Les agriculteurs renvoient leur paperasse à la Préfecture !

La mobilisation des agriculteurs se poursuit dans le département. Ces derniers se sont rassemblés ce mercredi 27 novembre pour renvoyer à la Préfecture toutes leurs tracasseries administratives, sous forme de papiers projetés à l’intérieur de la cour, avec de la paille, «car ils nous mettent sur la paille».

Les blocages, chronophages et usants, ont été délaissés au profit d’une communication hebdomadaire thématique. Après les feux de la colère, les agriculteurs des Hautes-Pyrénées ont été une trentaine à se rassembler devant la préfecture pour renvoyer à l’Etat les feuilles blanches des tracas administratifs dont ils se disent victimes.

Une mobilisation qui intervient alors que les négociations sur l’accord de libre-échange avec le Mercosur battent leur plein.

Christian FOURCADE, Président de la FDSEA 65, le déplore : «On a eu des promesses en janvier… Maintenant, il faut aller vite, on veut des actes». Trop de paperasserie… Cela prêterait à sourire mais il cite en exemple la PAC. «En 1992, on avait trois feuilles d’explications pour la PAC. Aujourd’hui, à la Chambre d’agriculture, on trouve un livre de 300 pages ! C’est impossible de ne pas faire d’erreur», dit celui qui dénonce que certains règlements de cette dernière soient rétroactifs…

Trop de dossiers et trop de lois… Clément SIGNIAN-BOUISSONNET, Président départemental des Jeunes Agriculteurs, est, lui aussi, vent debout contre «la surcharge administrative, le nombre de normes qui augmente». «Entre l’Europe et la France, cumulé, ça fait beaucoup !», dénonce-t-il.

Pour eux, il y a surtransposition des normes et cela virerait même à «l’inquisition», dit Christian FOURCADE qui aimerait voir un tiers présent lors des contrôles environnementaux, avec la présence d’un technicien de la Chambre d’agriculture ou d’un représentant syndical.

Des décisions prises en haut dans un bureau qui ne correspondent pas à la réalité, insiste-t-il encore. Il reprend : «On se bat contre les dates pour les couverts végétaux. Ils ont décidé à Paris que ce serait le 15 décembre, sans prendre en compte que cela risque d’être trop humide, que ça ne poussera pas. Les semis sont justifiés mais c’est trop tard ! Ce sont des aberrations administratives. »

Les agriculteurs seront de nouveau mobilisés la semaine prochaine et aborderont une nouvelle thématique. 

Gaetane ROHR Journaliste