Lourdes : Billet hebdomadaire de l’Abbé Duhar

Lourdes, le samedi 16 mai 2020 : Ouverture du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes                 

« Chère Communauté Lourdaise, Chers Tous,

Première semaine de déconfinement, nous voici donc « libres » ! Certes, mais qu’allons- nous faire de cette liberté retrouvée. Consiste-t-elle à renouer avec un semblant de quotidien ordinaire ?

La question est de savoir définir ce qu’est la liberté. Nous sommes capables de mesurer assez simplement ce qu’est la liberté physique, ces longues semaines d’enfermement nous en font sentir la valeur. Mais somme nous pour autant libres dans nos têtes, libres dans nos cœurs ?

Au son de la cacophonie des interpellations journalières à faire ou à ne pas faire et parfois, en apparence, à proposer l’inverse le lendemain si ce n’était pas le jour même, nous avons sans doute conçu de l’agacement, de l’incompréhension et, pourquoi ne pas le dire, du mécontentement. Tous ses sentiments nous enferment à l’évidence et seule la paix dans l’esprit, dans l’âme, nous permet de recouvrer la liberté véritable. Elle est faite d’amour et seulement d’amour.

En effet, face à tous ces questionnements probablement légitimes, la juste attitude, me semble-t-il, doit être celle de la gratitude autrement dit la reconnaissance envers ces « anges gardiens » : soignants, responsables de nos cités, fonctionnaires, employés et commerçants au service de notre quotidien qui ont tous veillé sur nous avec dévouement tout au long de ces semaines écoulées et qui poursuivront encore leur mission car le danger n’est pas écarté.

Cette gratitude ne nous abaissera pas. Bien au contraire, reconnaitre ce que l’on doit, dire tout simplement MERCI, nous grandit et, somme toute, nous libère de tout autre sentiment négatif. Ainsi nous pourrons atteindre la Paix intérieure, ce bien précieux entre tous, si nécessaire à l’éclosion de l’amour de soi et des autres. On le nomme aussi Agapê, ce don de soi qui va jusqu’à la perte et l’abandon ; donner sa vie pour ses amis et aimer ses ennemis, aimer même ce qui n’est pas aimable.

A tous mes pensées et ma profonde amitié. »

 Jean-François Duhar

Curé de Lourdes