Communiqué de l’association FERUS : « L’OFB a publié le bilan annuel de la population d’ours pour 2021.
Commentaires sur les points marquants :
- La bonne dynamique démographique se poursuit, avec 70 individus détectés, pour 64 en 2020, soit environ +9 %.
- 8 portées comprenant 15 oursons ont été repérées.
- Le mâle Goiat s’est enfin reproduit, apportant un rare et nouveau patrimoine génétique bienvenu. Hormis un épisode de prédation très médiatisé au printemps 2021, sa discrétion le reste de l’année rend d’autant plus inadéquat l’acharnement dont fait preuve l’État pour le capturer.
- L’ourson Douillous, découvert esseulé en 2019, soigné puis relâché dans les Pyrénées en octobre de la même année, est en fait une ourse, subadulte maintenant ! Sa présence en Aragon, dans une zone dépourvue de femelles, est un espoir pour la restauration de la population du plantigrade.
- Les 3 oursons de Sorita, seule reproduction dans les Pyrénées occidentales en 17 ans, étaient toujours bien portants en fin d’année.
- La baisse sensible des prédations reflète la progression de la mise en place des moyens de protection des troupeaux.
Pour autant, ces bonnes nouvelles ne doivent pas masquer des vulnérabilités, persistantes pour certaines, et aggravées par la politique de l’Etat :
- On relève 4 ours morts de causes humaines en 2020 et 2021, et non remplacés malgré les engagements du Plan Ours. Les coupables de la mort par balles de l’ours Gribouille n’ont toujours pas été démasqués après près de 2 ans : les moyens dévolus aux enquêtes semblent notoirement insuffisants.
- Le déséquilibre mâles-femelles en Pyrénées occidentales, faute d’un nombre suffisant de femelles lâchées en 2018, et potentiellement générateur d’infanticides, va s’accentuer, puisque les 3 oursons de Sorita sont tous des mâles. De plus, seuls les mâles, très mobiles, peuvent migrer le long des 100 km séparant les 2 noyaux reproducteurs.
- Malgré les reproductions des 2 mâles Néré et Goiat, la disparition du fait de l’homme de 2 individus génétiquement intéressants en 2020 font que la consanguinité du noyau reproducteur des Pyrénées centrales reste préoccupante. Elle ne pourra que s’aggraver, en l’absence de politique de lâchers de nouveaux individus.
- Enfin, les expérimentations hasardeuses et inutiles de l’Etat (effarouchements, capture de Goiat) ne peuvent qu’être un facteur dommageable dans la longue route pour atteindre un état de conservation favorable.