Restauration du chevet de la cathédrale de Tarbes

Communiqué de la Préfecture :
La restauration et la mise en valeur de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède de Tarbes se poursuit à l’extérieur de l’édifice par la restauration et l’assainissement des parties orientales, clocher, transept, absides et absidioles qui dominent le square à l’est du monument.

Les travaux de restauration
Les travaux, dont l’installation est en cours, se dérouleront sur une période de 12 mois. Ils consistent pour l’essentiel à réparer l’ensemble des couvertures en ardoises, à restaurer les glacis des contreforts,
les parements en brique et pierre, les encadrements des baies en marbre, à assainir la base des murs et protéger ainsi l’intérieur du monument et son mobilier.
Les échafaudages en place permettront également la restauration des vitraux et des grilles des trois baies de l’abside.
Cette restauration s’inscrit dans un projet à moyen terme de valorisation du chevet de la cathédrale et du jardin qui l’entoure. Cet ensemble pourrait être la « porte d’entrée » vers le futur trésor dont l’aménagement est envisagé dans l’aile du chapitre.

➢ Le budget et la maîtrise d’ouvrage
L’opération, d’un montant de 510 000 euros, financée en totalité par l’État, ministère de la Culture, est réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie (CRMH),
et dirigée par Denis Dodeman, architecte en chef des Monuments historiques.

➢ Les artisans de la restauration
Les travaux seront exécutés par les entreprises qualifiées, pour les lots suivants :
• maçonnerie – pierre de taille : Société gersoise de restauration du patrimoine (Lectoure – Gers) ;
• réparation des couvertures : entreprise Rodrigues-Bizeul (Fontanes – Lot) ;
• vitraux : établissement Atelier de vitrail (Toulouse – Haute-Garonne).

La cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède

➢ Architecture
La cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède, classée monument historique le 30 octobre 1906 et propriété de l’État, est un édifice en plan en forme de croix latine, dont les premières élévations conservées remontent au XIIe siècle. Des arrachements de maçonneries anciennes sont visibles en partie basse.
Le clocher est octogonal. Sa construction en brique est rythmée en alternance de baies à remplage gothique en pierre, et de larges contreforts dont les têtes ont été reprises en pierre. Il est couronné d’une flèche «en éteignoir», qui rappelle celle de Saint-Savin-en-Lavedan. Celle-ci est charpentée en bois et couverte d’ardoise de pays.
Le chevet est composé d’une abside semi-circulaire dans l’axe de la nef, flanquée de deux absidioles ouvertes dans les deux bras de transept.

➢ Histoire
L’ensemble cathédral de Tarbes, tel qu’il se présente à nous aujourd’hui, est essentiellement médiéval.
Sa structure ne remonte pas au-delà du XIIe siècle, mais il est certain que des bâtiments plus anciens l’ont précédé, avec la fondation d’une église dès le IVe siècle, ruinée successivement par les invasions des Wisigoths, des Sarrasins puis, peut-être, des Normands.
Des sondages archéologiques réalisés, en 2018, dans le jardin du chevet ont ainsi révélé les fondations d’une ancienne abside, très probablement pré-romane. L’ancienneté du site doit donc nous inciter à la plus grande considération pour ce monument, rare vestige de l’histoire médiévale de Tarbes.
La cathédrale fut entièrement reconstruite entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. De la cathédrale romane subsistent aujourd’hui le chœur et les bras du transept, ainsi que la sacristie, la salle capitulaire, les vestiges du cloître et le soubassement de la nef et du transept. La nef, la tour-lanterne, à la croisée du transept, et le clocher datent, quant à eux, du XIVe siècle et relèvent de l’architecture gothique. La construction de la façade occidentale, de style classique, fut décidée au XVIIIe siècle, afin
d’allonger la nef. Le palais de l’évêque s’étendait au sud-ouest, à l’emplacement de l’actuelle préfecture.
Le cloître le reliait à la cathédrale.
La cathédrale a subi d’importantes modifications au cours des siècles. Ravagée par un incendie en 1460, elle fut endommagée tout au long du XVIe siècle par les guerres de Religion et plusieurs fois restaurée,
sans qu’on connaisse exactement l’ampleur des destructions et reconstructions.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la cathédrale fit l’objet de travaux de restauration très interventionnistes. Les murs et le toit, qui avaient été exhaussés et percés de mirandes pour fortifier l’église à l’époque des guerres de Religion, furent abaissés. L’enduit qui recouvrait les murs extérieurs fut dégagé pour révéler les jeux chromatiques de l’appareil. Le cloître fut démoli. Il est aujourd’hui évoqué par un petit jardin et un porche sous lequel sont présentés des éléments lapidaires trouvés lors des
fouilles archéologiques des années 1960.

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