Ce samedi 19 Mars à 12h30 au square Bouillot, a eu lieu une cérémonie de belle facture d’hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Il s’agissait de commémorer le 60ème anniversaire du « Cessez-le feu ».
Cette cérémonie était présidée par le Sous-préfet Didier CARPONCIN en présence de la Députée Jeanine DUBIE, de la Sénatrice Viviane ARTIGALAS, des Conseillers départementaux Marie PLANE, Stéphane PEYRAS et Evelyne LABORDE, du Maire Thierry LAVIT, du Conseiller municipal Délégué aux Anciens Combattants Jean-Georges CRABARIE et des Conseillers municipaux de la Majorité et de l’Opposition. Assistaient également à cette cérémonie le Directeur départemental de l’ONAC Bruno MONTAGNOL, le Président du Comité cantonal de la FNACA Roger BOURSAUD, un représentant de la Gendarmerie, un représentant des Sapeurs-pompiers de Lourdes, un représentant de la Police nationale, le Porte-drapeau de la FNACA, et un nombreux public.
Cette cérémonie a commencé par le Salut des Autorités au Piquet d’Honneur, suivi de la lecture du message au nom de la FNACA par le Vice-président de la Section locale Gérard DUBOSC.
« 1962-2022 : Voici 60 ANS le soleil printanier est déjà haut dans le ciel bleu d’Algérie quand, dans les airs, résonnent trois notes d’un clairon CESSEZ-LE-FEU.
CESSEZ-LE-FEU EN ALGERIE pour mettre fin, en Afrique du Nord, à dix années d’une guerre qui persiste, à taire son nom, se refusant à mettre un mot sur des maux. Une hypocrisie plus d’un demi-siècle durant.
CESSEZ-LE-FEU, solution de bon sens et de la raison, pour passer de l’ombre à la lumière, offrir les perspectives d’un avenir plus serein des deux rives de la Méditerranée.
Dans la tourmente de ces années de braise, 30 000 de nos frères d’armes sont tombés face au ciel ou à la terre. Ses yeux ouverts vers l’au-delà, emportant un éclat de notre cœur. Présents pour toujours en notre mémoire, nos camarades «Mort pour la France» ont accompli leur devoir de citoyen, préservé les idéaux dont nous sommes porteurs.
À leurs proches, si cruellement affectés par la perte de l’être cher qui n’avait dans son cœur rien qu’un «je veux vivre», nous exprimons toute notre empathie.
60ème ANNIVERSAIRE DU CESSEZ LE FEU EN ALGERIE.
Indispensable rendez-vous mémoriel à hauteur de l’hommage à l’endroit des victimes civiles et militaires de cette guerre.
Incontournable rencontre entre notre République et son Histoire, il veille dans l’enseignement et le respect des dates, et des faits.
Hommage à tous ces jeunes ayant grandi dans le silence étouffant de l’après Seconde guerre mondiale pour, à l’aube de leurs 20 ans, être jetés dans les affres d’une guerre les traumatisant à jamais.
Leur parcours de vie est un enseignement précieux pour un avenir qui se conjugue au présent. Aux heures les plus sombres de notre Histoire, ils ont su préserver nos institutions républicaines et sauvegarder les libertés collectives et individuelles de nos concitoyens.
La France doit affirmer combien elle aime celles et ceux qui l’ont servie avec fidélité.
ILS MERITENT UN HOMMAGE PARTICULIER
LA MEMOIRE DES VIVANTS DOIT ÊTRE TRANSMISE ET VISIBLE.
Jeunes filles, Jeunes gens, à l’âge de lendemains pleins de promesses, n’oubliez jamais que la guerre est un mal qui détruit chez l’Homme, son cœur et sa bonté, menace toujours sa dignité.
Vouloir voir passer la colombe sur l’arc en ciel de la Paix implique Courage et Vigilance.
Avec de l’audace, ensemble, créons de la Vie sur des mots bleus. La vie est si belle dans un si grand soleil.
19 MARS 2022 60ème ANNIVERSAIRE DU CESSEZ LE FEU DE LA GUERRE D’ALGERIE.
Nous vous invitons à honorer vos valeureux aînés et porter avec nous un message de Paix et de Réconciliation conforme à nos valeurs.
Vive LA REPUBLIQUE Vive LA FRANCE »
A suivi la lecture du Message de Geneviève DARRIEUSSECQ, Secrétaire d’État auprès de la Ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, par le Sous-préfet.
« Il y a 60 ans, après un long processus et de difficiles négociations, dans un contexte d’exacerbation des violences, des accords étaient signés entre les représentants du Gouvernement de la République française et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne.
Signés le 18 mars 1962, les accords d’Evian prévoyaient un Cessez-le-feu applicable dès le 19 mars à midi sur tout le territoire algérien. La paix n’était pas encore là mais un horizon se dégageait pour la sortie de guerre.
Avec tous les bouleversements que cela impliquait. Avec tous les drames intimes et collectifs qui ont surgi. Avec les violences et le cycle des représailles qui ne se sont pas éteints après le 19 mars.
Pour beaucoup, sur les deux rives de la Méditerranée, il y eut un avant et un après. Il y eut une multitude de sentiments, une avalanche de ressentiments, une pluralité de réactions et de douleurs, le voisinage du soulagement et de la détresse. Cette diversité et ces blessures sont la source de la mémoire plurielle et fragmentée de la Guerre d’Algérie.
Pour des milliers de soldats, des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des forces de l’ordre de métropole et d’Afrique du Nord, c’était la possibilité d’un retour prochain dans leur foyer, c’était aussi pour certains l’amertume de la situation militaire.
Près de 30 000 d’entre eux avaient été tués, près de 70 000 blessés. Parmi ceux qui en sont revenus, aucun n’a oublié ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu, ce qu’il a entendu. Près de deux millions d’appelés et de rappelés ont servi en Afrique du Nord, pendant 18, 28 ou 30 mois. Etudiants, jeunes cadres, ouvriers, agriculteurs, artisans, employés, c’est toute une génération, toute une société, qui a été marquée par cette guerre et qui le reste aujourd’hui. Notre France en est l’héritière.
Pour les harkis, pour les soldats membres des formations supplétives, cette date marque le début d’une tragédie. Pour beaucoup, ce fut l’heure de la violence et des représailles. Pour d’autres, ce fut l’exil, l’abandon d’une terre aimée puis l’indifférence voire le mépris sur une terre qui les a mal accueillis. Par la parole du Chef de l’Etat et par la loi, la République a reconnu la singularité du sort des harkis et a ouvert le temps du pardon.
Il n’est pas un pied-noir, pas un rapatrié d’Algérie qui n’ait oublié la terre évanouie de ses parents. Ils ont vécu un douloureux exil, ils ont vu leur monde s’engloutir. Ils ont connu et souffert des violences après le 19 mars. Il y eut le drame de la rue d’Isly, le 26 mars 1962, dont le caractère impardonnable a été récemment reconnu par le chef de l’Etat. Il y eut les massacres d’Oran, le 5 juillet 1962. En redisant son attachement aux rapatriés et à leurs familles, la République a rappelé avec force les douleurs de l’exil et les conditions d’arrivée en métropole.
Les mémoires de la Guerre d’Algérie sont douloureuses mais elles sont précieuses. Notre mission collective est de porter un regard lucide sur les blessures du passé, de poursuivre le travail d’histoire, de vérité et de réconciliation.
Pour ce 60ème anniversaire, le Mémorial national de la Guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie situé à Paris, quai Branly, a été rénové et embelli. Ainsi, ce lieu de mémoire rend hommage aux victimes civiles et militaires, facilite la pédagogie et invite à la transmission.
Pour ce 60ème anniversaire, nous prenons collectivement l’engagement de continuer à enseigner la Guerre d’Algérie, de faciliter l’accès aux archives, de mettre en valeur les témoignages, d’expliquer les faits et les évènements, de regarder l’histoire en face, de faire dialoguer les mémoires.
Pour le 60ème anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie, la France a besoin de se retrouver sereinement en un lieu et en un temps commun, de se rassembler sans polémique autour de tous ceux qui ont été touchés par ce conflit, de faire unité autour du souvenir et de la transmission. Ainsi, le 18 octobre 2022, un hommage national sera organisé. A une date symbolique, celle de l’anniversaire de la promulgation de la loi reconnaissant officiellement le caractère de guerre et de combats aux événements d’Afrique du Nord, un texte qui mettait fin aux non-dits et aux litotes.
Aujourd’hui, 19 mars 2022, partout en France, nous nous souvenons et nous rendons hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. »
A suivi le dépôt de 4 gerbes : par le Président local de la FNACA Roger BOURSAUD accompagné d’un jeune adolescent, par le Maire Thierry LAVIT et le Délégué aux Anciens combattants Jean-Georges CRABARIE, par la Députée Jeanine DUBIE et la Sénatrice Viviane ARTIGALAS, par le Sous-préfet Didier CARPONCIN.
Appel des soldats Lourdais morts pour la France en Algérie, par le Vice-président local de la FNACA : CAZENAVE Roger, DULAC Michel, FAGOIS Jacques, LESPONNE Louis, SAINT-BLANCAT Claude, SOPENA Joseph, POUZAUD Auguste, après l’énoncé de chaque nom l’assistance répondait « Mort pour la France ».
Suivi de la Sonnerie aux Morts, de la Minute de silence, de l’Hymne national chanté avec ferveur par toute l’assistance.
Ont suivi 4 remises de Croix du combattant et 3 Médailles commémoratives Algérie.
Décorations « Croix du Combattant de la guerre d’Algérie » remises par le Sous-préfet, à BLANPAIN Bernard et CAUSSIEU Roger
Décorations « Croix du Combattant de la guerre d’Algérie » remises par le Directeur de l’ONAC, à FIOR Jean-Claude et DUSBOSCQ André (absent pour cause de déménagement)
Décorations « Médailles commémorative de la guerre d’Algérie », remises par le Président de la FNACA Roger BOURDAUD à ARTIGUSTE Vincent, COURTADE Louis, LANNE Louis (absent)
Pour finir les Autorités ont salué le Porte-drapeau, les décorés, les présidents d’association patriotiques, les invités, clôturant ainsi cette cérémonie.