Communiqué du Collectif 65 pour les Droits des Femmes
« Cette année 2020, le 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ne ressemblera pas aux autres. Confinées dans de grandes parties du monde, soumises à des mesures sanitaires drastiques dans d’autres, nos voix devront s’élever haut et fort pour être entendues !
Cependant, en cette année de crise sanitaire majeure, les lourdes conséquences qui touchent une grande partie de la population affectent plus particulièrement les femmes : car ce sont le plus souvent elles qui se retrouvent en première ligne de la crise et des risques, encore plus précarisées, sous payées, surexploitées, assumant une charge démultipliée par les nécessités du confinement et par toutes les difficultés engendrées du fait de la désorganisation de la vie sociale.
Nombre d’entre elles aussi hélas se sont trouvées livrées avec leurs enfants à une violence accrue, enfermées avec un conjoint ou un compagnon devenu leur bourreau. Car on sait que le confinement a aggravé des situations de violence familiale sur les enfants et les femmes, les privant des relais qu’elles pouvaient avoir à l’extérieur. Avec la crise sanitaire, la maison qui était déjà le lieu le plus dangereux pour les femmes est devenu plus dangereux encore alors qu’elles y sont confinées pour se protéger du virus !
Ainsi, après 2019 qui fut une année noire pour les violences faites aux femmes, 2020 ajoute son lot d’horreur : depuis le 1er janvier 2019, 228 femmes sont mortes en France sous les coups de leur conjoint, compagnon ou ex. Comment peut-on accepter ça ?
L’urgence est présente depuis des années, mais, malgré les annonces et les promesses gouvernementales les moyens pour lutter contre les violences ne sont pas au rendez-vous :
Nous demandons des moyens humains et matériels :
-pour éduquer, former et informer l’ensemble de la société,
-pour écouter, entendre et protéger les femmes,
-pour accompagner les victimes,
-pour éviter les récidives,
-moyens en téléphone grand danger,
-moyens pour la généralisation du bracelet anti-rapprochement ,
-moyens pour les hébergements des femmes en danger,
-moyens pour l’éloignement et les thérapies des hommes violents,
-moyens pour des réponses dignes et efficaces de la police et de la justice .
Les féminicides ne sont pas une fatalité ! Des pays comme l’Espagne, qui y ont consacré des moyens très supérieurs à ceux de la France, ont obtenu une réduction remarquable de leur nombre. Nous pouvons le faire aussi, mais il faut une volonté politique forte.
Alors cette année encore, nous réclamons avec plus de force encore ces moyens, indispensables pour sauver des vies.
Car le covid tue, mais le machisme aussi !
Femmes en danger, sachez que même en situation de confinement il n’est pas interdit de fuir ! pas d’attestation nécessaire, se protéger avant tout !
Téléphone au 17 et SMS au 114
RASSEMBLEMENT LE 25 NOVEMBRE 2020 Tarbes Place de Verdun
à 12h30
Le Collectif 65 pour les Droits des Femmes