Communiqué de la Députée des Hautes-Pyrénées Sylvie FERRER : « Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des femmes, vous êtes invités à la projection du film documentaire «La Révolte de femmes de chambre» réalisé en 2022 par Thibault FERIE, suivi d’un débat en présence de la Députée du Val-de-Marne, Rachel KEKE.
Le Samedi 11 mars à 20h30 cinéma « Le palais » de Lourdes.
« En juin 2019, les femmes de chambre du plus grand hôtel Ibis de France, porte de Clichy, à Paris, décident de sortir du silence et de l’abnégation. Elles entament une grève pour dénoncer les cadences infernales, le travail impayé et les conditions éprouvantes que leur inflige le groupe Accor via le sous-traitant qui les emploie. Devant la justice, elles osent parler d’exploitation et de discrimination de la part du premier groupe hôtelier européen et troisième mondial. C’est un système entier qui est pointé du doigt dans cette lutte qu’elles mènent, sans relâche, pendant près de deux ans. Pour Rachel Kéké, porte-parole du mouvement, Sylvie Kimissa et les autres, c’est une lutte primordiale et incertaine qui s’enclenche et bouleverse leur vie.
NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR
«Quand les clients de l’hôtel entrent, ils ne savent pas que la femme qui a fait leur chambre y a laissé ses larmes.» La peine de ces femmes de chambre abattues par leurs conditions de travail est longtemps restée invisible. Elles aussi. Le système en a fait ses petites mains invisibles. Et pourtant, si personne ne fait leur travail, le système «bugue». La philosophe Françoise Vergès le dit en ces mots : «Sans les femmes qui le nettoient, le monde arrêterait de tourner.» Ces nouvelles prolétaires de la domesticité prennent en charge autant les besoins vitaux que le bien-être des sociétés européennes. Pourtant, elles sont des symboles d’exploitation de genre, de classe, et de race.
Quelle est leur place dans ce pays, dans notre économie et le monde du travail ? Quelles sont leurs difficultés mais aussi leurs aspirations et leurs espoirs ? Au-delà de leur fragilité, de leur précarité et de cette « invisibilité́ » qui leur colle à la peau, à la faveur de cette bataille, elles se révèlent à elles-mêmes et aux autres et prennent finalement leur revanche sur un système qui les laisse en marge…
J’aime filmer les combats. Surtout quand ils sont beaux et justes, clairement inégaux et pourquoi pas désespérés, dès lors qu’ils mettent au jour les grands rapports de force qui régissent et façonnent la société.
A l’issue de leur lutte acharnée, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis ont donné une leçon au monde et sont devenues des symboles de résistance et d’organisation contre l’exploitation. Le film les regarde comme des individualités puissantes qui saisissent leur chance de faire changer les choses, pour elles-mêmes et pour les autres. Au fond c’est ce que ce film propose : les voir et les écouter, prendre au sérieux qui elles sont, ce qu’elles font, ce qu’elles nous disent et nous montrent d’elles et de nous-mêmes.