Lourdes : Mgr Nicolas Brouwet : « La bioéthique du monde d’après »

A l’occasion de la reprise des débats du projet de loi relatif à la bioéthique à l’Assemblée Nationale, Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes et membre du groupe « Eglise et bioéthique », porte à votre connaissance le point de vue de l’Eglise catholique.

 La bioéthique du monde d’après

Quel monde édifions-nous ? Quelle solidarité voulons-nous ? Aussi bien pour nous que pour les générations à venir. Les crises sociales et les alertes écologiques traduisent une réelle inquiétude, tandis que la pandémie du COVID-19 a révélé notre fragilité humaine et économique. La loi de bioéthique va-t-elle augmenter le désarroi ?

Nous changeons d’époque. Il nous faut penser un nouveau progrès. Il ne se réalisera pas sans une vision commune de notre humanité et de son indispensable « fraternité ». Celle-ci exige des remises en question qui nous préservent de la toute-puissance de nos désirs et qui réajustent nos droits et nos devoirs les uns vis-à-vis des autres.

Si nos inquiétudes pour demain se cristallisent dans la crise écologique, nous assistons heureusement à une salutaire prise de conscience en vue de la préservation de la planète, notre maison commune. Il est désormais impossible de rester dans le monde ancien en ne considérant que les solutions techniques, ce qui aurait un effet dévastateur. Les consensus écologiques dessinent un autre progrès pour un monde nouveau, celui de la sobriété heureuse et du partage solidaire.

La bioéthique ne saurait rester étrangère à cette transition. Aujourd’hui, elle est tentée de valider les succès technologiques et le court-terme des profits du marché. Le projet de loi, dans son actuel mouture, semble s’y enfermer sans avoir conscience que l’être humain en est blessé. Certains plaident faussement qu’ainsi va le sens de l’histoire, ce que contredit le virage écologique qui s’impose à nous ! Ils s’affirment progressistes en ayant une vision étroite du progrès, qui ne considère pas vraiment la santé publique comme bien commun et qui exclut le respect dû à l’être humain le plus fragile !

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