Du 3 au 8 novembre 2023, les évêques de France se sont réunis à Lourdes pour une nouvelle Assemblée plénière.
Ce mercredi 8 novembre s’est tenu le dernier entretien avec la Presse avec le Président de la CEF, Mgr Éric DE MOULINS-BEAUFORT, Archevêque de Reims, le Cardinal François BUSTILLO, Evêque d’Ajaccio, et Mgr Alexandre JOLY, Evêque de TROYES.
Ils ont fait un retour sur la réflexion sur la mission (vocation première de l’Eglise), les échanges sur le Synode (mondialisation de l’Eglise avec des problématiques très différentes), les JMJ et les Rencontres Méditerranéennes, les perspectives en vue des JO 2024…mais aussi des sujets brûlants d’actualité.
L’assemblée plénière a voté la Déclaration des évêques de France au sujet du projet de Loi sur la constitutionnalisation du droit à l’avortement (soit l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution), à laquelle ils s’opposent : « Nous voulons dire notre inquiétude devant ce que signifierait cette inscription. Nous le réaffirmons : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle…Le commandement biblique «Tu ne tueras pas» inscrit dans toutes les consciences, au-delà de celles des seuls croyants, signifie que tout être humain est confié à la sollicitude de tous les autres. Nous ne devons pas affaiblir la force d’un tel repère…
Les droits des femmes doivent être davantage promus et garantis. La réelle égalité salariale, la protection contre les violences, dans la vie sociale et dans l’intimité des familles, le soutien social à leur rôle dans l’éducation des enfants, surtout pour les femmes seules, sont des progrès hautement désirables pour nos sociétés. Est-il légitime de mettre l’avortement sur le même plan que ces droits fondamentaux ? L’inscrire parmi les droits fondamentaux serait abîmer tout l’équilibre de ceux-ci. »
L’assemblée plénière a voté la Déclaration des évêques de France au sujet du projet de Loi sur l’immigration.
… »Il importe, particulièrement dans le contexte actuel, de résister à la tentation de réduire les questions migratoires à des enjeux sécuritaires, de terrorisme ou de délinquance. Ne regardons pas ceux qui cherchent à rejoindre notre sol comme une menace pour nous, ni ceux qui s’y maintiennent, même dans des conditions irrégulières, comme des délinquants. Considérons la dignité des personnes migrantes, leurs talents et leurs souffrances…Une attention particulière doit être portée à la protection et aux droits de ceux qui contribuent déjà par leur travail à la bonne marche de notre pays, particulièrement dans les métiers qui manquent de main d’œuvre…Gardons en mémoire les nombreuses situations d’accueil et d’intégration réussies qui ont enrichies notre pays depuis de nombreuses années. Aujourd’hui encore, nous avons confiance dans les ressources de fraternité qui irriguent la société française… »
Les journalistes les ont interrogés sur d’autres sujets brûlants d’actualité :
« Il est nécessaire de procéder à des dialogues inter-religieux qui apaisent les tensions au sein de notre société. Nous ne lâchons la main ni des juifs ni des musulmans…Nous dialoguons avec les juifs et rencontrons régulièrement le Grand Rabbin de France. Il faut lutter contre l’antisémitisme qui traverse notre société. Nous sommes déterminés au dialogue avec les musulmans, sans naïveté…mais il est rendu mal aisé du fait d’un manque de chef sprituel vers lequel se tourner.
Il n’est pas de notre volonté de jeter de l’huile sur le feu dans le conflit israélo-palestinien mais il nous semble humainement évident que les Palestiniens aient droit à un Etat, parmi les Palestiniens il y a aussi des chrétiens… »