Ce jeudi 25 avril à partir de 18h, au Palais des congrès, la Ville de Lourdes a fêté le 50 ème anniversaire de la Révolution des Œillets commémorant le passage à la démocratie du Portugal après une longue période de dictature.
Il faut dire que Lourdes est jumelée avec la ville mariale portugaise d’Ourém Fatima depuis 2013 et que la présence dans notre ville de la communauté portugaise est importante.
Le maire Thierry LAVIT (la fleur symbolique accrochée au veston comme les élus présents) a souligné l’importance des liens d’amitié entre Lourdes et le Portugal et a adressé un message chaleureux aux Portugais de notre cité, saluant leur contribution dynamique à la vie de la ville. « Sur les trente-deux communautés différentes installées ici, vous représentez la première, même si je ne veux pas me mettre à dos nos amis italiens ! »
Puis il a fait un bref historique de cette Révolution des Œillets rappelant les événements du 25 avril 1974 à Lisbonne, où militaires et civils se sont unis pour demander la fin d’un régime fasciste qui avait duré près d’un demi-siècle. Cette révolution a mis fin à 48 ans de dictature fasciste, permettant l’émergence d’une démocratie durable au Portugal.
Cette révolution a pris le nom de Révolution des Œillets car les appelés commandés par de jeunes capitaines portaient à la boutonnière ou au canon de leur fusil des oeillets offerts par la population. Ils se sont d’abord révoltés contre les guerres coloniales en Afrique où ils étaient envoyés pour « punir » ceux qui osaient demander l’indépendance. Il faut préciser aussi que le dictateur SALAZAR puis son sucesseur CAETANO ont régné par la terreur avec l’aide des hauts gradés de l’armée, de la Police politique (la PIDE) face à une une population tenue dans la misère et l’analphabétisme.
Cette Révolution des Œillets a eu la particularité d’être pacifique, seulement 6 morts dus à la Police politique qui a tiré sur la foule depuis les fenêtres de leur bâtiment cerné. Autre particularité de cette Révolution après ce coup d’Etat militaire c’est que ces derniers n’ont pas pris le pouvoir et ont été porteurs d’un projet démocratique (mise en place d’un gouvernement civil, organisation d’élections libres et décolonisation…).
C’est l’instauration de la démocratie au Portugal après 40 ans d’une chape de plomb due à la dictature salaziste. Cet événement marque le début de la démocratisation du Sud de l’Europe, celui-ci étant suivi par la chute des dictatures espagnole du général Franco et grecque tenue par des colonels.
Puis a eu lieu la projection du film franco-portugais « Capitaines d’avril » de Maria de Medeiros, qui ressemble à un documentaire. Dans la nuit du 24 au 25 avril 1974, la radio diffuse une chanson interdite : Grândola. Serait-ce l’insoumission d’un journaliste rebelle. Non, c’est en fait le signal programmé d’un coup d’Etat militaire qui changera la face de ce petit pays affligé par des décennies d’archaïsme et le destin d’immenses territoires en Afrique. Au son de la voix du poète José Alfonso, les troupes insurgées prennent les casernes. A trois heures du matin, elles marchent sur Lisbonne. Ces 24 heures de révolution sont vécues par trois personnages : deux capitaines et une jeune femme, professeur de lettres et journaliste. Une Révolution des Œillets qui se distingue par le caractère aventureux (semble peu préparé), mais aussi pacifique et lyrique de son déroulement.
La projection du film a été suivie d’un message vidéo de Luís Miguel ALBURQUERQUE, Maire actuel d’Ourém-Fatima, renforçant ainsi les liens d’amitié et de coopération entre les deux villes.
Pour finir un vin d’honneur a été servi mettant en vedette des spécialités portugaises préparées par les femmes de l’association « Le Fil » du quartier de Laubadère de Tarbes.
Une belle soirée intéressante et fort conviviale.