Ce lundi 23 mai, le Maire Thierry LAVIT, a donné une conférence de presse pour expliquer la décision municipale de revenir à la pratique ancestrale de la transhumance et l’occasion également de faire le point sur le fauchage raisonné qui guide désormais les actions de la Ville de Lourdes en matière d’entretien des espaces publics.
Etaient présents le Maire-adjoint à la Transition écologique Cécile PREVOST, Pascal MOREAU Responsable adjoint aux Espaces verts et Michèle et Sébastien DULOUT (mère et fils) agriculteurs et éleveurs à Lézignan.
Le projet municipal consiste à décliner sur le terrain des actions concrètes au service de la planète : plantation de haies, jardins partagés, fauche raisonnée des espaces verts et depuis cette année, place à une nouveauté, ou plutôt retour à une très ancienne pratique : l’éco-pâturage !
« La volonté municipale est d’aborder l’écologie de manière frontale et de la décliner de façon transversale afin d’avancer et de nous inscrire dans une action durable. L’éco-pâturage et le fauchage raisonné vont de pair. L’animal remplace la machine. En consommant moins de carburant, en réduisant les coûts d’entretien des matériels mécaniques, en abandonnant peu à peu les produits phytosanitaires, en économisant l’eau, en végétalisant, nous faisons le pari de l’avenir, c’est certain, mais surtout celui du bon sens ! Regardez les températures que nous avons relevé cette année dès le mois de mai ! Nous avons la chance de vivre dans une ville à l’identité marquée entre ruralité et urbanisme. C’est un écrin de verdure. Profitons-en ! D’ailleurs, j’en profite pour annoncer que nous allons dans les toutes prochaines semaines proposer le permis de végétaliser ».
« Depuis 50 ans, on a bétonné, goudronné, engazonné, comme si la planète Terre ressemblait à un golf. Nous travaillons ici à Lourdes depuis deux ans pour transformer les pratiques. C’est un travail en collaboration directe avec les habitants qui participent aux projets de la Ville. L’objectif est de favoriser un milieu sain au service du bien-être des Lourdais. Du sol à l’air, en passant par l’eau, tout est mis en œuvre pour atténuer l’effet des gaz à effets de serre. Après le plan arbres, le rucher, les prairies fleuries, les jardins de légumes… nous allons poursuivre nos programmes en y associant directement la participation citoyenne« .
Porter un nouveau regard sur l’herbe en ville
Le fauchage raisonné est une méthode d’entretien du domaine public qui, en respectant la biodiversité des milieux, permet de limiter la hauteur de coupe, les interventions au strict nécessaire pour assurer la sécurité des usagers, repousser le débroussaillage à l’automne afin de permettre la reproduction des espèces vivant dans ces milieux.
Ces techniques permettent également de réaliser des économies (usure et entretien du matériel et consommation de carburant) et de limiter les arrosages.
Les usagers peuvent donc être surpris par la hauteur de la végétation et croire à un manque d’entretien. Mais l’image d’une « terrain propre » ne doit plus être synonyme de végétation rasée.
Les espaces verts comme les bords de route sont de véritables refuges écologiques, permettant aux espèces animales et végétales présentes de se déplacer, se nourrir, se reproduire. En limitant les surfaces fauchées et les fréquences de passage, on préserve leurs habitats.
Des brebis à la place des tondeuses
L’éco-pâturage consiste à proposer aux agriculteurs du pays lourdais des espaces verts habituellement fauchés par les services de la ville. Cette pratique ancienne a été délaissée peu à peu et progressivement remplacée par de l’entretien mécanique et chimique. Consciente de l’impact environnemental, la mairie a donc souhaité faire évoluer ses pratiques.
Cette tonte « naturelle » sans essence ni électricité économise également le transport lié à l’enlèvement des déchets verts. Plus de bruits de moteur, pas d’émission de CO2, pas de déchets, … à peine quelques bêlements ! Et les brebis en particulier peuvent aussi intervenir dans des terrains d’accès compliqué, difficilement mécanisables.
Devant l’hôtel de ville par exemple, la pelouse est un damier avec des herbe coupée à des hauteurs différentes. Devant cet espace, un panneau indique « fauchage raisonné ». Un panneau qui se veut pédagogique face à une population souvent habituée à une herbe tondue rase.
Les avantages : plus l’herbe est haute (on la laisse désormais pousser jusqu’à dix centimètres) moins de CO2 parce l’herbe l’absorbe et donc moins de rejet dans l’atmosphère, retient l’eau du sol donc une meilleure hydrométrie (2 phénomènes très importants pour lutter contre l’effet de serre), un environnement plus frais (ce qui n’est pas négligeable pour une ville avec l’augmentation des températures), la préservation des insectes qui vivent dans ces herbes, la qualité de cette herbe…