Ce dimanche 15 Août pour la Fête de l’Assomption (l’Assomption est la croyance chrétienne selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, est entrée directement dans la gloire de Dieu, autrement dit « montée au ciel », au terme de sa vie terrestre), de nombreux villages aux alentours de Lourdes, qui eux n’étaient pas sous le feu des médias, ont aussi célébré avec ferveur et modestie la fête de Notre-Dame.
Ce fut le cas dans la très belle petite église baroque de Juncalas au coeur de la vallée de Castelloubon.
Elle a été célébrée par le père Patrick BEUGIN originaire de l’Est de la France (en vacances dans sa famille) en présence du Maire Benoît DOSSAT et de nombreux fidèles.
La Messe a été animée avec maestria par la Chorale de Castelloubon qui a proposé des chants en français et en occitan.
Pour l’Homélie**, le père Patrick BEUGIN est intervenu, de façon originale et intéressante, à partir du Retable baroque de l’église.
Les paroissiens se sont accordés à dire que ce fut une belle Messe et n’ont pas manqué de féliciter avec sincérité le Prête et la chorale (assidue à toutes les célébrations de la vallée).
** : « J’interviens à partir du Retable que vous avez sous les yeux et qui illustre remarquablement les textes bibliques qui viennent d’être proclamés. On n’a pas ça en Lorraine. Vous avez de la chance. Merci aux anciens qui ont réalisé ce Retable, l’ont conçu, fabriqué.
Le panneau central des retables de la région représente un homme ou une femme emporté vers le ciel, le saint ou la sainte auquel l’église est dédicacée. Ici à Juncalas la Vierge Marie dans son assomption que nous célébrons aujourd’hui. Saint-Celse à Cheust. Saint-Jacques à Cotdoussan.
Le panneau central nous rappelle que la résurection n’est pas réservée au Christ. Il illustre les paroles de Saint Paul que nous avons entendues dans la 2ème lecture : « C’est dans le Christ que tous recevront la vie, chacun à son rang : en premier le Christ et ensuite ceux qui lui appartiennent (1Cor 15, 22). Nous sommes tous appelés à les rejoindre par delà notre mort. Notre vie ne se termine pas dans le trou creusé par le fossoyeur (voir la bêche et la pioche sur le retable). Dieu le Père représenté tout en haut du retable nous tend la main, nous ouvre ses bras pour nous accueillir. Merci mon Dieu, merci !
Comme les oiseaux migrateurs volant vers leur destination figurant en haut du retable, prenons les moyens pour rejoindre la nôtre. Mais lesquels ? Le retable me donne 3 indications :
– 1ère indication donnée par le devant d’autel avec dans le médaillon central une colombe représentant l’Esprit-Saint. Laissons nous travailler par l’Esprit-Saint ! C’est lui qui nous éclaire, nous fortifie, nous sanctifie.
– 2ème indication donnée par le panneau de droite avec Marie tendant un chapelet à un homme, un religieux, Saint Dominique. Prions ! Prions non seulement à l’église comme nous le faisons maintenant, mais aussi dans notre chambre, sur la route, sous le ciel étoilé. Prions pour nos défunts, pour nous même, nos proches, tous les autres.
– 3ème indication donné par le panneau de gauche représentant Saint-Michel terrassant le dragon évoqué dans la 1ère lecture (Apo12, 1-6) et tenant de l’autre main une balance. Que nous le voulions ou pas, il nous faut affronter le mal. Le mal sous toute ses formes : biologiques, sociétales, spirituelles. Ne sous-estimons pas la capacité de nuisances des virus spirituels, des esprits mauvais.
Dans ces combats contre le mal, nous avons besoin d’être aidés. Saint-Michel représente tous ceux, à commencer par le Christ, qui ont lutté et luttent toujours pour nous en délivrer.
Nous en bénéficions. Mais nous devons aussi nous impliquer dans ces combats. Si nous avons besoin que Dieu nous aide, Dieu a aussi besoin que nous l’aidions [I]. La balance nous rappelle que nous serons jugés sur ce que nous aurons fait dans ce combat.
Il y a une chose que je déplore dans ce retable : la modestie de la place faite à Jésus lui-même. On distingue à peine Jésus en Croix sur la porte du tabernacle. On a placé une statue de Notre-Dame de Lourdes à la place d’une Vierge à l’enfant malheureusement disparue. Cet effacement de Jésus isole Marie et la met en vedette alors qu’elle n’a pas cessé de mettre Jésus en avant. « Tu es bénie entre toutes les femmes » s’écrie Elisabeth accueillant Marie dans le récit rapporté par l’évangile et ajoutant : « Le fruit de tes entrailles et béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc1, 39-50). Oh Marie, mère de Dieu, viens à nous, viens nous présenter encore et toujours ton fils, notre Seigneur ! »
[I]Citation d’Etty Hillesum