Ce lundi 8 juin à midi, a eu lieu une cérémonie pour la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine.
Compte tenu de la situation exceptionnelle liée à l’état d’urgence sanitaire, cette cérémonie s’est déroulée dans la stricte application des gestes barrières et le respect du nombre de participants (10 personnes maximum)
Elle était placée sous la présidence du Sous-préfet d’Argelès-Gazost Didier Carponcin, en présence du Maire Josette Bourdeu, du Maire-adjoint aux Anciens combattants Madeleine Navarro, du Directeur départemental de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre Bruno Montagnol, de 5 présidents d’associations patriotiques dont le général Latenne ancien d’Indochine et d’un Porte-drapeau.
Le Sous-préfet a lu le message de Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. (voir celui-ci au bas de l’article).
Suivirent les dépôts de gerbes du Sous-préfet et de Mme le Maire, la sonnerie aux Morts et la minute de silence puis l’hymne national chanté avec ferveur par tous les présents.
A noter que Mme le Maire a fait retransmettre en direct en vidéo sur la page Facebook « Ça se passe à Lourdes » cette cérémonie afin que la population puisse toutefois participer à cette journée nationale, et bien sûr avait fait pavoiser les édifices publics.
Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine
Message de Geneviève DARRIEUSSECQ, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Armées
« C’était il y a 70 ans. La guerre d’Indochine durait depuis quatre ans. Nos combattants affrontaient un adversaire courageux et résolu. Ils défiaient la maladie et la dureté des éléments, ils souffraient de l’éloignement et de l’indifférence, ils combattaient aussi la fatigue, la peur et les privations.
A l’automne 1950, le long de la frontière sino-tonkinoise, dans les opérations visant à évacuer les troupes françaises, la Route Coloniale 4 a pris les traits d’un abîme infranchissable. Dans la jungle dominée par des pitons, dans la boue des rizières, les troupes françaises ont lutté pendant plus de quinze jours aux prises avec l’Armée populaire vietnamienne. 5 000 soldats français ont été tués, blessés ou faits prisonniers. Trois mille prisonniers ont connu l’enfer de marches interminables, de la captivité dans les camps et pour beaucoup de la désolation d’une mort loin de chez eux. Souvenons-nous de ceux de Cao Bang, de Dong Khê et de That Khê ! Ce fut un tournant de la guerre, une onde de choc qui a ému la France.
En cette « journée nationale », nous rendons hommage aux « morts pour la France » en Indochine de 1940 à 1954. Plus largement, la Nation pense avec respect à l’ensemble des soldats qui ont combattu pour ses couleurs à l’autre bout du monde. Nous honorons aussi ceux qui ont résisté aux forces japonaises à partir de 1940 et ceux qui ont été victimes du coup de force du 9 mars 1945.
Le 8 juin 1980, il y a 40 ans, le soldat inconnu des guerres d’Indochine était inhumé en la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. Il repose depuis aux côtés des soldats inconnus de la Grande Guerre, de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre d’Algérie. Ainsi, la mémoire des soldats d’Indochine rejoignait fièrement celle de leurs frères d’armes des conflits précédents.
L’année dernière, le Premier ministre a rendu un hommage officiel à tous les combattants d’Indochine dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides. Il leur a réaffirmé avec force la reconnaissance pleine et entière de la France. Ses mots résonnent toujours : « Cette guerre nous oblige à poursuivre le travail de mémoire. […] Elle nous oblige également à consolider la paix avec l’adversaire d’hier, qui, comme tant d’autres, est le partenaire, l’ami aujourd’hui. […] Cette guerre nous oblige enfin à reconnaître la chance unique qu’a la France de pouvoir compter, génération après génération, sur des hommes et des femmes prêts à sacrifier leur vie pour ses valeurs et ses citoyens. «