complètement, pas comme un humain ! Il va se désagréger, jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’un tas informe, mais son esprit restera enfermé dans la poussière de cette enveloppe inutilisable, que Miriam rangera dans une grande boîte, et qu’elle placera au grenier, avec ses autres amants.
Car c’est bel et bien Miriam, qui, en leur offrant le don du sang « fabrique » celles et ceux qui, tout en partageant son existence, jouissent d’un peu d’éternité. Un peu seulement, car si la longévité de Miriam est remarquable, ceux qu’elle transforme ne durent, au mieux que quelques siècles, et finissent tous dans leur boîte, au dernier étage.
Pourtant, il y a cette femme : Sarah Roberts, médecin et chercheuse, qui a écrit un livre sur le vieillissement et le sommeil. Serait-elle sur la voie pour inverser le processus de mort ? Pourrait-elle sauver John ?
Ce qui m’a plu :
Le suspense contenu dans ces pages, rend le livre captivant, sous de nombreux aspects. Et ce d’autant plus, que l’auteur fait preuve –si je puis dire- de réalisme, dans le sens où il ne cantonne pas son couple de vampire à une vie en marge, confite et figée dans des attributs du XVIIIe siècle.
A l’inverse, ses protagonistes vibrent de vie et « modernité », dans leur façon d’adapter les impératifs de leur mode d’existence, à une société qui souffrirait difficilement la proximité de ces « prédateurs ».
Certes, l’on connait de nombreux auteurs, aujourd’hui, qui font évoluer leurs immortels héros, avec beaucoup d’aisance, dans la société contemporaine. Cela dit, il faut garder à l’esprit que « Les Prédateurs » fut écrit en 1981. Whitley Strieber, fait donc office de précurseur, dans ce genre.