«C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Pierre Soulages. Outre l’immense artiste qu’il était et restera, il était un complice inspirant, avec qui je partageais l’amour de l’art, du Japon, de l’Aveyron et de Sète.
Il y a encore 15 jours, j’ai eu le bonheur de rendre visite à Colette et Pierre, chez eux à Sète.
Nous avons évoqué la vie du musée de Rodez, cher à son cœur, pour lequel il avait généreusement fait don en 2020 d’un ensemble d’œuvres pour enrichir ses collections dont le grand Outrenoir du centenaire «Peinture 390 x 130 cm».
Nous avons aussi parlé de la prochaine exposition et des interventions du Musée auprès la jeunesse.
Comme à chaque rencontre, ensemble nous avons ri.
Son génie a marqué à jamais le monde de l’art contemporain. Inventant l’Outrenoir, il révéla cette lumière secrète venue du noir. Maître de l’estampe, Pierre Soulages ne s’interdisait rien. Il explorait en permanence. Être confronté à son travail est une expérience esthétique unique, forte, bouleversante. Ses œuvres sont pleines d’émotion et de poésie. C’est tout cela que nous avons souhaité partager avec nos concitoyens à travers la création du Musée Soulages qui abrite 250 œuvres données par les époux Soulages, la plus grande collection du Maître au monde.
Pierre Soulages, c’est d’abord Rodez, ville qui l’a vu naître en 1919, mais c’est aussi l’Occitanie, dont il a été tout au long de sa carrière un formidable ambassadeur à travers le monde. Les vitraux à Conques, qui lui insufflèrent sa passion pour l’art, tout comme ses œuvres exposées au Musée Fabre de Montpellier, ainsi que la ville de Sète où il résida, témoignent de l’attachement qu’il portait à notre région. Nous lui rendrons hommage dans les prochains jours.
Mes pensées vont à cet instant à son épouse, à qui j’adresse mon soutien amical, ainsi qu’à tous ses proches.»