Suite à la censure partielle du Conseil Constitutionnel sur la Loi Molac, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, ainsi que l’ensemble des présidents de Régions, ont co-signé un courrier adressé au Président de la République demandant notamment de sécuriser définitivement l’enseignement immersif des langues régionales en France.
Ce vendredi 28 mai, la présidente Carole Delga s’est rendue au CIRDOC pour présenter le programme de l’édition 2021 du grand festival populaire Total Festum. A cette occasion, elle a réuni et rencontré les acteurs engagés dans la défense et la promotion des langues occitane et catalane au regard de la décision du Conseil constitutionnel. A l’issue de ces échanges, Carole Delga a renouvelé son soutien aux acteurs et a proposé un plan d’actions, sur le court et moyen terme, afin de garantir aux familles dont les enfants sont inscrits dans les Calandreta et Bressolla l’apprentissage des langues régionales à la rentrée prochaine.
Dans le courrier adressé, le mardi 1er juin, au président de la République, l’ensemble des présidents de Régions à travers Régions de France ont déclaré : « En quelques semaines, nous sommes passés, en matière de protection et de promotion des langues régionales, de la satisfaction à l’incompréhension, pour recouvrer un peu d’espoir avec vos récents propos. Comme vous, nous sommes convaincus que ces langues sont notre trésor national, pépites du patrimoine de la France comme le proclame notre Constitution dans son article 75-1.
Nous avons salué en avril le vote de la loi Molac, première avancée législative depuis 70 ans pour sauver réellement le patrimoine linguistique. Aussi, la censure par le Conseil constitutionnel des dispositions sur l‘enseignement immersif et sur les signes diacritiques à l‘état-civil a paru à nos yeux comme un recul incompréhensible. Nous avons pris acte de vos annonces et de celles du Premier ministre et espérons désormais beaucoup de la mission des parlementaires en mission.
Nous souhaitons trouver avec vous les moyens de sécuriser définitivement l‘enseignement immersif des langues régionales, que cela soit au sein d‘écoles publiques ou associatives, ainsi que les moyens d‘autoriser la présence des signes diacritiques dans l‘état-civil. Nous le devons dès la rentrée prochaine aux familles, aux enfants et aux associations. La forte mobilisation dans nos régions ce week-end nous conforte sur le bien-fondé d‘agir rapidement et avec efficacité.
La méthode pédagogique par immersion est en reconnue comme efficace pour l’apprentissage de toutes les langues, comme le prouve le développement des classes internationales dans nos lycées. La maîtrise de plusieurs langues est une richesse incomparable pour nos jeunes, aujourd’hui comme demain. Elle peut même améliorer la maîtrise du français ! Enfin, l’enseignement immersif peut créer de nouveaux locuteurs disposant des compétences nécessaires. Car tel est aussi l’enjeu pour celles et ceux qui veulent sauver nos langues régionales. »