Lourdes : « De la violence à la résilience » !

Ce mercredi 16 avril à 18h, au Palais des congrès, la Ville, différents organismes comme le CIDFF des Hautes-Pyrénées, la CAF des Hautes-Pyrénées, ont convié le public une Table-ronde autour « des Droits des femmes, de la violence à la résilience », en présence du Maire Thierry LAVIT et de quelques élus, de l’adjointe au maire de Montfermeil, chargée des Politiques de prévention et des droits des femmes Djena DIARRA, de Marc DOMEC jeune lourdais, chargé d’enseignement à la Sorbonne et à Paris-Saclay, élève avocat à Versailles, d’Alexandra DABAS, responsable Master II Management de la Solidarité Internationale et de l’Action Sociale – Ircom, de. Marie-José ASSIE, Directrice du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles des Hautes-Pyrénées (CIDFF) et d’un public conséquent.

Cette Table-ronde a été animée de main de maître par Mélanie SANTAILLER, cheffe de cabinet du Maire.

En France, une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Ces violences n’épargnent aucun milieu, aucun territoire, aucune génération. En 2024 : 136 femmes sont décédées et 6 sur 10 ont déjà été victimes de harcèlement ou agressions.

Evidemment et malheureusement ces violences existent aussi dans les Hautes-Pyrénées. Marie-José ASSIE a posé les chiffres : 16 féminicides ont été recensés dans le Département depuis 2006. En 2024, 452 femmes ont été accueillies par le CIDFF. Elle rappelle que « être une femme en milieu rural est une double peine puisque 47 % des féminicides ont lieu en zone rurale« .

Djena DJARRA sait de quoi il s’agit puisqu’elle même a été une de ces victimes, elle a fondé le Mag’Violences distribué dans boîtes aux lettres à Montfermeil avec les numéros de secours et à chaque parution du magazine, les signalements augmentent.

Marc DOMEC Finaliste du Concours de plaidoirie du Mémorial de Caen a relaté l’histoire d’Henriette, victime de violences sexuelles en contexte de guerre au Congo. Il a également alerté sur un phénomène inquiétant : la précarité étudiante qui mène certaines jeunes femmes à la prostitution déguisée sous couvert de logements contre services par des propriétaires sans scrupules.

Pour Alexandra DABAS ce qui permet la résilience de ces femmes, c’est qu’elles se sentent soutenues, elles ne sont plus seules… ou quand la honte change de camp.

Puis sont intervenus tour à tour des acteurs locaux : Leila BANOUALI Directrice de Dans’6T, a présenté la danse comme un levier de reconstruction. Son approche artistique et thérapeutique permet à de nombreuses femmes de retrouver confiance en leur corps et en leur histoire.

Sara SARRES POIMBOEUF, directrice du Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) de Lourdes, accompagnée de Nadège COUDEYRE, référente “lutte contre les traites des êtres humains” au sein de la même structure, ont expliqué leur engagement auprès des femmes migrantes ayant subi des violences extrêmes. Le CADA dispose de quelques places spécifiques pour ces femmes vulnérables afin de leur permettre de se reconstruire dignement en sécurité.

Karim AIOUAZ, directeur de l’association Poing d’1pact65 à Tarbes, a exposé son dispositif « Je boxe mes peurs« , un programme qui utilise la boxe comme outil éducatif et de libération émotionnelle. “Nous voyons arriver des femmes avec de la tristesse dans le regard, mais grâce à l’ambiance bienveillante de notre association, elles s’ouvrent, se reconstruisent et repartent avec le sourire”.

Mohamed DILMI, président du Boxing Full Contact Lourdais et coach sportif, est également intervenu pour témoigner de son action dans la prévention du harcèlement moral, physique et numérique chez les enfants. Dans ses cours de boxe, il prend le temps de sensibiliser les jeunes aux dangers du harcèlement et d’échanger avec les familles.

Christian GELIS, président du Conseil d’administration de la Caisse d’Allocations Familiales des Hautes-Pyrénées (CAF 65) et vice-président du Conseil d’administration de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF), a dit non sans émotion que ce soir il voyait la partie concrète et humaine des dossiers qu’il a traité. 78 aides d’urgence ont déjà été débloquées par la CAF 65 en 2024 pour des femmes victimes de violences conjugales. Il a annoncé le lancement prochain du dispositif “Berceau” dans le département. Ce programme permettra aux mères victimes de violences de confier temporairement leurs enfants pour effectuer en toute sécurité des démarches médicales, juridiques ou administratives.

L’émotion, due à tous ces témoignages, était palpable dans la salle d’autant plus que certaines personnes victimes se trouvaient dans le public et ont pris la parole pour raconter ce qu’elles avaient subi, livrant des témoignages poignants.

Il existe des solutions concrètes sur le territoire pour aider les victimes :

Le CIDFF 65 qui joue un rôle d’information, d’accompagnement et d’orientation des femmes sur les questions de droit, emploi, parentalité, santé, citoyenneté et lutte contre les violences (05 62 93 27 70 – cidff65@orange.fr ). A Lourdes, des permanences ont lieu les 1er et 2ème jeudis du mois à France Services, 22 avenue du Maréchal Joffre.22, avenue Maréchal Joffre – 05 62 42 54 08 – franceservices@ville-lourdes.fr

Des formations ont aussi été dispensées aux équipes du Centre socio-culturel Lorda, du CCAS et de France Services pour mieux accueillir, repérer et donc accompagner les victimes (22, avenue Maréchal Joffre – 05 62 42 54 08 – franceservices@ville-lourdes.fr)

Sans oublier le 3919 : “Femmes Violences Info” qui peut vous mettre en relation avec les acteurs locaux compétents.