La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.
Cette semaine elle vous propose » La saga des sorcières » de Anne Rice.
La saga des sorcières
L’auteur :
Ceux qui ont vu « Entretien avec un vampire » ou plus confidentiel « la Reine des damnés » connaissent forcément Anne Rice, grâce à qui est né le vampire Lestat. L’on peut considérer qu’elle est un des meilleurs auteurs de littérature fantastique et de terreur. Elle a, aussi, publié des ouvrages à caractère érotique et religieux.
Née à la Nouvelle Orléans, en 1941, elle y a passé la majeure partie de sa vie, et ne l’a quittée que récemment. Du reste, beaucoup de ses romans les plus connus ont pour cadre cette ville qu’elle affectionne particulièrement.
La trilogie que j’ai choisi de vous présenter aujourd’hui : »la saga des sorcières Mayfair » s’y déroule, d’ailleurs, intégrant comme élément central de l’histoire, la propre maison d’Anne Rice. Ainsi, la saga se compose des tomes suivants, « Le lien maléfique », « l’heure des sorcières » et « Taltos ».
L’histoire :
Michael Curry est un prospère et séduisant entrepreneur qui voit son existence s’achever lorsqu’il se noie dans les eaux froides du Pacifique. Aux portes de la mort, il est contacté par des esprits qui lui proposent de revenir à la vie pour honorer une mission spécifique dont il n’a, à son réveil que de très vagues souvenirs quant à la teneur de son « engagement ».
Rowan Mayfair, la jeune femme qui va sauver Michael Curry de la noyade en le ramenant sur son énorme voilier, se révèle être dotée d’une personnalité hors du commun. Enfant adoptée, elle ne connaît pas ses ascendants. De plus, navigatrice hors pair, chirurgien de talent au point que ses interventions relèvent du miracle, elle est aussi pourvue, depuis sa plus tendre enfance, de la faculté terrifiante de tuer par la volonté en endommageant les cellules et en créant des lésions dans le corps de ses ennemis.
Aaron Ligthner est un vieux gentlemen au charme suranné, appartenant à une très ancienne confrérie : le Talamasca. Cet organisme collecte depuis le Moyen-Âge des données sur tous les domaines du surnaturel et de l’ésotérisme. Le dossier le plus important dont est chargé Aaron, est l’étude de la riche et prospère famille Mayfair dont les origines se perdent dans les limbes de l’Ecosse sauvage du XVIe siècle.
Il s’avère qu’autour de ce clan venu d’Europe, puis de Saint-Domingue et établi à la Nouvelle-Orléans depuis des générations, de nombreuses anecdotes circulent. En effet, un esprit familier se soumettrait depuis toujours et ce à chaque génération, à un membre de la famille, lui conférant fortune, crainte et respect de la part de ses pairs. Des témoignages écrits ou enregistrés, issus de domaines divers, récolés à chaque siècle corroborent les nombreuses rumeurs. Les femmes Mayfairs seraient de très puissantes sorcières, servies par un être éthéré dont le but n’est autre que de parvenir à une incarnation dans le monde des vivants.
Les destins de Michael Curry, Rowan Mayfair, Aaron Lightner et des membres de la famille Mayfair vont, ainsi, se trouver intrinsèquement mêlés comme s’ils étaient animés tels des jouets, par des forces supérieurs. Reste à savoir lesquelles de ces consciences surnaturelles les manipulent. En effet, entre le bien et le mal, il est parfois malaisé de discerner le chemin à prendre.
Ce qui m’a plu :
Le pari de tenir en haleine, le lecteur, tout au long de la narration est magistralement tenu par Anne Rice, grâce à ses capacités d’écriture qui telles un charme, nous transporte littéralement. De plus, son immense culture historique nous fait réellement voyager dans le temps et nous plonge tant dans l’Europe obscure de l’inquisition que dans l’exotisme des plantations du Nouveau-Monde.
L’auteur écrit avec une telle jubilation qu’elle nous fait plonger avec délice dans son récit. Elle nous immerge dans un univers à la fois familier et baroque, quotidien et magique, où les notions de grâce, de foi et de passions se mêlent, parfois, comme dans la réalité. Quoi qu’il en soit, la « Saga Mayfair » n’est pas qu’un récit fantastique, c’est aussi un splendide et flamboyant dépaysement qui enchantera tout lecteur.