Un Collectif s’oppose au contournement routier d’Adé

Communiqué de presse du collectif « Cambidos debout ! » concernant le Projet du contournement d’Adé : « Non à ce projet destructeur et d’un autre temps ».

Pourquoi un collectif ?
Le collectif «Cambidos debout» est composé de citoyen.ne.s défenseur.ses de la nature, de la démocratie et du bon sens.
Notre collectif a choisi le nom de «Cambidos debout» car une des problématiques de ce dernier tracé routier est l’éperon rocheux de Cambidos.

Ce dernier contenant de l’amiante naturelle à différentes doses constitue un obstacle naturel et potentiellement dangereux. Sa présence ne peut être réduite à un simple amas de roches parasitant ce projet d’un autre temps mais au contraire à un ensemble, partie prenante de notre patrimoine naturel et l’importance de chaque élément de notre écosystème. Il n’est pas là par hasard.

Nous souhaitons que le projet de la 2X2 voies du contournement d’Adé, dernier tronçon de la RN 21 entre Tarbes et Lourdes soit remis à l’ordre du jour au nom de la transparence, de la démocratie et des enjeux environnementaux.

Le projet, de la démesure :

Pour rappel, ce dernier tronçon, une 2X2 voies longue de 6 km est estimé dernièrement à 76 millions d’euros* (au lieu de 30 millions en 2013), soit plus de 12,5 millions/km en faisant une des routes les plus onéreuses de France.

Ceci pour gagner 6 à 7 minutes sachant d’après l’étude, que l’un des problèmes soulevés est l’engorgement routier aux abords de Tarbes et de Lourdes.

Avec le nouveau tracé, et avec l’effet rebond de celui-ci, le problème perdurera ou sera sans doute voire accentué.
L’étude d’impact de ce projet démontre aussi l’ampleur dévastatrice des biotopes, plus de 10 ha de zones humides et de la biodiversité (faune et flore protégées), les eaux souterraines possiblement impactées, tout comme les terres agricoles encore une fois détruites pour des aménagements (plus de 2/3 tiers du tracé ).

Nous pouvons lire que ce funeste projet est financé l’Etat à hauteur de 41,10 M€ (54,08 %), la Région Occitanie pour 17,45 M€ (22,96 %) et le Département des Hautes- Pyrénées pour 17,45 M€ (22,96 %), donc par vous.

Mais pourquoi nos élus locaux n’ont ils jamais informé réellement les citoyen.ne.s des différents choix sur cet aménagement ? Pourquoi ce manque de communication ?
La totalité du projet incluant les plans et études d’impact doivent être rendues publiques dans les meilleurs délais afin que les citoyen.ne.s soient informé.e.s en toute connaissance de cause comme le prévoit le guide juridique à l’attention des acteurs, élaboré par la Commission nationale pour le débat public (CNDP) :
«Toute personne en France a le droit d’être informée et de participer à l’élaboration des projets ou plans/programmes ayant un impact sur l’environnement.»

Un hérésie sur le plan climatique
Nous pourrions aussi parlé de l’emprise terrestre et bétonnée du futur échangeur pour accéder à Bartrès !
Mais aussi du viaduc de la zone humide de Saux ! Et de l’avenir des ruisseaux Montané, Bats, Geüne, Rieutord….
A l’heure de la raréfaction de la neige dans la durée, le tourisme hivernal qui s’inscrit sur des saisons de plus en plus courtes devrait décroitre dans un avenir très proche. Et par effet «boule de neige», modérer l’afflux de véhicules concentré sur de courtes périodes, alors pourquoi continuer à bitumer, rouler à 110 km/h pour arriver dans un rond point à Lourdes ?
A l’heure où la planète subit l’année la plus chaude jamais observée, la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) marque le pas en France, selon les estimations de la Citepa***, qui tire la sonnette d’alarme sur le non respect des objectifs de réduire de 55 % l’émission de GES d’ici 2030 en France : la construction d’une nouvelle route alimenterait malheureusement cette augmentation des impacts des GES sur le climat et notre santé.
A l’heure où le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de l’agglomération Tarbes-Lourdes se fixe des objectifs de réduire les GES, d’améliorer et d’augmenter l’offre des transports collectifs, de réduire son empreinte carbone, goudronner 6 km de nature et de terres agricoles irait à l’opposer de ces objectifs.

Notre collectif «Cambidos Debout» appelle les citoyen.nes, proche ou loin du lieu du projet, de s’emparer du sujet et de nous rejoindre.
La nature ne doit plus être un terrain de jeux violemment saccagé pour des intérêts économiques, des aménagaments inconsidérés sans concertation !

Nous pouvons comprendre les attentes de certain.e.s habitant.e.s d’Adé pour ces travaux afin de réduire les nuisances et avoir une meilleure sécurité routière dans le village.
Mais d’autres alternatives existent sur l’aménagement de ce territoire !
Le bon sens doit l’emporter sur le démesuré !
Nous demandons une transparence et de vrais débats publics !

En parallèle , le collectif écrira aux co-financeurs (Ministre des transports, Ministre de la transition écologique, Présidente de région, Président du CD 65) de ce projet d’un autre temps pour exiger un vrai débat !

Oui au débat public, Oui à la préservation du Vivant. Non à ce vieux Monde. »

Pour le Collectif ,

Marie, David, Lou et Olivier

Contact : collectifcambidosdebout@protonmail.com

*page 73-77 du rapport d’impact, concernant le chantier de l’éperon rocheux amianté de Cambidos, chantier sécurisé, très technique et à risque.
Afin de raboter, de creuser cet éperon, il faudra utiliser plus de 100 m3 d’eau (potable ou pas ) par jour, soit 3 camions citernes par jour, soit la consommation journalière de la commune d’Adé.
Le gros du chantier se passera l’été de juin à septembre, l’eau pourra venir soit du réseau potable, du lac de lourdes, ou d’eaux souterraines. Pour ces 4 mois, soit à minima 8400 m3 d’eau soit 4 piscines olympiques de 25 mètres de long ! Effarant ! En cas de forts orage, que se passera-t-il ?
**Dans l’étude, il est encore mentionné que toutes les zones de compensation, obligatoires, n’ont pas été encore toute trouvées, et quelles efficacités ces nouvelles parcelles auront elles pour cette biodiversité «malmenée» par le tracé.
*** CITEPA : Organisme mandaté pour réaliser le bilan carbone de la France.