COMMUNIQUÉ DE PRESSE à propos du Grenelle sur les violences conjugales dans les Hautes-Pyrénées :
Le Collectif 65 pour les Droits des Femmes ne prendra pas part à cette opération de communication gouvernementale à Tarbes le 05 septembre 2019
Le Collectif 65 pour les Droits des Femmes a eu la surprise de recevoir une invitation de la Préfecture à participer localement aux réflexions dans le cadre du Grenelle sur les violences conjugales, puisqu’en effet, le Collectif national pour les Droits des Femmes en a été écarté, à l’instar d’autres organisations majeures luttant quotidiennement pour les droits des femmes.
Depuis notre création il y a 10 ans, nous avons rencontré à de multiples reprises les services de l’Etat pour dénoncer les dysfonctionnements et le manque de moyens dans l’accompagnement des femmes victimes de violences, depuis leur accueil dans les commissariats et gendarmeries jusque dans leurs possibilités d’hébergement.
C’est pourquoi nous ne souhaitons pas prendre part à ces fausses discussions dans lesquelles tous feront mine de découvrir ce que nous – et beaucoup d’autres – dénonçons depuis des années.
Si l’annonce en début de mandat de l’égalité femmes-hommes comme grande cause du quinquennat avait suscité l’espoir de véritables mesures pour contrer les violences sexistes et sexuelles, les mesures effectivement prises sont loin d’être suffisantes.
Avant même le début des discussions du Grenelle, le premier Ministre a en effet annoncé qu’un budget de 5 millions d’euros supplémentaires serait débloqué. Cette somme est dérisoire comparée aux besoins réels.
Jusqu’à présent, le Haut Conseil à l’Egalité estimait que seuls 79 millions étaient alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes, alors qu’elle nécessiterait entre 506 millions et 1,2 milliards pour 2 être efficace . Ces 5 millions représentent à peine 1/100 du chiffre le plus bas de cette estimation ! Alors que nous savons que ces violences ont un coût global estimé à 3,6 milliards d’euros par an , alors que nous luttons depuis des années pour exiger une politique gouvernementale réelle, alors que nous venons de franchir le seuil insensé de plus de 100 féminicides depuis le début de l’année, alors que le Planning Familial 65 annonce une diminution des subventions qui lui sont allouées, nous refusons de cautionner par notre présence les mesurettes d’ores et déjà annoncées par le gouvernement, révélatrices, dans leur grossière insuffisance, du peu de cas qui est fait de la vie des femmes.