Ce lundi 29 janvier à 16h30, à la Préfecture, a été présenté le Bilan 2023 de la délinquance dans les Hautes-Pyrénées par le Préfet Jean SALOMON, la Procureure de la République auprès du Tribunal judiciaire de Tarbes Bérengère PRUD’HOMME, le Directeur de la Police nationale 65 Vincent GORRE et le colonel Pierre SIMON chef du groupement de gendarmerie 65, en présence de la Directrice de cabinet Sophie PAUZAT.
Jean SALOMON a tenu à préciser qu’il faut séparer le sentiment d’insécurité et la réalité des chiffres et a donné ces derniers.
S’agissant de la délinquance générale on constate une légére hausse de la délinquance en 2023 : 10 702 faits constatés en 2023 dans les Hautes-Pyrénées soit + 5,2 % par rapport à 2022.
Un nombre de faits élucidés en progression : + 5,22 % en 2023 par rapport à 2022 soit + 238 faits supplémentaires.
S’agissant des atteintes aux biens on constate une stagnation : 4 847 faits constatés – 0,19 % par rapport à 2022. Ainsi pour les dégradations et destructions de biens + 9,77 % entre 2023 et 2022 ; pour les cambriolages (habitations individuelles) + 16,67 % (+ 80 faits constatés) entre 2023 et 2022 ; pour les vols de véhicules (à moteur et 2 roues) : + 9,93 % entre 2023 et 2022.
S’agissant des violences aux personnes on constate une augmentation : 2 188 faits constatés + 13,49 % par rapport à 2022. Ainsi pour les violences sexuelles + 8,79 % (soit + 24 faits) entre 2023 et 2022 ; pour les violences faites aux femmes -7,83 % (soit – 90 faits) entre 2023 et 2022 ; pour les violences intrafamiliales + 14,13 % (soit + 91 faits) entre 2023 et 2022.
On note encore que les outrages et violences à personne dépositaire de l’autorité publique sont en augmentation
de 57,85 % entre 2022 et 2023 (191 faits en 2023).
S’agissant de la Sécurité du quotidien que le Préfet qualifie de priorité nationale :
– 23 679 patrouilles pédestres de sécurisation réalisées en 2023 soit + 24 % par rapport à 2022 ;
– 1 851 opérations de sécurisation des transports en commun (gares et bus) en 2023 ;
– 17,8 % de contrôles routiers en 2023 (33 999 contre 28 663 en 2022).
S’agissant de la lutte contre les trafics de stupéfiants on constate des avancées :
– 58,78 % de trafics sur la voie publique en 2023 soit – 32 trafics par rapport à 2022.
– 1M € de saisies grâce aux opérations de déstabilisation des trafics de stupéfiants.
Une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants, installée à l’automne 2020, permet aux services d’échanger et de coconstruire des actions visant à lutter contre les trafics. De plus, depuis le 2 janvier 2024, une brigade de surveillance et d’interpellation (BSI), dotée de 3 fonctionnaires, a été installée afin de renforcer la lutte contre les trafics de stupéfiants.
– 247 amendes forfaitaires dressées par les forces de l’ordre.
Des actions mises en place afin de réduire les effets des violences intrafamiliales :
→ L’amélioration de la prise en charge des victimes de violences par la mise à disposition de 2 intervenantes sociales en commissariat et gendarmerie (ISCG), une en poste depuis 2021 (gendarmerie) et une deuxième recrutée en ce début d’année 2024 (police).
→ La signature de deux conventions relatives aux signalements des violences conjugales par les médecins et les infirmiers libéraux des Hautes-Pyrénées :
→ permettant de lever le secret médical lorsque ces violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et que celle-ci se trouve sous l’emprise de son auteur ;
→ présisant les modalités suivant lesquelles les infirmières et les infirmiers peuvent signaler des faits dont ils ont connaissance au procureur de la République des Hautes-Pyrénées.
→ La réalisation du film «PEUR BLEUE – Anatomie des violences conjugales et du parcours de sortie» par le ministère de la Justice au travers du Conseil Départemental d’Accès au Droit des Hautes-Pyrénées, basé sur des témoignages de victimes et de professionnels, montrant des solutions et des lieux afin d’aider les victimes à sortir de l’engrenage des violences conjugales.
Des instances et des actions pour lutter contre la radicalisation et les séparatismes :
pour lutter contre la radicalisation deux instances afin d’assurer un suivi régulier : – le groupement dévaluation départemental (GED) qui étudie les signalements des personnes radicalisées (réuni à 28 reprises en 2023) ;
– la cellule de prévention de la radicalisation et d’accompagnement des familles (CPRAF) composée de deux formations restreintes : «suivi des profils psy» qui s’est réunie 2 fois en 2023 ; «prise en charge des mineurs de retour de zones d’opérations de groupements terroristes MRZOGT» installée depuis le 20 octobre 2022.
pour lutter contre les séparatismes deux instances : – la cellule départementale de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (CLIR), réunie autour de la problématique des «frères musulmans» et des atteintes à la laïcité en milieu scolaire en 2023 ; l’instance départementale chargée de la prévention de l’évitement scolaire (IDPES) installée en novembre 2022 qui s’est réunie deux fois.
et deux actions : – l’accompagnement des acteurs du culte musulman dans le cadre des assises territoriales de l’islam de France ; – la défense de la laïcité avec la désignation de référents départementaux «laïcité» dans tous les services déconcentrés et la mise en œuvre d’une semaine de la laïcité autour de trois thématiques : la santé, le milieu scolaire et la voie publique.
La Procureure de la République auprès du Tribunal judiciaire de Tarbes Bérengère PRUD’HOMME a fait part de l’activité judiciaire dans le Département en 2023.
Les Décisions délictuelles (citations directes, CRPC, ordonnances pénales, CPV, COPJ et comparutions immédiates) c’est à dire nombre d’affaires jugées en correctionnelle sont passées de 2630 en 2022 à 1970 en 2023. «Pour obtenir une réponse pénale plus rapide nous orientons un minimum d’affaires vers des alternatives aux poursuites. En 2023 nous avons fait 130 comparutions immédiates contre 68 en 2022». Les Affaires pénales reçues sont passées de 13 319 en 2022 à 14 991 en 2023. L’augmentation des violences provoque une augmentation des dossiers à l’instruction avec 139 dossiers en stock 2023 et que cette augmentation de dossiers est aussi due au retour des affaires relevant de la cour criminelle à Tarbes en 2022. Et il ya eu 66 nouveaux dossiers déposés en 2023 contre 50 en 2022.
Faits marquants de l’année 2023
Pour Vincent GORRE Directeur de la Police nationale 65, il s’est agi d’un féminicide. Le 14 mai 2023, un agent de la police municipale de Tarbes, prévenu par une amie, informe la DDSP de la disparition inquiétante d’Audrey FELICE, coach sportive qui entretenait une relation amoureuse avec Samy DIOUMASSY. Plusieurs tentatives de prise de contact téléphonique avec la victime restent vaines. Après consultation du fichier TAJ, il s’avère que le petit ami est connu des services de police. Le même jour à 20h, un équipage remarque que l’accès à un chemin communal sur la commune de Laloubère est ouvert, chaîne et cadenas absents. L’équipage effectue une reconnaissance et découvre un véhicule vide de tout occupant puis, plus loin un individu masculin pendu à un arbre ainsi qu’un corps féminin sans vie. L’enquête démontrera que la victime est morte suite à des coups de couteaux portés par son compagnon qui s’est ensuite donné la mort.
Puis des violences urbaines du 29 juin au 2 juillet 2023, dans le cadre des violences urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel et face à de fortes tensions, notamment au sein du quartier prioritaire de Laubadères à Tarbes, l’ensemble des effectifs de la DDSP 65 (DDSP, CSP Tarbes et Lourdes) a été engagé pour rétablir l’ordre public. À cette occasion, les techniques du schéma national du maintien de l’ordre ont été mises en œuvre avec l’utilisation de moyens lacrymogènes et vidéos.
Pour le colonel Pierre SIMON chef du groupement de gendarmerie 65, il s’est agi d‘une saisie de drogue. Le 21 novembre 2023, une opération judiciaire permet l’interception de deux véhicules et l’interpellation d’un couple au péage de Séméac. Il est découvert, dans une cache aménagée, 7,93 Kg d’héroïne et 6 495 €. Ils écopent chacun de 4 ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt. L’homme sera aussi sanctionné d’une amende de 100 000 € alors que sa compagne devra s’acquitter d’une amende de 50 000 €.
Mais aussi de l’assassinat sur la thèse d’un crime passionel. Le 30 décembre 2023, un corps humain masculin carbonisé est retrouvé au sol dans une maison entièrement détruite par les flammes. Cette demeure est occupée par un couple sans enfant. En instance de séparation depuis plusieurs mois, l’homme entretenait une liaison extra-conjugale avec une autre femme depuis trois ans et comptait officialiser cette relation. Les premières investigations permettent très rapidement d’orienter les enquêteurs sur la thèse d’un crime passionnel commis par la conjointe, au profil psychologique perturbé. La direction de l’enquête, ouverte pour assassinat par le parquet de Tarbes, est confiée à la section de recherches de Toulouse, conjointement saisie avec la brigade de recherches de Bagnères-de-Bigorre. Les recherches entreprises durant six jours permettent finalement l’interpellation de la concubine, le 4 janvier 2024. Déférée le 5 janvier 2024, sous escorte médicale, elle est mise en examen et écrouée à la demande du magistrat instructeur de Pau.