« Fais-moi connaître ta route » : journée d’étude du « Service National Mission et Migrations » de la Conférence des évêques de France

La Journée d’étude de la Pastorale des Migrants aura eu lieu vendredi 5 février 2021, à la Conférence des évêques de France, sur le thème : « Fais-moi connaître ta route. Approcher, écouter, partager, collaborer », en résonance avec le thème de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié 2020.

Programme de la journée 
La journée se déroulera en visio conférence

Accueil par le P. Hugues de Woillemont, Secrétaire général de la CEF (9h15)

  • S’approcher pour servir (9h30-11h)

Table ronde modérée par Benjamin Sèze, journaliste spécialiste des questions sociales et du fait religieux.

Pour servir, il faut s’approcher. Mais que signifie s’approcher ? S’agit-il uniquement d’une affaire de proximité physique ? En quoi la véritable proximité ne peut-elle s’accommoder de postures ? En quoi exige-t-elle une forme de mise à nu ? L’appel à s’approcher pour servir pose également la question de la juste distance. Comment se définit cette juste distance ? Quelle part de facteurs aussi divers que l’état de vulnérabilité dans lequel se trouve la personne dont on s’approche, les codes culturels de son pays d’origine ou encore l’appréhension de celui ou celle qui s’approche ? Récemment, l’expérience du confinement a contraint les acteurs caritatifs à revoir leurs modes d’action afin de maintenir le lien avec les personnes accompagnées. Quelles difficultés particulières, notamment dans l’accompagnement des personnes migrantes ? Comment, dans ces conditions particulières, s’approcher pour servir ?

Intervenants : Juliette Delaplace, chargée de mission « Migrants » pour le Secours Catholique à Calais ; Katia Mikhaël, ov, médecin en milieu hospitalier et déléguée à la Pastorale des migrants du diocèse de La Rochelle et Saintes ; P. Hervé Perrot, aumônier général du Secours catholique.

  • Écouter pour réconcilier (11h30-13h)

Table ronde modérée par Claire Rossignol, déléguée diocésaine à la Pastorale des migrants du diocèse de Paris.

La problématique des migrants est souvent conflictuelle. Pour réconcilier les uns et les autres, il faut écouter. Écouter les migrants et les personnes qui les accueillent bien sûr mais aussi celles qui expriment des réticences. Comment cette écoute de tous aide à la réconciliation ? On dit souvent qu’il n’y rien de mieux que la rencontre pour faire tomber les préventions. Or, si cela est souvent vrai, la rencontre, lorsqu’elle ne se passe pas bien peut aussi ancrer de façon définitive une perception négative. Comment, dans ces conditions, accompagner la rencontre pour que, chacun sachant écouter l’autre, celle-ci soit effectivement une occasion de réconciliation ?  Enfin, si la rencontre avec les migrants peut être difficile pour les autochtones, la découverte de la société d’accueil peut être douloureuse pour les migrants. Comment, par l’écoute, apaiser l’éventuel ressentiment qui peut alors apparaître ?

Intervenants : Pierre Jova, journaliste, auteur de Les chrétiens face aux migrants ; Philippe Demeestère, sj, aumônier de la délégation d’Arras du Secours Catholique et accompagnateur de bénévoles à Calais ; Clara Malkassian, directrice adjointe de l’association Elan interculturel – Vivons la diversité.

  • Partager pour grandir (14h30-16h)

Table ronde modérée par Martin Monti-Lalaubie, journaliste pour la revue Projet.

En vivant un engagement auprès des migrants, en partageant avec eux du temps, des talents, de l’argent, beaucoup découvrent une source de croissance humaine et spirituelle. En quoi ce partage se révèle-t-il porteur de vie et de vie « en abondance » ? Cette expérience du partage comme chemin de croissance est aussi celle que font de nombreux migrants lorsqu’il leur est donné, ici en France, de pouvoir partager quelque chose d’eux-mêmes. Comment ce partage leur permet-il alors de sortir de la situation de minorisation trop souvent la leur et de retrouver une place qui leur corresponde ? Enfin, l’appel à partager pour grandir invite aussi, collectivement, à interroger un modèle de développement fondé sur le dogme de la croissance à tout prix. Et si accepter une certaine décroissance pour partager plus équitablement les biens de la terre se révélait en réalité une occasion de mieux croître ?

Intervenants : Sr Ana Marku, missionnaire de Saint-Charles, membre de l’équipe de la Pastorale des migrants du diocèse de Marseille ; Inès Mesmar, fondatrice et directrice de la Fabrique nomade ; Michel Roy, ancien secrétaire général de Caritas Internationalis.

  • Collaborer pour construire (16h30-18h)

Table ronde modérée par Guillaume Alméras, responsable du département économie sociale et solidaire au Secours Catholique – Caritas France.

La doctrine sociale de l’Église affirme qu’il est un devoir pour tout homme de contribuer à la vie culturelle, économique, sociale et politique de la communauté civile à laquelle il appartient. Comment permettre aux migrants ayant rejoint la France de collaborer à la construction de la société ? Collaborer constitue également un impératif pour tous les acteurs engagés en faveur des migrants, la collaboration entre eux permettant à des idées nouvelles de germer, à des impulsions décisives de se vivre, à des projets de grande ampleur d’être mis en œuvre. Comment favoriser cette collaboration féconde pour permettre aux acteurs de mieux construire ensemble ? Collaborer, enfin, est une réalité pour de nombreux prêtres et religieux autochtones et étrangers engagés ensemble ici en France dans la mission. Comment se vit cette collaboration interculturelle au service de l’édification du Royaume ?

Intervenants : Christian Mellon, sj, membre du pôle Doctrine sociale au CERAS ; Isabelle Cauchois, directrice de La maison Bakhita du diocèse de Paris ; P. Michel Fournier, responsable de la cellule accueil des prêtres et religieux étrangers en France au sein de la Conférence des évêques de France.

Conclusion par le P. Carlos Caetano, cs, directeur du Service National Mission et Migrations (18h).

Inscription avant le 3 février 2021
Participation aux frais : 10 euros (à distance uniquement).
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