Voici un petit conte pour nos « petits loups » écrit par la lourdaise Christiane HILD, intitulé « L’excursion du Merle noir ».
« Tous les enfants savent qui est le petit bonhomme rouge avec une barbe blanche qui vient leur apporter des jouets en descendant dans les cheminées !
Or moi, je ne lui ressemble pas du tout, et pourtant moi aussi , malgré moi, je suis passé par la cheminée ! mais sans le vouloir, juste par accident.
Avant qu’il ne m’arrive cette petite mésaventure que je vais vous raconter plus loin, il faut tout d’abord que je me présente afin que nous fassions connaissance
Je suis sans vouloir me vanter, un beau merle au plumage très noir et au bec jaune orangé. En plus de savoir voler, je me déplace au sol en sautillant sur mes deux pattes, et mon chant est très mélodieux.
Moi, je vis à la campagne, au milieu des arbres, des vergers, et je n’ai aucun mal à me nourrir. Certains jardiniers ne m’aiment pas parce que je suis très gourmand pour certains fruits, comme les cerises, le raisin, les mûres… Mais ces jardiniers oublient qu’en échange je travaille pour eux ; et ils devraient me remercier, car les escargots, les limaces, les chenilles, certains insectes, c’est mon travail, finalement j’aide à jardiner écolo !
Pour dénicher une gourmandise, que sont pour moi les vers de terre, je peux même passer des heures à fouiller les feuilles mortes au sol avec mes griffes. A force d’entendre parler de la ville moi aussi j’ai voulu aller visiter et me voilà donc parti.
J’ai volé, je me suis posé d’un toit à l’autre, j’ai découvert plein de choses qui m’étaient inconnues, des échelles, des antennes, et énormément de cheminées, de toutes formes et de toutes tailles. Je découvrais le monde de la ville, et posé sur une cheminée, j’ai éprouvé le besoin de faire un peu de toilette afin de soigner mon plumage !
Les arbres je connais, mais les cheminées beaucoup moins, et même pas du tout.
Oubliant que je ne suis pas sur un arbre, un moment de distraction, un faux mouvement, et voilà c’est arrivé ! Je suis précipité dans le vide de cette cheminée, ne pouvant rien faire, à part descendre, de la poussière noire autour de moi, c’est la chute ! Je me retrouve en bas sur mes deux pattes, dans le noir le plus complet.
Tout d’abord se secouer car je ne vois absolument rien et je suis recouvert de poussière. Il me faut donc me servir de mes ailes pour attirer l’attention, de qui ? Je secoue mes ailes qui font un léger bruissement sur le sol, et je sens que le retour à l’air libre sera difficile, pour ne pas dire impossible.
Le bruit de mes ailes au fond de cette cheminée finit par attirer l’attention, la trappe devant moi bouge, et j’entends des voix. Serait-ce la délivrance ? ce rideau métallique se lève très lentement et j’aperçois une tête humaine, et de la lumière. Je sors au plus vite, me retrouve dans une pièce dont je fais le tour en volant, on m’a ouvert la fenêtre, et je vois le soleil, enfin ! Là, je me pose sur la barre extérieure de cette fenêtre exposée au soleil afin tout d’abord de retrouver mes esprits, il me faut cinq bonnes minutes et je remercie l’humain qui m’a délivré et a su attendre que je prenne mon envol.
Une chose est certaine, ne me parlez plus de la ville, je retourne dans ma campagne, et j’y reste. »
Christiane HILD