Une Assemblée générale du BTP des Hautes-Pyrénées aux nombreuses interventions documentées et au slogan accrocheur : « L’avenir commence toujours par un chantier » !

Ce jeudi 24 novembre à 17h, à l’amphithéâtre de la Chambre de Commerce et d’Industrie, s’est tenue l’Assemblée générale de la Fédération 65 du bâtiment et des travaux publics (BTP), présidée par Pierre DUPLAA et Didier YEDRA, en présence de nombreux chefs d’entreprise, de nombreux jeunes de l’école des métiers, du Sous-préfet Fabien TULEU représentant le Préfet Jean SALOMON, du Président du Département Michel PELIEU, du Président de l’Agglo Tarbes Lourdes Pyrénées Gérard TREMEGE.

Après le mot d’accueil du Président de la CCI 65 François-Xavier BRUNET, a été diffusé un film sur les métiers du bâtiment. Puis il a été fait une intervention de politique générale du FBTP et activité de l’année écoulée par Pierre DUPLAA et Didier YEDRA et « globalement l’activité du Bâtiment s’est maintenue pour l’année 2021 ».

Puis l’Assemblée a pu écouter les interventions très documentées et accessibles à des non spécialistes de Denis FERRAND, Directeur général de REXECODE (Docteur en économie de l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble, vous pourrez lire le Power Point remarquable qu’il a présenté au bas de l’article sur le 2ème diaporama), de Loïc CHAPEAUX, Directeur des affaires économiques de la Fédération Française du Bâtiment, de Daniel DOMINGUES, Directeur réseau Ouest BTP Banque.

Ensuite ont participé à une Table ronde : le Sous-préfet Fabien TULEU (représentant le Préfet), Michel PELIEU, Président du département, Jean-Louis CAZAUBON, Vice-président de la Région Occitanie (représentant la présidente Carole DELGA), Gérard TREMEGE, Président de l’Agglo avec des interventions de Denis FERRAND et du Président du BTP 65 Pierre DUPLAA et du Vice-président Didier YEDRA. 

Lors de cette Table ronde est intervenu en 1er car il devait se rendre à d’autres réunions le Président de l’Agglo Gérard TREMEGE et on peut dire qu’il « a douché » l’Assemblée en précisant qu’au vu de l’inflation, du prix de l’énergie et des matériaux, l’Agglo et la ville de Tarbes n’allaient pas faire cette année 2022 beaucoup de commandes publiques au BTP. Michel PELIEU a lui été plus rassurant précisant que le Département maîtrise son Budget de fonctionnement et cela permet des commandes pour les entreprises routières et du bâtiment. Jean-Louis CAZAUBON a dit que la Région a la volonté et la priorité de continuer la commande publique pour ce secteur qui génère de l’économie sur tout le territoire. Fabien TULEU a dit le caractère économique essentiel du secteur. Le secteur évidemment doit faire face à de chocs inédits dans leur amplitude : coût des matériaux, coût énergétique, défi écologique…Le Préfet à votre demande a accepté un Comité local pour travailler ensemble. Le Gouvernement a lancé une révision du ZAN qui va favoriser le secteur… des amortisseurs de l’Etat vont vous permettre de passer la vague (aides, bouclier tarifaire…), la commabde publique locale de l’Etat est là notamment à Lourdes à travers le PAL…

Pierre DUPLAA a clôturé cette Assemblée générale en remerciant les présents et les intervenants espérant quelques perspectives positives pour le secteur du BTP notamment dans le besoin du grand défi écologique pour les nouvelles constructions et la rénovation des anciennes.

Power Point «Construction : l’outil d’une reprise vertueuse» par Denis FERRAND Directeur Général REXECODE

Fil conducteur de l’Assemblée générale 2022

FBTP 65 – Assemblée générale 24.11.2022

Président Pierre DUPLAA

Vice-Président Didier YEDRA

Secrétaire Général / Directeur Jean-Denis BRAU

Mot d’Accueil – François-Xavier BRUNET Président de la CCI 65

Diffusion simultanée du film de pub FFB et FNTP sur les métiers

Questions / réponses

Pierre DUPLAA, Président Fédération BTP

Quel climat pour cette première AG ?

Questions sur difficultés de recrutement et hausse des prix des matériaux

Quid des pistes pour le secteur

Merci.

Le climat est pour le moins agité.

Vous le savez, le secteur du BTP a été un moteur de l’économie durant la crise du Covid. Les entreprises ne se sont quasiment pas arrêtée de produire puisque nous avons très rapidement trouvé les moyens de la sécurisation sanitaire de nos compagnons.

Depuis, qu’avons-nous vécu ?

  • Une activité plutôt soutenue. Les ménages ont investi pour leur confort, et les collectivités locales ont répondues positivement à notre appel, celui de continuer à lancer des projets. Malheureusement notre développement a souvent été freiné par la difficultés à trouver de nouveaux compagnons, même en leur offrant la formation d’accès à nos métiers et une évolution certaine de carrière.
  • Une folle déstabilisation des prix des matériaux, équipements et énergies donc nous voyons les premiers effets néfastes (nous en parlerons plus loin)

Comment on s’en sort ?

  • On s’en sort si on est groupé autour de la Fédération, outil extraordinaire d’accompagnement de nos entreprises. Les adhérents sollicitent fortement les services, mais il faut aussi qu’ils soient plus présents en syndicats de métiers, pour travailler sur les grands dossiers.
  • On s’en sort en poussant avec nos élus pour réclamer un rééquilibrage territorial et mettre en avant tous les atouts que nous avons.
  • On s’en sort en continuant à être proactifs via la Fédération. Je citerai, par exemple, les opérations de recrutement menées en partenariat avec Pôle emploi et les autres acteurs (mission locale, conseil départemental, GIP politique de la ville…), la multiplication des visites de chantiers que nous faisons traditionnellement en octobre et que nous renouvelons maintenant toute l’année.

Didier YEDRA, Président du syndicat TP 65, vice-Président Fédération BTP

  1. Didier YEDRA, que pouvez-vous nous dire de la conjoncture dans les Travaux-Publics ?
  2. Quel rôle pour les TP dans la phase de relance actuelle et au regard des grands enjeux (indépendance énergétique, gestion des déchets, réutilisation)?
  3. Quel plan de relance pour les infrastructures ?

DY : Globalement l’activité s’est maintenue en 2021 malgré les soubresauts dont nous avons parlé. Il faut toutefois comprendre que cette activité est de moins en moins linéaire, et de moins en moins prévisible. Les derniers chiffres laissent apparaître une tendance à la baisse d’activité observée depuis le début de l’année pour le secteur des travaux publics. Le renforcement des tensions inflationnistes sur le second trimestre pèse sur l’activité et les prises de commandes, en chute sensible depuis avril. La visibilité des entreprises se réduit et le climat des affaires se dégrade progressivement pour la suite de l’année. Tout ceci pèse sur le moral des chefs d’entreprises.

Et pourtant, nous le savons, aucun des grands enjeux ne se fera sans nous : le défi écologique, le défi de décarbonisation, le défi d’indépendance énergétique, le défi de réequilibrage territorial, ce sont avant tout des défis d’aménagement du cadre de vie, donc des travaux de TP.

Nous en parlerons plus loin, mais nous avons un message important à porter pour notre profession : gardons tous la volonté d’investir !

Film « rapport d’activité »

Thème AG

« Construction : l’outil d’une reprise vertueuse »

Denis FERRAND

Directeur Général REXECODE

Docteur en économie de l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble, Denis Ferrand a été enseignement-chercheur et a conduit des études de terrain en Thaïlande et en Corée du Sud avant de rejoindre Rexecode en tant qu’économiste puis, directeur de la Conjoncture.

Denis Ferrand est Directeur Général de Rexecode depuis fin 2008. Il est en charge du suivi et des prévisions France et Espagne.

Denis Ferrand est également chargé du cours d’analyse de la conjoncture à l’Institut Gestion de Patrimoine de l’Université Paris-Dauphine. Il est membre de la Commission « Economie, compétitivité et finance » du Medef, du Conseil d’Orientation pour l’emploi en tant que personnalité qualifiée et, depuis décembre 2020, du Conseil National de l’Industrie.

Il est Vice-président de la Société d’économie politique qu’il a présidée de 2016 à 2020.

  1. Intervention de Denis FERRAND

Bouleversements économiques mondiaux et impacts pour la construction

« Plus que de bouleversements mondiaux qui sont de nature géopolitique, je parlerai de chocs mondiaux pour ce qui concernent l’économie mondiale : à un choc inédit de fermeture de l’économie (les confinements) a succédé un choc d’approvisionnement et de formation de pénuries puis désormais un choc énergétique. La collision de ces chocs a occasionné une transformation majeure qu’est le retour de l’inflation. Celle-ci est avant tout le produit de circonstances conjoncturelles qui vont progressivement s’effacer ne serait-ce que par la mécanique récessive qu’elle enclenche. Toutefois, cet effacement prochain n’est pas synonyme de retour à un régime d’inflation base tel que celui relevé depuis 20 ans : au choc de nature conjoncturel vont en effet succéder des déterminants bien plus structurels à l’inflation. Ce contexte vient déplacer vers le haut l’horizon de taux et donc pèsera sur la demande notamment des ménages dans un contexte où l’accès au financement va devenir moins aisé. Il risque également de déplacer vers le bas les anticipations de résultats des entreprises du secteur de la construction ne serait-ce qu’en raison de l’incomplète répercussion dans les prix du choc de coût que ces entreprises connaissent dans leur amont. Doit-on redouter un basculement aussi marqué que celui observé lors de la précédente vague de forte inflation endurée pendant les années 1970 ? Le choc avait été majeur pour le secteur de la construction dont la valeur ajoutée progressait de plus de 6 % par an dans les dix années ayant précédé le début de la grande vague d’inflation à -0,5 % dans les dix années qui ont suivi. Un bis repetita est improbable pour de multiples raisons (hauteur de la vague d’inflation, situation initiale, tournant démographique…) mais le secteur de la construction aura face à lui de nouvelles circonstances de croissance vers lequel il aura à se tourner, la principale d’entre elles étant l’enjeu de la transition énergétique »

  • Baromètre économique du BTP / rentabilité du secteur

Daniel DOMINGUES

Directeur réseau Ouest BTP Banque

  • Présentation de l’étude BTP Banque
  • Une rentabilité historique faible qui ne permet pas de faire l’amortisseur durablement entre des budgets contraints et les hausses de coûts.

Pierre DUPLAA, une réaction rapide suite à cette présentation ?

Comme à chaque fois que nous parlons de statistiques, nous regardons le passé. Tel que présenté la situation semble bonne mais il faut mettre en avant une donnée, celle du taux moyen de marge de nos entreprises. Il est, de manière historique, faible

Si faible, qu’il ne permet pas aux entreprises d’être l’unique amortisseur en situation d’instabilité des prix.

Entre des industriels qui ont fortement augmenté leurs prix dès la sortie du covid, et des maîtres de l’ouvrage aux budgets contraints, les entreprises de BTP prennent plus que leur part du bouleversement économique.

On va se parler vrai, nombreuses sont celles qui ont sorti des bilans 2022 suffisamment catastrophiques pour que se pose, à terme, la question de leur pérennité.

Rajoutons à cela, les impacts du manque de main d’œuvre et vous comprendrez que j’incite les adhérents à continuer de se rapprocher de la FD afin d’obtenir le juste accompagnement pour celles qui sont en difficultés ou celles souhaitant renforcer leurs compétences en gestion.

Sur la question de la rentabilité des entreprises, quelles réactions ?

En effet, des taux de marge faibles, et des coûts fixes qui augmentent dangereusement, notamment car l’inflation générale pèse sur les coûts de main d’œuvre

(mettre exemple sur le coût du carburant pour une entreprise de TP et son impact sur sa marge)

Mathématiquement, les trésoreries des entreprises du secteur vont souffrir. Et comme, dans le même temps, les délais de paiement de nos chantiers se rallongent…

Il faut ajouter à ces chocs le début du remboursement des PGE.

  • Les marchés de la construction neuve et de la rénovation

Loïc CHAPEAUX Directeur des Affaires Economiques de la FFB,

  • Etat du marché
  • Chiffres clés construction logement en France versus rénovation
  • ZAN et attente des Français, le grand fossé.

Réaction de Pierre DUPLAA

Premier message, les entreprises se mobilisent pour répondre positivement aux demandes de leurs clients et aux inclinaisons du marché, et elles continueront !

RGE, qualification, groupements d’entreprises, offres globales, formation, équipements, accompagnement pour le calcul des économies d’énergie, les entreprises se sont adaptées aux nouveaux enjeux. Particulièrement dans les Hautes-Pyrénées, où le marché de la construction neuve, hors maisons individuelles, est particulièrement bas.

L’urgence climatique impose de changer de braquet et la guerre énergétique constitue un aiguillon supplémentaire. Rénover efficacement le parc est techniquement possible ; les entreprises peuvent continuer à y répondre, embaucher et monter en compétence… sous réserve d’une demande solvable – et d’une main d’œuvre volontaire. Or, seul un nombre très limité d’acteurs peut financer cela sur fonds propres. De fait, pour un logement, une rénovation globale coûte au bas mot 45 000 € et peut dépasser 70 000 € si l’on va chercher la performance BBC. Sans accompagnement financier lourd et pérenne, les objectifs ne seront pas atteints.

L’enjeu implique aussi une réflexion à nouveaux frais sur la question des besoins, avec une vision locale et sans tabou ni dogmatisme sur la démolition-reconstruction. Entre retraits-gonflements des argiles, risques d’incendie et/ou d’inondation renforcés par les canicules, montée des eaux dans les zones littorales, obsolescence morphologique, la pertinence d’une rénovation mérite parfois question. D’autant que la RE2020 permet de produire très sobrement en carbone, surtout si l’on y adjoint une dose de réemploi.

On revient ici à un thème cher à notre précédent Président Antoine NUNES, la démolition reconstruction.

Se pose également la question de la massification et de l’indexation des aides aux particuliers et aux entreprises/collectivités territoriales dans une période de tensions sur les prix.

Réaction de Didier YEDRA :

Juste une remarque. Pour répondre aux enjeux évoqués, seules les entreprises et les artisans dignes de ce nom sont susceptibles d’apporter satisfaction.

Parler de compétences, de qualifications, de formations, d’excellence…….et continuer à préserver, voir à développer le régime des « auto-entrepreneurs » cela nous semble être un grand écart dangereux

Eléments de réflexion sur le micro-social :

Constat : Le régime micro-social a été créé dans le but de faciliter la création d’entreprise. Initialement, ce régime devait être transitoire et permettre au nouveau chef d’entreprise de s’assurer de la pérennité de son projet.

Il n’a pas eu les effets escomptés en matière de développement d’activité. Le nombre croissant de créations de microentreprises ne s’est pas traduit par une augmentation significative de l’emploi total ou même de la valeur ajoutée. Elle est souvent la traduction d’une substitution de microentrepreneurs aux salariés et non un développement d’activités nouvelles.

En 2018, 38 % des microentrepreneurs exerçaient une activité principale impliquant une affiliation à un autre régime de sécurité sociale. La plupart de microentrepreneurs exerçant par ce biais de petites activités ou des activités secondaires, déclarent de faibles revenus. Environ un tiers d’entre eux déclaraient des revenus nuls et 90 % des microentrepreneurs ont un revenu inférieur au SMIC.

Ce dispositif doit évoluer afin de mieux répondre à l’enjeu d’incitation à la création d’entreprise et non créer un régime enfermant d’anciens salariés, notamment, dans une situation de précarité favorisant la concurrence déloyale.

Le statut de micro entrepreneur doit être temporaire et servir de tremplin au lancement d’une activité professionnelle indépendante, et non constituer

une trappe pour une nouvelle catégorie de travailleurs pauvres.

Proposition : Il est ainsi proposé de limiter l’exercice de l’activité sous ce régime à trois années afin d’acter son caractère transitoire de tremplin vers l’activité entrepreneuriale.

Ce délai est conforme aux statistiques démontrant que seuls 28 % des microentrepreneurs étaient en activité trois ans après leur création.

Trois années, cela représente une durée permettant de créer une activité indépendante stable et viable.

  • Commande publique, un rôle contra cyclique attendu, une réponse aux enjeux d’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens

Jean-Louis CAZAUBON Vice-Président du Conseil Régional Occitanie

Fabien TULEU Sous-Préfetarrondissement Argeles-Gazost

Michel PELIEU Président du Conseil Départemental Hautes-Pyrénées représenté par Bernard VERDIER vice-président en charge de l’environnement et de la ruralité

Gérard TREMEGE Président Agglo Tarbes Lourdes Pyrénées

Pierre DUPLAA Président FBTP

Didier YEDRA Président Syndicat TP / vice-Président FBTP

Loïc CHAPEAUX et Denis FERRAND : Grands témoins

Parole à Pierre DUPLAA – PD et DidierYEDRA – DY :

Eléments généraux à destination de PD et DY :

Dans un contexte sanitaire, économique, politique et géopolitique bouleversé en 2022, il est important d’aller au-delà des mesures d’urgence de court terme et il faut adapter la société aux impératifs économiques, sociaux et environnementaux.
Crise des matières premières et crise énergétique, hausse de l’endettement public, nouveaux rapports au travail, intensification de la pauvreté, accroissement des inégalités, baisse de la confiance, changement climatique : alors que l’année 2023 ne se dessine plus comme celle du retour à la normale, mais comme le début d’une période de grandes instabilités, la question se pose de la place de l’investissement public face à un risque de « slowflation » (croissance économique ralentie, inflation élevée, taux d’intérêt en hausse) qui pourrait peser sur les marges de manœuvre à court et moyen terme.
Se pose un diagnostic de décalage entre les indicateurs macro-économiques, globalement positifs en début d’année, et le ressenti des citoyens, plus négatif.

Face à ces constats, il faut travailler sur des propositions pour aller au-delà des mesures d’urgence, poursuivre les objectifs de long-terme, notamment liés à la transition environnementale et à la réduction des inégalités, et guider la société française vers une prospérité dans laquelle la notion de bien-être prendrait une place centrale. La commande publique a ici toute sa place en ce qu’elle modèle le cadre de vie de nos concitoyens.

Parole à Pierre DUPLAA – PD et DidierYEDRA – DY :

Rappel du nécessaire entretien des ouvrages et installations (canalisations ….) et de la logique économique (préventif moins cher que curatif)

Eléments généraux :

Le manque de maintenance de nombreuses infrastructures publiques françaises a été remis en lumière à la suite de l’effondrement du pont Morandi à Gênes. Si la maintenance lacunaire des réseaux de la SNCF et de la RATP est connue de tous, certains hôpitaux sont aussi en mauvais état, et les taux de disponibilité des centrales nucléaires s’avère aujourd’hui insuffisant, pour ne citer que ces exemples. De nombreuses infrastructures gérées par le secteur public arrivent ainsi en fin de cycle de vie et les accidents risquent de se multiplier.

Si les causes de cet état de fait sont en partie politiques, elles sont également à chercher dans les méthodes financières de sélection des investissements, qui délaissent la maintenance des équipements existants. Ces méthodes, très efficaces pour comparer de nouveaux projets entre eux, le sont beaucoup moins pour mettre en balance des projets de maintenance lourde avec de nouveaux projets.

Par ailleurs, la pression budgétaire globale à laquelle est soumis le secteur public conduit souvent à sacrifier la maintenance des infrastructures publiques pour allouer les ressources à la masse salariale et aux inévitables dépenses courantes.

Pourtant, le patrimoine d’infrastructures publiques d’un territoire a une valeur importante, souvent méconnue. Le lien entre celles-ci et le PIB a été démontré par de nombreuses études, en raison notamment de la valeur ajoutée en termes d’attractivité économique. Ces infrastructures sont ainsi un puissant levier pour attirer les investisseurs. Les économistes ont en effet mis en évidence le poids de la qualité des infrastructures françaises dans la forte attractivité du pays, qui se classe au 3ème rang mondial en matière d’investissements directs étrangers.

A l’instar du patrimoine immobilier, il convient donc de prendre en considération le coût des infrastructures, leur amortissement en fonction de leur durée d’exploitation et leur entretien pour en préserver à la fois la valeur patrimoniale et leur capacité à rendre le service attendu. Le sous-investissement ou l’absence d’entretien peuvent conduire à leur dépréciation ou, pire encore, à leur inadéquation progressive avec les services que l’on attend d’elles, ce qui entraîne une perturbation de l’économie locale ou nationale et des risques pour les usagers.

La maintenance des infrastructures de transport est à la fois particulièrement importante et relativement complexe. Si les patrimoines d’infrastructures publiques d’enjeu national et régional bénéficient d’une attention certaine, cela est moins vrai pour les infrastructures d’intérêt local qui ont pourtant, elles aussi, un intérêt notable pour l’économie des territoires.

Il est pourtant nécessaire d’adopter les mesures et l’enveloppe budgétaire nécessaires pour l’entretien régulier de ces infrastructures, afin de maintenir une vie économique normale, sans qu’elle puisse être entravée par des interdictions ou des restrictions d’utilisation dont les conséquences seraient bien plus lourdes que l’investissement consenti.

Conscience des budgets contraints des collectivités, mais rappel de la demande forte des concitoyens d’amélioration du cadre de vie et de la participation aux grands enjeux (exemple rénovation énergétique des bâtiments publics)

La première inquiétude des entreprises de travaux publics porte sur la santé financière des collectivités locales. En effet, l’inflation et la crise de l’énergie font peser des surcoûts sur les budgets locaux qui risquent de se traduire par une baisse des dépenses d’investissement en 2023, si l’État n’intervient pas. La Première ministre a annoncé la mise en place d’un « fonds vert » d’1,5 milliard d’euros pour les collectivités locales, dédié à des investissements en matière de lutte contre le changement climatique. Cette proposition, si elle va dans le bon sens, ne peut à elle-seule satisfaire les besoins des collectivités locales pour faire face à la crise énergétique actuelle. C’est la raison pour laquelle, nous soutenons la demande des associations d’élus d’indexer la Dotation Globale de Fonctionnement sur l’inflation, seule mesure de portée générale qui permettra de stopper la dégradation progressive de son montant.

Présentation de la demande de création d’un comité local d’analyse et de la commande publique)

Sur la question des marchés des entreprises, je me permets de réaffirmer notre souhait de se voir créer un comité d’analyse et de suivi de la commande publique.

Force est de constater qu’il n’existe pas, à ce jour, de lieu dédié à l’échange, la concertation, le suivi, l’analyse entre les intervenants à l’acte de construire.

Un comité d’orientation de la commande publique existe au niveau national, et sollicitons de votre bienveillance l’analyse d’une déclinaison départementale.

Au niveau local, il semble incontournable que ce comité soit ouvert, à minima, à des représentants des bonnes volontés suivantes :

Etat/Conseil départemental/Principales mairies/Intercommunalités des Hautes-Pyrénées/AMF/Ordre des architectes/Bailleurs sociaux/Hôpitaux/Armée/ADAC/SDE

La cellule économique CERC BTP, sollicitée en son temps sur cette idée, avait exprimé son intérêt et sa disponibilité pour aider à l’animation de ce comité.

Les missions pourraient s’articuler autour des axes suivants :

  • Chiffres clés, suivi des consultations par type de Maître d’ouvrage
  • Orientation des futurs marchés de travaux
  • Analyse des opérations BTP à court et moyen terme
  • Analyse et réponses aux difficultés relevées par les intervenants à l’acte de construire.

L’animateur interroge les institutionnels sur les sujets suivants :

  • Les projets d’investissements publics
  • Quelles orientations générales ?
  • Les difficultés actuelles (financières, d’acceptation, de projection….)
  • Quelles perspectives positives pour le secteur du BTP ?

Clôture des travaux : Monsieur Fabien TULEU Sous-Préfet de l’arrondissement d’Argeles-Gazost