Lourdes : Anthonye Cazaux du Lycée de Sarsan lauréate de la finale du concours d’éloquence pour la région Occitanie sur le thème "Le droit au respect de la vie privée"

La finale du concours d’éloquence organisé par le groupe La Dépêche en partenariat avec l’Education nationale se tenait jeudi 30 janvier au théâtre des Cordeliers à Albi.

Il est 14h46 quand le président du jury annonce : « Le gagnant de l’édition 2020 est … ». Le silence dans la salle se fait religieux, tous les regards sont tendus. Il faut dire que les candidats sont encore nombreux à espérer. Certains sont venus de Toulouse, Castres, Carcassonne, Villefranche de Rouergue, Lunel, Montpellier. Tout l’Occitanie est représentée. Pas moins de quatorze candidats, bien préparés, confiants et pleins d’espoir pour venir présenter leur discours sur le thème « Le droit au respect de la vie privée ».

En face d’eux, se tient un jury avec des personnalités aux parcours prestigieux et  impressionnants qui, comme le précise Mme Sophie David, IA-IPR des Lettres et véritable soutien du concours depuis sa création,  se réjouit d’aller à la rencontre de cette jeunesse enthousiaste et motivée.

Moment de silence donc. Tension extrême. « Le gagnant de l’édition 2020 est… Anthonye Cazaux du Lycée La Serre de Sarsan de Lourdes ». Une partie du public exulte : les camarades d’Anthonye, venus la supporter, scandent le prénom de la gagnante. La joie, l’émotion, les pleurs : c’est une véritable apothéose d’accolades, de rires, de bonheur tandis que sur la scène, fière et émue, Anthonye reçoit son trophée.

Le matin, lors du tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage des candidats, Anthonye avait obtenu la quatorzième place. Elle allait être la dernière à passer, elle allait devoir clore la séance. Voyant son regard un peu inquiet, un de ses professeurs lui glisse : « Ne te tracasse pas. Les derniers seront les premiers. » Et en effet, elle est là sur scène, première parmi ses pairs. Elle à qui on demandait après son passage si ce n’était pas trop stressant de se retrouver devant tant de monde et qui déclarait « Non, ça va j’ai bien aimé. J’y retournerai bien », elle est à nouveau sous les feux des projecteurs, sur la première marche.

La victoire d’Anthonye c’est l’aboutissement et la consécration d’un travail de plusieurs semaines avec les élèves de seconde de l’atelier Théâtre que dirige la professeure de Français, Floriane Ricros. Vingt élèves qui toutes les semaines sont ravis de pouvoir se retrouver pour travailler leur talent et s’exercer à l’oral. Comme le confesse Mailys, « Travailler pour le concours d’éloquence nous a permis d’être un groupe encore plus soudé, plus solidaire, de progresser ensemble vers un même but. » Et sa camarade Lily-Rose de conclure avec un large sourire : « J’ai toujours cru en la victoire d’Anthonye, nous avons vécu tellement d’émotions tous ensemble qu’il ne pouvait pas en être autrement. C’est notre victoire à tous. »

Tous ces propos ne peuvent que ravir Mme Armagnac, Proviseure du lycée. Elle encourage, depuis des années, les enseignants et les élèves à s’engager dans le concours de l’éloquence. Elle sait, en effet, combien ce type de projet permet de fédérer un groupe et de créer une dynamique pour chaque élève « non seulement dans son investissement dans le groupe mais aussi pour son propre parcours scolaire. » Et d’ajouter : « Nos élèves travaillent l’oral dans toutes ses dimensions. Le travail de la voix, de l’intonation, du placement du corps, de la gestuelle, autant d’éléments à maîtriser pour l’oral des épreuves anticipées de Français. Et je n’oublie pas, dans le cadre de la réforme, le « Grand Oral » que les élèves devront passer en Terminale. »

Pour la troisième finale en cinq ans, l’équipe enseignante et les élèves voient leurs efforts  justement récompensés. Sur la scène du Théâtre des Cordeliers, après les photos officielles, Michel Battle, l’artiste créateur des trophées, vient demander à Anthonye de poser avec lui. Par-delà la décontraction apparente de la gagnante, « c’est sa profonde grâce qui m’a touché et ému et je suis fier qu’elle ait entre ses mains une de mes œuvres d’art ».

L’éloquence au final, c’est peut-être cela : du travail, de l’amitié, de la solidarité et de la grâce.