« Guillaume Pepy communiquait des chiffres bidons pour justifier le démantèlement des trains de nuit »
À l’occasion du changement de PDG de la SNCF, le 1er novembre 2019, le collectif « Oui au train de nuit » est allé à la rencontre des voyageurs.
Le PDG sortant M. Guillaume Pepy avait déclaré que « la moyenne d’âge des voyageurs des trains de nuit est passé de 40, à 45, puis à 50, puis 55, puis à 60, puis à 65 ans. C’est-à-dire que le produit n’était pas le produit que les jeunes attendent. » Il s’agissait donc de demander l’âge des usagers du train de nuit. Près de 400 voyageurs ont contribué, avec un résultat surprenant : contrairement à l’affirmation de M. Pepy, l’âge moyen observé est de 34 ans. 49 % des voyageurs ont moins de 30 ans et seulement 10 % ont plus de 65 ans !
Le collectif dénonce depuis 3 ans que les trains de nuit ont été démantelés sur des chiffres bidons. Pepy a ainsi pu laisser entendre que les trains de nuit étaient « vides » : « il n’y avait pas énormément de monde dedans, sauf les vendredis et dimanches ». Et la SNCF refusait de communiquer les données complètes. En 2019, suite à la demande des 2 sénatrices du 65, l’Autorité de Régulation des Transports (ART) a enfin publié ces chiffres : « en 2015, le taux d’occupation des trains de nuit (47 %) était près de 10 points au-dessus de la moyenne de l’activité Intercités. ». On s’aperçoit donc aujourd’hui que les taux d’occupation était très honorables l’année même où les trains de nuit ont été démantelés.
Face à la manipulation des chiffres et aux pratiques obscures de la SNCF, le député LREM des Hautes-Alpes Joël Giraud, lui aussi défenseur des trains de nuit, avait depuis longtemps averti « il faut changer les gens à la tête de la SNCF ». Alors le départ de Pepy amènera-t-il un changement d’attitude ?
Pepy affirme que le train de nuit n’a pas d’avenir tandis Greta Thunberg le promeut pour traverser l’Europe. Que choisiront les nouvelles générations ?