Lourdes : José RODRIGUEZ sort du bois !…

Monsieur José RODRIGUEZ, pour l’Association de Défense des Forêts Communales lourdaises et Président fondateur de l’Association de Défense du Gave de Pau et de son environnement, a tenu une Conférence sur la gestion de nos forêts et sur l’incidence qu’elle joue sur le réchauffement climatique.

Dans un premier temps, il fit état de la situation globale de la forêt française qui représente 35 % de notre territoire dont les trois quarts appartiennent à des propriétaires privés, tandis que 9 % sont domaniales (propriété de l’État) et 16 % communales.

Il indiqua qu’actuellement l’ONF est gestionnaire de 25 % de la surface forestière et, qu’à ce titre, 40 % de son chiffre d’affaires est assuré par la vente du bois.

Enfin, il précisa que la régénérescence de nos forets est mise à mal par une exploitation trop hâtive qui ne laisse pas le temps à nos arbres d’arriver à leur pleine maturité et, in fine, de mener une gestion souvent trop financière au détriment d’une gestion raisonnée.

Il rappela, bien évidemment, le rôle des arbres qui restent des puits de carbone aspirant le CO2, fixateurs de particules fines, garde-manger et gîte de nombreuses espèces et également climatiseurs naturels.

Dès lors, dans un courrier intitulé «Halte à l’abattage systématique des feuillus des forêts communales de Lourdes» Monsieur José RODRIGUEZ a adressé un courrier au Maire de notre cité où l’on peut lire :

«En sa qualité d‘élu, le maire est garant de l’intérêt général. Il est, de surcroît, responsable de la bonne gestion de ce patrimoine. L’objectif pour le maire est d’abord de maintenir ce patrimoine forestier et de le renforcer, en quantité comme en qualité. Il est ensuite primordial que la forêt réponde aux demandes des habitants de la commune.

Si après la mandature BOURDEU, il a été de mise de laisser, sur ordre, à l’ONF d’abattre comme bon lui semble et ce uniquement pour le côté financier, nous constatons, écrit-il, qu’à l’heure actuelle, malheureusement, rien n’est changé.

Notamment après l’abattage massif des arbres du Pic du Jer en faveur de la ville, de l’ONF et surtout du VTT qui commence, en outre, à créer des pistes sauvages au bois de Lourdes, malgré la surveillance assidu du responsable ONF…

Après des décennies de gestion prudente, qui a permis à la forêt de reconquérir 30 % du territoire national contre 10 % à la fin du XIXème siècle, l’ONF, en grande difficulté financière, a coupé sans compter. Elle est accusée par les syndicats, les privés et les élus des communes forestières, de faire des coupes abusives pour limiter les pertes.

Les principaux syndicats réunis dans l’Alliance Trèfle, vont plus loin, Ils accusent l’ONF d’industrialiser la forêt, en faisant d’elle uniquement une activité économique, allant à l’encontre de l’ensemble de ses missions et de la préservation du patrimoine… »

Et d’ajouter : « … Quand on sait qu’il faut attendre au moins vingt ans pour qu’une parcelle totalement rasée recommence à se couvrir d’arbres et que 150 à 200 ans sont nécessaires avant que ces arbres deviennent adultes et puissent être exploités, tous les prédateurs de la forêt ne seront plus là et leurs successeurs diront que c’est la faute de ceux qui les ont précédés… »

Enfin, en s’adressant plus précisément au Maire de Lourdes, il poursuit ainsi :

« … Après nous avoir dit que vous aviez passé un protocole de partenariat avec l’ONF pour la période 2019/2040, auriez-vous oublié que ce partenariat vous liant, mentionne que tous les ans, elle doit vous faire un rapport quantitatif, qualitatif et sanitaire de nos forêts communales ?

Sachant que le mandat que nous vous avons octroyé, stipule qu’il est primordial que nos forêts répondent aux demandes et souhaits de ses habitants, faites vite, comme prévu, une prochaine réunion afin que certaines mesures en faveur de nos forêts voient enfin le jour et soit autre que celui de la tronçonneuse qui devrait être réservé aux résineux atteints par les scolytes… »

Et Monsieur RODRIGUEZ de conclure : « … S’il est vrai que la dette de la ville accumulée par les précédentes municipalités n’est en aucun cas de votre faute, il est une grave erreur de croire que quelques milliers d’euros annuels puissent influer sur cette dernière.

Ne laissez pas l’ONF détruire progressivement nos forêts…

Que laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants ?

Un désert sylvicole ? »

J. A