Dans le livre « La Loi de l’omerta » d’Agnès NAUDIN et Fabien BILHERAN, pour la première fois, six policiers issus de différents services – stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières – révèlent à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police. Racisme, violences, harcèlement, corruption, faux en écriture publique…
Cette immersion dans leur travail quotidien montre la mécanique froide mise en œuvre par l’Administration pour faire taire les policiers : «Soit tu fermes ta gueule, soit tu fermes ta gueule.»
Dans un milieu où l’omerta règne en maître, ces lanceurs d’alerte font le pari courageux de prendre la parole, moins pour dénoncer des coupables que dans l’espoir de voir évoluer leur institution vers davantage de justice et d’avoir ainsi une police irréprochable.
Parmi ces lanceurs d’alerte le policier Jean-Marc CANTAIS a fait part dans ce livre, ce à quoi il a assité et son vécu quotidien au Commissariat Pau.
« Je n’ai pas cautionné et j’ai dénoncé des violences sur des personnes interpellées, y compris des mineurs, et j’ai moi-même alors était victime de violence en représailles. Loin d’être soutenu par ma hiérarchie, j’ai eu droit à une mutation au Commissariat de Lourdes sous couvert de « l’intérêt du service » qui s’apparente évidemment à un sanction.
Arrivé au Commissariat de Lourdes, sous l’ancien commandement, une bonne partie de mes collègues ne m’ont pas adressé la parole et continuent de le faire. Après 30 années de service, on m’affecte à l’accueil à l’entrée. Ici aussi je me rend compte de quelques dysfontionnement : par exemple des « vols d’heure ». C’est à dire si certains devaient embaucher à 5h30, ils arrivent 2h plus tard mais marquent pourtant leur présence à l’heure prévue, d’autres partagent sur WhatsApp des photos humiliantes de personnes interpellées dans des positions dégradantes et moquées.
A l’arrivée du nouveau chef de la circonscription de la sécurité publique de Lourdes, le commandant Dos Santos celui-ci a eu un geste de bienveillance en créant un poste attitré en m’affectant à la prise des plaintes dans un bureau.
Voyez, j’ai dénoncé des délits de droit commun, des manquements déontologiques et professionnels et cela s’est retourné contre moi. »
Tous ces faits il les relate donc dans ce livre « La Loi de l’omerta », une parole « libérée » et « libératoire » qui lui fait du bien pour celui qui est désormais reconnu comme lanceur d’alerte par la Maison des lanceurs d’alerte.
Il a aussi saisi le défenseur des droits en début d’année. Ce dernier pourrait aussi le reconnaître comme lanceur d’alerte.
C’est au titre de délégué syndical FSU-Intérieur et chargé de mission pour la région sud-ouest/Occitanie qu’il s’est exprimé dans 2 médias locaux.
Il garde encore espoir que les faits dénoncés dans ce livre feront finalement l’objet de poursuites.