Cérémonie commémorative de LA LIBERATION de LOURDES le 19 AOUT 1944

Ce 24 août 2021 à 12h, a eu lieu le 77ème anniversaire de la Libération de Lourdes en présence du Sous-préfet Didier CARPONCIN, de la Sénatrice Maryse CARRERE, des Conseillers départementaux de Lourdes 2 Stéphane PEYRAS et Marie PLANE, du Maire Thierry LAVIT et de Conseillers municipaux de la Majorité et de l’Opposition, des Présidents des associations patriotiques, des Porte-drapeaux, d’un représentant de l’Armée, des Sapeurs-pompiers…

Cette cérémonie s’est déroulée avenue de la Gare, devant l’Hôtel Beau Séjour (Best Western), sur les murs duquel se trouve la plaque en hommage aux Résistants qui y reçurent la reddition des soldats allemands, renouant ainsi avec la belle cérémonie d’hommage du 70ème Anniversaire de cette Libération de Lourdes en 2014 fêtée par la Municipalité précédente de Josette BOURDEU.

En effet à l’occasion du 70ème Anniversaire l’ancienne Municipalité avait organisé diverses manifestations. D’abord une exposition à la galerie le Palais du mardi 19 au dimanche 24 août en partenariat avec l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance) intitulée « Résistance et Maquis en Bigorre » (1940-1944). Le vernissage avait eu lieu le mardi 19 août au Palais des congrès, cette date correspondant jour pour jour à la libération de Lourdes. D’autre part, le dimanche 24 août eut lieu une belle cérémonie en l’hommage des Résistants qui se déroulera en plusieurs étapes : dépôt de gerbe au Cimetière de Langelle sur la tombe d’Honoré AUZON, puis cortège jusqu’à l’Eglise, la Messe traditionnelle, le Cortège jusqu’au Monument aux Morts et la Cérémonie aux Monuments aux Morts. Puis le cortège suivi d’un défilé d’une vingtaine de véhicules historiques d’époque : des tractions, des jeeps, des camions dans lesquels prendront place des personnes habillées avec les costumes d’époque (résistants, soldats, infirmières) s’était rendu devant l’hôtel Beau Séjour pour un dépôt de gerbe (une Croix de Lorraine) devant la plaque commémorative. Il faut savoir encore que le défilé des véhicules historiques traversera aussi Lourdes du Nord au Sud, du rond-point de l’Europe au rond-point du Pic du Jer et que l’après-midi ces véhicules furent en exposition devant le Palais des congrès.

La cérémonie d’aujourd’hui a débuté par le Chant des Partisans (nom donné aux différents groupes de Résistants), suivi du discours du Maire, puis de de l’Hymne national accompagné d’un lâcher de pigeons de l’Entente colombophile. 

Pour finir, les Autorités ont salué les Porte-drapeaux et les Présidents d’Associations patriotiques heureux de constater que les cérémonies patriotiques sont de plus en plus étoffées à mesure que la crise sanitaire le permet.

Discours du Maire Thierry LAVIT

« Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939.
Le 14 juin 1940, les troupes allemandes défilent à Paris, sur les Champs-Elysées. Le 20 elles sont à Brest, le 22 à La Rochelle.

Le président du Conseil, Paul Reynaud, est contraint de démissionner. Le maréchal Pétain forme alors un nouveau gouvernement.
Le 22 juin 1940, la France écrasée signe l’Armistice et les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises ainsi que le trafic postal.

Une ligne de démarcation sépare dès lors une zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy et une zone occupée sous contrôle des Allemands. Elle traverse treize départements : Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques), Landes, Gironde, Dordogne, Charente, Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Cher, Allier, Saône-et-Loire, Jura,Ain.

Le département des Hautes-Pyrénées apparaît donc comme une terre d’accueil dès 1940 car, d’une part, située en zone libre et d’autre part, constituant une frontière de 90 km avec l’Espagne, d’où l’on pouvait gagner le camp allié ou l’Afrique du Nord.

Mais le 11 novembre 1942 les troupes d’occupation en provenance de Bordeaux s’installent à Lourdes,Tarbes et Lannemezan, déverrouillant les vallées donnant accès à l’Espagne.

Les premières actions de Résistance, souvent individuelles et peu organisées, menées par des paysans ou des bergers qui connaissent bien le terrain et les petits chemins, consistent à faire franchir ces frontières de manière clandestine. La surveillance des patrouilles françaises ou allemandes reste imparfaite et les possibilités de passage sont nombreuses.

Même si la première forme d’aide est le silence, certains habitants du département ont ouvert les portes de leur maison pour la survie de Juifs en détresse pour une nuit ou pour une durée plus longue. Certains ont séjourné toute la durée de la guerre dans des villages ruraux grâce à la complicité de tout le village.

La lettre pastorale de Monseigneur SALIEGE, Archevêque de Toulouse, datée du 23 août 1942, parvient en octobre dans les Hautes-Pyrénées où elle trouva un certain écho à Tarbes et à Lourdes.

Citons entre-autres Marie-Léonie et son fils Pierre DESBIAUX qui ont hébergé et caché des juifs, ainsi que d’autres fugitifs, dans leur modeste pension de famille à Lourdes.

Lourdes, avec ses hôtels, était un lieu idéal pour regrouper des enfants et les protéger des bombardements.

En 1943, Gérard PIQUET était l’un des 2000 enfants, évacués par les Centre-Médico-Scolaires de diverses villes. Il raconte son histoire :

« J’avais une dizaine d’années et j’étais l’un de ces enfants réfugiés dont le nombre devait être d’environ 2000. Nous étions logés dans des hôtels réquisitionnés. Beaucoup venaient des villes et des régions de Marseille et Toulon en prévision d’un débarquement sur les côtes de Provence. D’autres, comme moi, venaient des villes bombardées de Bordeaux, Nantes, etc. Les habitants de Lourdes nous avaient très bien accueillis.
Nous étions sous la surveillance de jeunes adultes que nous appelions « Chefs ». Nous avons appris plus tard, à la Libération de Lourdes, que certains de ces chefs s’étaient portés volontaires aux Centres Médico-Scolaires pour fuir le service du travail obligatoire (STO). Un témoignage que j’ai reçu récemment m’a précisé que chaque chef était responsable de trente à quarante enfants, ce qui paraît beaucoup, mais tous étaient si sages, apeurés, et en manque d’affection, qu’ils obéissaient et ne causaient aucun trouble.« 

Les Franc-Tireurs-Partisans-Français occupent le secteur de Bagnères dès le 10 juin 1944 et participent à la libération de Lourdes le 19 août 1944.
Le 20 août 1944, le département des Hautes-Pyrénées est libéré.

Les 150 actions de guérilla menées entre juillet 1942 et août 1944 auront coûté la vie à 205 résistants auxquels viennent se joindre les 527 internés et déportés pour actes de résistance, opinions politiques ou juifs. Les représailles allemandes sur les populations civiles auront fait 78 morts et 50 blessés dans les trois derniers mois.

La reddition du commandement allemand de Lourdes au Capitaine Honoré AUZON représentant des FTPF se fait sans heurt, ni combat, le 19 août, devant l’hôtel TERMINUS.

Nous commémorons aujourd’hui le 77ème anniversaire de cette journée de libération du joug Nazi. »

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