Des portraits de 2 Résistantes lourdaises dévoilés sur les murs de la salle du Conseil municipal

A l’occasion des manifestations mémorielles du 80ème anniversaire de La Libération de Lourdes ce dimanche 24 août à 10h, les portraits de Radegonde Callet et Alice Carrazé, Résistantes lourdaises, ont été dévoilés sur les murs de la salle du Conseil municipal nommée salle Jean Vallès (un Résistant), par le Maire Thierry Lavit et le Conseiller municipal Délégué aux Anciens combattants Jean-Georges Crabarie.

Sur les murs figurent déjà des portraits masculins de Résistants lourdais, morts dans les combats contre les troupes nazis, notamment dans la bataille de Jonzac en Charente-maritime.

Etaient présents outre le Maire et les élus, le Conseiller départemental Stéphane Peyras, les Présidents des associations patriotiques et leurs Portes-drapeaux, le public.

Le Maire a remercié les présents et a fait l’éloge des 2 résistantes. « En ce jour de commémoration de la Libération de Lourdes, je suis très heureux de vous accueillir dans la salle Jean Valles dite « salle du conseil municipal ». Jean Valles, employé municipal et résistant est tué au combat le 2 septembre 1944 à Jonzac près de Bordeaux, aux côtés de Jean Minvielle et René Courtade, tous membres du réseau d’Honoré Auzon. Ces résistants lourdais sont morts juste après la Libération, sans avoir connu la délivrance et la joie des habitants d’être libérés de l’occupation allemande. Principaux acteurs des actions de la Résistance, les hommes du Capitaine Léon, pseudonyme de guerre de Honoré Auzon, sont entrés en salle du Conseil sous la municipalité de Jean-Pierre Artiganave lors de son premier mandat. 

Aujourd’hui, c’est pour faire entrer deux nouvelles figures de la Résistance dans cette salle que nous sommes réunis. Nous avons souhaité, avec les élus de la Ville de Lourdes, mettre à l’honneur deux femmes : Alice Carrazé et Radegonde Callet qui ont largement contribué aux actions de la Résistance dans notre cité et qui ont donc toute leur place dans la salle du Conseil aux côtés des autres résistants déjà présents.

L’Histoire rend très souvent hommage aux hommes, à leurs actions de bravoure, d’héroïsme et de grandeur. Vous avez aussi remarqué qu’il est facile de trouver des renseignements sur les faits historiques de ces mêmes hommes. 

Tenter de rechercher et de trouver ces mêmes renseignements en ce qui concerne les femmes n’est pas chose facile. Dénombrer les bâtiments, les rues, les places qui portent leurs noms, s’avère une entreprise difficile. Et pourtant elles ont tout autant mérité, parfois même plus que certains hommes. 

Aujourd’hui, j’éprouve une grande fierté à leur rendre hommage et les faire entrer dans la salle du Conseil municipal de la Ville de Lourdes. Mesdames Callet et Carrazé, la Ville de Lourdes souhaite vous donner la place que vous méritez. Mesdames Callet et Carrazé, la Ville de Lourdes vous remercie sincèrement pour votre dévouement et votre courage pendant la Seconde Guerre mondiale. Mesdames Callet et Carrazé, la Ville de Lourdes n’oublie pas les dizaines de vies qui ont été épargnées grâce à vous. 

Mesdames Callet et Carrazé, la Ville de Lourdes vous remercie au nom de toutes les Lourdaises et des Lourdais.

Aujourd’hui, nous nous souvenons.

Vive Lourdes, Vive la République et Vive la France! « 

Puis ont été dévoilés les 2 portraits sous les applaudissement émus de l’assistance.

Parmi les Présidents des associations patriotiques, le Président du comité départemental de la Résistance des Hautes-Pyrénées Olivier de Clarens dont le père fut un grand Résistant, a été invité par le Maire à prendre la parole. Il a remercié la Municipalité lourdaise pour les commémorations prévues et pour la belle initiative de mettre en avant des Résistantes. Il a expliqué qu’Alice Carrazé faisait partie du même réseau que son père : le réseau Andalousie (un réseau de renseignement et d’évasion issu de la Confrérie Notre-Dame à Paris, réseau de la France libre constitué en mars 1941 par le colonel Rémy. Il dispose de sous-réseaux à Bordeaux, Marseille, Lourdes, Vichy, Orléans, Limoges, Tarbes, Montpellier, Montauban, Saint-Gaudens et à la frontière des Pyrénées, tandis que son PC est implanté à Toulouse. Lourdes ville internationale où on pouvait plus facilement cacher ceux qui voulaient traverser les Pyrénées pour rejoindre l’Espagne puis l’Angleterre ou l’Afrique du Nord. Mais parfois résistants et passeurs étaient dénoncés et arrêtés. Ce qui fut le cas pour ces 2 femmes. Il a aussi raconté une anecdote sur Alice Carrazé, une amie de sa mère et qu’il a connu étant enfant.

René KAHN