Le nom, l’âge, le lieu. 200 petits morceaux de papiers épinglés sur un totem violet, de la couleur que l’on associe au viol. Nombre de pancartes ne portent même pas le nom de la victime, se contentant de l’inscription «une femme anonyme». C’est pourtant bien pour les sortir de l’ombre que ce totem existe. Ces femmes sont mortes sous les coups d’un proche, souvent leur conjoint, en l’espace de seulement deux ans en France.
Sur les pancartes, tous les âges, certainement tous les départements… Samedi 23 novembre, il était installé square Trélut pour l’inauguration d’un banc rouge destiné à alerter sur les violences faites aux femmes. A côté de ce dernier, un message confirme ce que dit déjà le totem : «Il y a toujours une femme victime près de chez vous, parfois même un féminicide».
Ce banc est le premier à prendre ses quartiers dans le département. Pas le dernier, espère le Collectif des droits des femmes qui compte multiplier l’initiative.
«Vous êtes féministe, nous aussi», répond le Maire de Tarbes Gérard TREMEGE à l’invitation du Collectif à installer ce banc. Il note son emplacement derrière le tribunal… Et lance : «Ce banc rouge témoigne que ces hommes, ces assassins devraient être mis au ban de la société. Nous sommes solidaires de ce combat.»
La date choisie est symbolique. Le 25 novembre marque la journée dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Un départ en manifestation suivait l’inauguration. Mais avant, c’est le Collectif qui porte son message.
Il égrène les chiffres : une femme sur trois qui vit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie ; 103 féminicides en France en 2023 ; 94 000 viols par an ; 50% des lesbiennes qui subissent des violences dans l’espace public, 85% des femmes trans qui subissent un acte transphobe…
Des chiffres alarmants qui font dire au Collectif que c’est désormais la politique «des grands moyens» qu’il faut employer. Avec d‘autres associations féministes, il estime qu’il faudrait 2,6 milliards d’euros pour mettre en place une loi cadre intégrale, comprenant des mesures législatives, réglementaires et budgétaires.
Avant de partir en manifestation, la petite centaine de manifestants a épinglé des fleurs à la lecture des noms de chaque femme du totem, au son d’une chorale féministe chantant pour les femmes.
Gaetane ROHR Journaliste
Gérard TREMEGE Maire de Tarbes, des élus et les membres du Collectif des Droits des Femmes 65
Egalement présente la Députée des Hautes-Pyrénées Sylvie FERRER
Diaporama-photos service communication Tarbes