Lourdes : « Les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose  » CA’ DARIO  » de Jean-Paul Bourre

CA’ DARIO

Editeur : Les Belles lettres.

Auteur : Jean-Paul Bourre. Journaliste, animateur d’émissions de radio et écrivain, Jean-Paul Bourre, né le 17 novembre 46, est, pour le moins, un homme atypique, féru des milieux sulfureux et occultes.

En effet, ancien rédacteur en chef de la revue ésotérique, il fascine littéralement son lecteur en explorant la marche du monde, ainsi que les sociétés qui la composent, sous des angles et paramètres tout à fait originaux et inhabituels.

L’histoire :

De prime abord, rien ne distingue le bâtiment de ses semblables, dont toutes les façades se déroulent et se mirent dans l’eau du grand serpent, qui traverse la Sérénissime (ainsi que l’on a l’usage de nommer Venise).

Peut-être même, une grâce supplémentaire lui est-elle attribuée, à cette maison, par l’élégance des délicates ouvertures en ogive, mêlée à la touche orientalisante que lui confère la présence des médaillons de marbre qui ornent le mur de la « porte d’eau ». Telle se livre Ca’ Dario, depuis le pont de l’Accademia.

Et pourtant, depuis le XVe siècle : période de sa construction, la demeure est maudite, hantée, ensorcelée, maléficiée, jusqu’aux tréfonds de ses fondations !

Le décor étant planté, voici les faits. Dans le quartier de Dorsoduro, au sud du bassin de San Marco, fut érigé le palazzo qui porte le nom de son infortuné premier propriétaire, Giovanni Dario : ambassadeur de Venise.

L’architecte Lombardo, bâtisseur du tombeau de Dante, aurait travaillé les plans, à partir de calculs issus d’une antique Tradition ésotérique.

Qui plus est, le sol qui accueille la propriété n’est, en aucun cas, fait de terre, ni même de pieux de bois enfoncés dans la lagune, comme cela se pratique à Venise… Non, la nature du terrain résulte d’un amoncèlement d’ossements de templiers, dont on empilait les cadavres, dans cette partie de la lagune, par esprit de corporation, et d’unité spirituelle.

Que dire, aussi, du premier tribut de sang dévolu à cette maison, en la personne de Marietta, la propre fille de l’ambassadeur Dario, emmurée dans une pièce ? Ou encore, que penser de la maxime, à la fois protection et imprécation, qui personnalise le lieu, depuis le début ?

Quoi qu’il en soi, dès sa construction, Ca’ Dario, va provoquer, pour quasiment tous ses propriétaires, ruine, souffrance, folie ou mort…

Ce qui m’a plu :

Ceci n’est pas un roman ! C’est bel et bien un ouvrage d’investigation, dont les recherches exposées dans cet ouvrage, sont à saluer par l’exhaustivité des informations divulguées.

Jean-Paul Bourre explore l’histoire de Ca’ Dario sous le prisme de l’histoire de Venise. Il en résulte, que l’on soit sensible à l’invisible ou parfaitement cartésien, un récit ensorcelant pour le lecteur ; et  ce, d’autant plus que les protagonistes, cités dans le livre, sont bien réels.